Publié le: 8 décembre 2023

La législature de tous les défis!

Le 22 octobre, à l’occasion des élections fédérales, les Suisses ont choisi la stabilité. Ils ont préféré la sagesse à l’aventure politique. Ils ne se sont pas laissé influencer par certains États européens comme l’Italie ou les Pays-Bas, qui ont opté pour un changement radical. Ils ont rééquilibré en douceur les contours du nouveau Parlement, afin que le modèle helvétique dont le succès est envié perdure.

Mais si les Suisses se sont prononcés pour la continuité, ils veulent des réponses à leurs préoccupations. Nos PME aussi. Le nouveau Parlement n’a pas d’autre choix que de trouver des remèdes. Des solutions forgées sur la base de compromis pragmatiques, réalistes et économiquement supportables. La 52e législature qui débute le 4 décembre sera celle de tous les défis.

Le nouveau Parlement devra se montrer visionnaire, notamment pour rendre notre économie encore plus performante. Nous devons mettre en place des conditions cadres qui lui permettent de demeurer compétitive et de se développer. Moins de bureaucratie, plus de flexibilité. Alléger la réglementation. Endiguer les distorsions de concurrence provoquées en particulier par les entreprises publiques au détriment des PME. Pérenniser nos assurances sociales. Depuis le temps qu’on en parle, il est urgent de passer à l’acte.

Pour relever le défi de la pénurie de personnel, il s’agira de réduire les obstacles rencontrés par les PME. Les propositions ne manquent pas: meilleure intégration des femmes – par exemple par le biais de l’imposition individuelle –, mais aussi des retraités et des personnes atteintes de handicaps. Renforcer la formation continue et revaloriser l’apprentissage. Ajuster les compétences aux exigences du marché du travail – en particulier pour les nouveaux métiers liés à la transition écologique.

Pour pallier le manque de main-d’œuvre, le Parlement n’échappera pas à la question: quelle immigration voulons-nous? Le problème ne se résout pas à coup de discours simplistes. Notre pays a besoin d’une politique migratoire ferme mais juste, dans le respect de notre tradition humanitaire. Ce qui signifie combattre les abus, mais sans faire de l’étranger un bouc émissaire ni fermer les frontières. Ce serait irresponsable, en cette période de pénurie de personnel qualifié, d’abolir la libre circulation des personnes.

La sécurité de notre approvisionnement en électricité et notre souveraineté énergétique resteront deux des grandes priorités des Chambres fédérales. Plus question de tergiverser. Il est indispensable d’accélérer les procédures pour booster les énergies renouvelables indigènes et l’efficience énergétique.

D’où l’importance de dire non au référendum contre la réforme de l’énergie. Investir dans la recherche et les nouvelles technologies. Sans œillères. Signer un accord sur l’électricité avec l’UE.

Si nous voulons réconcilier l’économie et l’écologie, il conviendra de privilégier les incitations plutôt que les interdictions. À l’image de la révision de la loi sur le CO2, le nouveau Parlement devra veiller à ce que la législation ne contienne pas de nouvelles taxes.

De plus, il est nécessaire de préparer la mobilité de demain en finançant des infrastructures routières et ferroviaires dignes du 20e siècle. Le retard pris en Suisse romande est criant.

Enfin, le Parlement devra sortir des clivages stériles autour du dossier européen. Ces querelles de chapelle sont destructrices et ne font que figer les positions. Elles ont surtout de graves conséquences, notamment pour nos PME ainsi que pour notre recherche. Il est temps de débattre plus sereinement de nos relations avec l’Europe.

ll y a 175 ans, nos pères fondateurs ont jeté les bases d’un État fédéral moderne, qui a garanti à notre pays la sécurité et la prospérité. Le nouveau Parlement doit retrouver cet esprit de 1848, marqué par le courage et la foi dans l’avenir, et entreprendre les réformes nécessaires. Nos PME pourront ainsi continuer à assurer le plein emploi et à créer de la richesse. Le changement contribue, in fine, à la stabilité.

* Conseillère nationale (PLR/VD)

jacqueline.dequattro@parl.ch

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