Publié le: 19 janvier 2024

Tour d’horizon des prochaines échéances politiques

La nouvelle législature fédérale a débuté en décembre dernier. Elle s’annonce palpitante et les thèmes principaux seront aussi importants que variés. Le Conseil fédéral a été renouvelé, comme le poste de chancelier. Le Conseil fédéral devra s’engager avec détermination dans la conduite des dossiers principaux et mettre en œuvre les réformes qui les accompagneront.

La nouvelle législature fédérale a débuté en décembre dernier. Elle s’annonce palpitante et les thèmes principaux seront aussi importants que variés. Le Conseil fédéral a été renouvelé, comme le poste de chancelier. Le Conseil fédéral devra s’engager avec détermination dans la conduite des dossiers principaux et mettre en œuvre les réformes qui les accompagneront.

L’activité parlementaire sera ainsi tracée et les deux Chambres devront travailler d’arrache-pied pour trouver ensemble les meilleures solutions pour l’économie et la population de notre pays. Je voudrais citer cinq sujets principaux: les relations avec l’UE, les primes maladie et la prévoyance sociale, les énergies renouvelables, la sécurité et les finances de la Confédération.

Les relations avec l’UE sont heureusement sur de nouvelles voies. Nous savons leur importance pour notre pays, son économie, la formation supérieure et la recherche. La voie bilatérale reste la seule praticable avec les garde-fous nécessaires au maintien des avantages économiques, sociaux et souverains de la Suisse. Il est primordial que le Conseil fédéral s’emploie avec force et sans délai à consolider une position intérieure forte. Ce dossier est trop important pour être l’otage d’intérêts sectoriels trop souvent opposés. L’exécutif fédéral doit prendre de suite son bâton de pèlerin pour convaincre les milieux économiques, les syndicats, les milieux de la recherche et finalement la population suisse. La prospérité de notre pays en dépend largement.

En ce qui concerne les coûts de la santé et le lien direct avec le niveau des primes des assurances maladie, 2024 sera une année cruciale pour mettre en œuvre les réformes nécessaires, en particulier celles déjà décidées par le Parlement et celles qui seront soumises au peuple cette année encore. Je soulignerai dans ce contexte l’importance de l’initiative du Centre concernant le «frein aux coûts de la santé». C’est en effet actuellement le seul texte sur la table qui permet d’agir réellement sur la maîtrise des coûts, sans rationnement ni baisse de qualité. Car il manque un arbitre dans le système; il manque une autorité ayant la compétence de décider là où les acteurs butent sur des visions différentes ou plutôt des intérêts divergents. L’augmentation incessante et incontrôlée des coûts de la santé, avec son corollaire l’augmentation des primes de l’assurance maladie, pèsent trop lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages. Il s’ensuit des demandes d’adaptation des salaires que les PME ne peuvent pas toujours accorder faute de marge bénéficiaire suffisante.

En parallèle, le vieillissement de la population et la démographie questionnent à nouveau notre système d’assurance et de prévoyance sociales. Il serait hasardeux de prétendre qu’une augmentation massive des prestations de prévoyance pourra se faire sans, tôt ou tard, une augmentation des impôts directs et indirects et des cotisations. Une nouvelle fois, les entreprises et la classe moyenne seraient perdantes.

Les changements climatiques et leurs conséquences sur l’environnement ont indéniablement des incidences sur la population mondiale. Ils doivent être pris en compte sans délai si l’on veut atteindre les objectifs de l’Accord de Paris qui reste la référence en la matière. Il est parfois difficile de cerner les méandres des politiques publiques, mais il est avéré que la décarbonation de l’activité humaine est un élément essentiel de ces politiques. Nous devons intensifier les mesures en matière d’économies d’énergie et favoriser de diverses manières la production d’énergies renouvelables indigènes.

De nouveaux paradigmes sont nécessaires pour les pesées d’intérêts en présence: transports, environnement, biodiversité ou encore protection des sites naturels. Il s’agira de soutenir les réformes légales proposées par le Parlement et le Conseil fédéral. Il est à relever que les mesures à mettre en œuvre seront favorables aux PME, notamment dans les secteurs du bâtiment, pour autant que les entreprises trouvent de la main-d’œuvre qualifiée en suffisance.

Le retour de la guerre sur le continent européen a modifié de manière fondamentale les rapports de force et les niveaux de sécurité de l’ensemble de la planète. Le réveil est rude et toutes les démocraties européennes renforcent tant que faire se peut leurs moyens militaires traditionnels.

La Suisse ne peut pas y échapper et elle doit pour le moins respecter ses obligations internationales. Parce que la sécurité de notre pays ne commence pas à sa frontière terrestre, nous devons renforcer nos propres moyens de défense et nous entraîner à les emboîter dans un dispositif supranational si nécessaire. Le succès de l’espace Schengen en matière de sécurité civile nous montre la voie à suivre. La sécurité est un droit fondamental de tout citoyen. Sans sécurité, il n’y a ni liberté ni prospérité.

Enfin, les finances des collectivités publiques seront un souci permanent. En effet, après des années d’opulence, la crise du Covid nous a montré combien il était utile de disposer de finances saines pour venir en aide au pays, à ses entreprises et à sa population. C’est aussi un gage rassurant pour les investisseurs qui permettent à notre économie d’offrir des emplois et d’encaisser des impôts et des cotisations sociales.

La tâche s’annonce lourde, mais passionnante. Les solutions ne pourront être trouvées que grâce à un large consensus entre les différents milieux: politiques, patronaux, syndicaux et de la formation. La Suisse sait le faire, dans l’intérêt de chacune et de chacun.

Meilleurs vœux à toutes et à tous!

*Conseiller aux États (Le Centre/JU)

charles.juillard@parl.ch

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