Publié le: 30 août 2024

L’ÉDITO

Initiative biodiversité: néfaste tigre de papier

Si l’on me demande, en tant que président de l’usam, de quoi les PME souffrent-elles le plus à l’heure actuelle, ma réponse est constante: ce sont les nombreuses réglementations inutiles qui engendrent des coûts élevés. Au total, ces coûts s’élèvent chaque année à 10 % du produit intérieur brut, ce qui correspond à 70 milliards de francs.

L’initiative sur la biodiversité est un exemple de réglementation inutile et excessive. Les exigences de l’initiative ne se limitent pas aux surfaces et aux structures situées hors des zones à bâtir. Non, les autres zones urbanisées et donc les PME qui y sont implantées sont aussi concernées. Chaque développement ou transformation d’une PME entraînerait ainsi inévitablement une montagne de clarifications, induirait des retards et des coûts administratifs.

Ne vous méprenez pas! Les PME et l’économie ne s’opposent pas en soi aux mesures de préservation de la biodiversité. Mais il faudrait plutôt des mesures axées sur les prestations, efficaces et adaptables à la situation. Or, comme l’initiative prévoit que la mise en œuvre ne relève plus de la compétence des cantons mais de la Confédération, on voit déjà qu’aucune flexibilité ne sera possible.

Or, les cadenas ne font avancer ni la nature ni l’économie. Il doit être possible, en particulier au niveau local, de faire travailler ensemble toutes les parties de la société. Ce n’est qu’ainsi que des mesures plus efficaces pourront être prises pour préserver la faune et la flore. Il n’est pas nécessaire d’édicter de grandes interdictions qui ne disent encore rien sur ce que l’on veut faire concrètement pour préserver les espèces en voie de disparition. L’initiative sur la biodiversité part d’une bonne intention, mais n’est finalement qu’un tigre de papier dont la mise en œuvre se traduirait par un mauvais bilan en termes de coûts/bénéfices.

Je vais même plus loin: l’initiative sur la biodiversité est un dangereux tigre de papier. La crise énergétique a montré à quel point les PME sont tributaires d’un approvisionnement suffisant en électricité. Avec l’adoption de la loi sur l’électricité, la Suisse a fait un pas en avant vers un approvisionnement énergétique durable et sûr. Les conséquences de l’acceptation de l’initiative sur la biodiversité se traduiraient par deux pas en arrière. Ce n’est ni une politique climatique, ni une politique énergétique qui soit durable. C’est aussi ne pas tenir compte de la volonté des citoyens, qui se sont prononcés clairement à près de 70 %. C’est le souhait sans équivoque d’une électricité propre et sûre produite en Suisse, pour plus de sécurité d’approvisionnement, plus de neutralité climatique et moins de dépendance vis-à-vis de l’étranger.

Une acceptation de l’initiative sur la biodiversité couperait brutalement la prise à la loi sur l’électricité. En effet, l’initiative fixerait des directives strictes et des règles du jeu rigoureuses qui saperaient nos efforts actuels et mettraient un terme aux nombreux projets d’extension visant à produire davantage d’électricité en hiver. Nous ne pouvons pas nous permettre de revenir sur ces évolutions positives et mettre ainsi en péril la sécurité de notre approvisionnement énergétique.

Nous devons absolument neutraliser ce tigre de papier néfaste lors du vote du 22 septembre. Ce qui est bon pour les PME est bon pour toute la société!

Articles approfondis

Les plus consultés