Publié le: 30 août 2024

Apprentis: des forces vives pour l’avenir

ÉTUDE AXA – Plus de la moitié des PME ont des difficultés à repourvoir les postes vacants. La situation est comparable pour les places d’apprentissage. Différentes approches sont possibles.

En été, des dizaines de milliers de jeunes commencent leur apprentissage en Suisse. La formation professionnelle suisse est considérée dans le monde entier comme un modèle de réussite et constitue un élément central du système éducatif suisse. Les PME jouent un rôle clé en tant que centres de formation pour le personnel qualifié de demain. Une situation gagnant-gagnant qui permet de former une main-d’œuvre bien préparée et fidéliser les jeunes à l’entreprise.

Pourtant, fin juillet, environ 10 000 places d’apprentissage étaient encore disponibles sur Yousty, la plus grande plateforme de places d’apprentissage, basée à Zurich.

Fidéliser le personnel qualifié

Ce chiffre confirme la dernière étude menée par AXA sur le marché du travail des PME, présentée fin juillet, un sondage réalisé auprès de 300 PME suisses de cinq employés et plus en Suisse alémanique et en Suisse romande. Au final, deux tiers (67 %) des entreprises qui proposent des places d’apprentissage justifient leur décision par le fait qu’elles peuvent former directement dans leur entreprise des spécialistes mieux préparés et les fidéliser (51 %). Pour 37 % des entreprises interrogées, il s’agit d’un service à la société et 22 % des PME espère en tirer un avantage en termes d’image.

Plus de places dans le secondaire

Mais malgré ces avantages, 60 % des PME interrogées déclarent ne pas proposer de places d’apprentissage. Deux tiers d’entre elles évoquent des conditions inadaptées: en raison de domaines d’activité limités au sein de l’entreprise. En deuxième position, pour ne pas engager d’apprentis, on trouve le manque de ressources. Environ un tiers des personnes interrogées n’ont pas le temps ou les qualifications nécessaires pour former des apprentis. Enfin, près d’une entreprise sur sept déclare avoir déjà proposé des places d’apprentissage, mais n’avoir pas trouvé de candidats intéressés.

Un point frappant: les PME du secteur secondaire forment nettement plus souvent des apprentis que dans les services. La raison en est que l’industrie de production est historiquement plus liée à l’apprentissage et que les professions y sont plus souvent basées sur une formation professionnelle que dans le secteur des services, concluent les auteurs de l’étude.

Une question d’attractivité

Environ la moitié des PME qui offrent des places d’apprentissage selon l’étude ont des difficultés à les pourvoir. Paradoxe: ce sont surtout les entreprises du secteur de la production qui ont beaucoup plus de mal à trouver des apprentis que les PME du secteur des services, bien qu’elles offrent nettement plus de places d’apprentissage dans l’ensemble. Les places d’apprentissage dans le secteur de la production sont perçues comme moins attrayantes par les débutants, car elles impliquent souvent un travail physique, un travail en équipe et sont moins bien rémunérées que dans le secteur des services, conclut l’étude.

La flexibilité, là aussi!

Pour faire face à la concurrence en matière de main-d’œuvre, les entreprises misent de plus en plus sur une plus grande flexibilité de la charge de travail et du temps de travail. La moitié environ des entreprises interrogées (48 %) ont indiqué qu’elles proposeraient davantage de postes à temps partiel en 2024, ceci afin de pouvoir recruter suffisamment de collaborateurs. À cela s’ajoute le fait que 47 % d’entre elles proposent plus de flexibilité dans l’organisation du travail, comme le télétravail. Un tiers environ des PME misent aussi sur des avantages supplémentaires comme les vacances ou la formation continue. Et un cinquième (21 %) de toutes les entreprises interrogées ont déclaré vouloir offrir des salaires nettement plus élevés aux nouveaux collaborateurs. Sur ce chapitre, 32 % des entreprises ont en outre indiqué qu’elles accordaient également des augmentations de salaire substantielles aux collaborateurs en place, afin d’améliorer leur taux de fidélisation.

Fondamentalement, l’étude conclut que pour les PME, la pénurie de main-d’œuvre reste de loin le plus grand défi – en dépit de la tendance qui se marque à la baisse sur le marché suisse de l’emploi. Plus de la moitié des PME suisses (51 %) – en particulier celles du secteur de la construction, de la santé et du social – sont confrontées à des problèmes systématiques pour repourvoir ou pourvoir les postes vacants. Et deux entreprises sur cinq sont confrontées à un taux de rotation élevé de leur personnel.Com/réd

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