Publié le: 1 septembre 2023

Alléger enfin la charge des PME

SSR – L’initiative visant à réduire l’impôt de la SSR à 200 francs a abouti. Il faut voter oui dans les urnes. Il est urgent de voter oui. Car l’initiative supprime aussi la double imposition totalement injuste des entreprises.

L’initiative SSR «200 francs ça suffit!» a abouti. La votation populaire portera donc sur une réduction des taxes les plus élevées au monde: de 335 francs par ménage et par an à 200 francs, indépendamment des appareils. Cette demande allège la charge des PME, c’est bien joué!

«L’initiative est importante, car elle libère les entreprises et les commerces de la ‹taxe› SSR», lance Daniela Schneeberger, vice-présidente de l’usam et conseillère nationale (PLR/BL). Les entreprises paient en fonction de leur chiffre d’affaires. La Bâloise y voit une double imposition inadmissible: «Les entrepreneurs paient déjà la ‹redevance› SSR au privé. Avec la taxe, les entrepreneurs et les PME paient deux fois.»

Sans base constitutionnelle

En 2022, la SSR a encaissé environ 170 millions de francs des entreprises. Cet argent, les PME doivent le gagner. La réglementation actuelle impose non seulement doublement le propriétaire, mais aussi indirectement ses employés, qui devront peut-être renoncer à une augmentation de salaire en raison de cette charge de coûts supplémentaire pour les entreprises. L’initiative apporte donc un soulagement nécessaire et urgent à la place industrielle suisse.Mais voyons plus grand: accepter l’initiative SSR revient à ouvrir la porte en grand. Et de lancer enfin un débat de fond sur la définition et l’étendue du service public pour les médias. C’est une nécessité urgente, car la SSR est aujourd’hui active sur des parties du marché qui ne font pas partie de sa concession.

On l’a dit et redit dans ces colonnes. Par sa présence en ligne, elle concurrence de plus en plus les médias privés. Or il manque une base constitutionnelle pour étendre le service public à Internet. Rien que sur les médias sociaux, la SSR exploite plus de 130 canaux différents.

Budget de 1,4 milliard

Autre point rebattu: cela fait des années que l’on attend (en vain) que les responsables de la SSR lancent eux-mêmes le débat sur les coûts ou le service public. Mais la SSR se noie dans l’argent et rien ne l’incite se lancer. Elle percevra cette année environ 1,24 milliard de francs de la part des particuliers et des entreprises. Et elle dispose d’un budget de 1,4 milliard de francs environ.

Cette taille, cette position de force se reflète aussi dans l’image que les responsables donnent d’eux-mêmes. S’il n’avait fallu qu’une preuve supplémentaire de l’arrogance de la SSR, le directeur général de la SSR, Gilles Marchand, l’a fournie lui-même dans une interview au «Sonntagsblick». «Cette initiative est une attaque contre la Suisse et sa diversité», a-t-il lancé. Un petit Roi-Soleil. Ce niveau atteint, on craint qu’il leur soit impossible de redescendre d’un cran. Veut-on nous dire que la Suisse était «non-diversifiée» avant la création de la SSR? Et si la Suisse tient tant à cœur à Gilles Marchand: pourquoi ne renonce-t-il pas à son somptueux salaire annuel de directeur de la SSR, d’environ un demi-million. Sire, un peu de bénévolat siérait! Ce serait tout de même plus honnête: car à la fin, toutes ces dérives financières montrent qu’il est urgent de mettre à la question les coûts de la SSR et la notion de service public.

Vraiment pas une sinécure!

Mais l’initiative n’ira pas de soi. La Gauche et les Verts vont tout faire pour la couler. La SSR dispose d’une armée de leaders d’opinion, de donneurs de leçon accrédités et en grande partie même orientés à gauche. Ce petit monde représente pour eux un appui non négligeable dans une campagne pour défendre les acquis de la SSR.

Qui n’a jamais vu le reportage politique type dans lequel se trouvent confrontés de la manière la plus manichéenne qui soit, la «méchante économie capitaliste» d’un côté et, de l’autre, les braves et héroïques politiciens PS et Verts, combattant pour une cause juste et prêts à dérouler devant les caméras du service public des catalogues larmoyants. Ces revendications presque interminables brandies à la moindre «injustice» se révèlent le plus souvent totalement exagérées. Quelle autoroute: plus d’État, plus de contrôles, plus d’interdictions, plus de lois, et donc plus de (pseudo) emplois pour une clientèle électorale fidèle à la SSR.

Un allègement nécessaire

Les défenseurs de l’initiative SSR ont foi en une économie qui crée de la valeur ajoutée et qui rend aussi possible un tas de causes politiques plus ou moins justifiables et justifiées. Mais les représentants de cette même économie qui souhaitent soutenir une telle initiative ont en tête le soulagement nécessaire et urgent des PME. Dans ce sens, chaque voix compte.

L’usam a toujours plaidé pour un allègement complet. Dans ce contexte, Fabio Regazzi, président de l’usam et conseiller national (Le Centre/ TI), par ailleurs candidat au Conseil des États, estime (cité par CH Media) qu’un éventuel contre-projet n’irait «pas dans la bonne direction». Toutefois, aucune décision n’a encore été prise par le Comité directeur ou la Chambre suisse des arts et métiers.Rolf Hug

Adaptation: JAM

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