Publié le: 1 mars 2024

«Les gens veulent la revoir»

voyage dans le temps – L’artiste Beni Bischof a transformé une mythique DeLorean au nom de la science, du développement durable, de la nature, de la mort, de la vie. Fantaisie géniale sur un support mythique électrifié. Dans cette édition, la partie artistique de ce projet.

On sent que ça va plaire à Marco Mazzoli, DJ et célèbre animateur de l’émission-culte LO ZOO DI 105! Dans le dernier JAM, nous avions présenté la mythique DeLorean revisitée par le cabinet Senn qui, associé à l’entreprise Revive, a rénové et électrifié la voiture du film «Back to the Future». Le JAM a interviewé Beni Bischof, l’artiste qui a donné des ailes à cet ange de beauté.

JAM: Quelle a été votre démarche pour ce projet?

La voiture est une œuvre d’art et un espace d’exposition mobile. Le plus souvent, je m’intéresse à des thèmes comme le développement durable, la nature, la science, l’homme, la mort, la vie, et leurs symboles et métaphores. Les gens de Senn sont venus me voir et m’ont demandé si je voulais faire de la DMC une Artcar. J’ai bien sûr tout de suite accepté. La voiture devait finalement se trouver dans le bâtiment du projet Hortus à Bâle. Et pour que les collaborateurs puissent la conduire, il fallait qu’elle soit mobile: c’était important pour le choix des œuvres. Je voulais utiliser différents moyens d’expression artistiques et je vois la voiture comme un espace d’exposition au sein duquel j’ai placé plusieurs œuvres d’art en différents endroits. J’ai joué sur les tailles et les différents matériaux. C’est en fait devenu ma voiture personnelle. Les travaux révèlent aussi des traces de mes intérêts personnels.

Quelle a été votre source d’inspiration?

J’ai été bien inspiré par les films d’apocalypse, les voitures dans le désert en Californie, les couchers de soleil. Je puise mon inspiration à la fois dans les sciences, la société, la culture populaire, mais aussi le cinéma et mon quotidien. Je ne me suis pas tellement inspiré du film Back to the Future. Il fallait que la voiture puisse s’en libérer. Mais la voiture elle-même avait du potentiel: puissance, forme, image, espace, design, tous les éléments intérieurs – m’ont beaucoup inspiré.

Pourriez-vous nous dire quelque chose à propos de la décoration du cockpit?

J’ai ajouté deux nouveaux coussins recouverts d’un tissu imprimé sur le thème de Sisyphe. Parmi les modifications, de nombreux écussons sur le siège, des moulons moulés pour l’appuie-tête, un levier de vitesse orné d’une tête de mort, une cigarette et un crâne ouvert d’où jaillit la cervelle. J’ai ajouté des écrans sur lesquels sont projetées des vidéos un peu extrêmes, une batte de baseball, deux météorites et un squelette sont accrochés au rétroviseur intérieur. Il y a aussi un squelette dans le coffre et d’autres objets. Au final, on y trouve des objets personnels qui m’accompagnent depuis longtemps, qui me touchent et entretiennent à mes yeux une symbolique forte.

Et du choix des couleurs et motifs à l’extérieur?

Sur le capot du radiateur, je voulais absolument faire figurer une image de coucher de soleil, je l’ai réalisée à l’aérographe, avec des paillettes. La symbolique de cette image m’accompagne depuis longtemps et je la trouve inspirante, très existentielle. On retrouve la peinture pailletée aussi sur l’extérieur des portes.

Quelles types de réactions avez-vous reçues?

La plupart des gens l’adorent. Ils veulent la revoir dans d’autres expositions. On verra ce qui se passe.

Pensez-vous que nous parviendrons à changer l’avenir?

J’ai tendance à voir les choses en noir, mais je pense que oui.

Si vous pouviez voyager dans le temps, Ă  quelle Ă©poque choisiriez-vous de vous rendre?

Je choisirais les années 1990, quand j’étais adolescent, avec toute cette musique grunge. Et dans les années 1980, quand la culture pop a émergé dans toute sa coolitude. Ensuite, je partirais à la rencontre des hommes des cavernes, assister au premier dessin qu’un humain a tracé sur la paroi rocheuse avec du charbon sorti du feu. Mais je ne resterais qu’un jour ou deux. Voyager dans le temps permettrait de s’interviewer soi-même. Cela pourrait être marrant.Interview:

François Othenin-Girard

www.benibischof.ch

Trajectoire: Beni Bischof

«Né en 1976 en Suisse. Vit et travaille avec sa femme et ses enfants à Saint-Gall, Suisse. Beni Bischof peint, dessine, sculpte, réalise des installations, prend des photographies et crée toutes sortes d’autres choses. Il édite son propre fanzine, intitulé Laser Magazin. En juin 2016, une exposition monographique lui est consacrée au musée Boijmans van Beuningen à Rotterdam.»

Source de cette petite biographie:

https://www.rencontres-arles.com/fr/artistes/view/128/beni-bischof

La machine à explorer le temps du bois, présentée par Lignum

La machine à explorer le temps du bois a été présentée au Swissbau (20–23 janvier dernier). Sur le stand, le «MOEBH, made on earth by humans», une DeLorean transformée par l’artiste Beni Bischof. Voici quelques lignes de présentation par Lignum. La voiture a été rendue célèbre par le film Retour vers le futur lorsque la machine à explorer le temps conduisait les protagonistes dans un voyage dans le temps pour «sauver» l’avenir, comme une allégorie du bois. Le véhicule de collection a été transformé en Suisse en voiture électrique adaptée à la route. Beni Bischof l’a ensuite métamorphosée en œuvre d’art par de subtiles interventions et l’a équipé d’objets qui oscillent entre dystopie et joie de vivre. «Made on earth by humans» exprime ainsi la responsabilité de l’homme dans de nombreuses situations, notamment celle de la crise climatique. Il est cependant dans le pouvoir de l’homme, aujourd’hui, de poser les bases d’un avenir viable. MOEBH est donc, dans un certain sens de l’art dédié à l’architecture, illustrant l’innovation radicalement durable du projet d’immeuble durable Hortus.

Si vous avez raté le début:

https://www.gewerbezeitung.ch/

fr/nouvelles-archives/2024-02-

la-mythique-delorean-%C3%

A9lectrifi%C3%A9e/

Articles approfondis

Les plus consultés