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L’artisan romand du totem publicitaire
néon abc – Ce spécialiste conçoit et produit à 100 % à Lausanne tout ce qu’il faut pour mettre en lumière et attirer l’œil du passant sur telle ou telle entreprise. Inscriptions lumineuses, totems, panneaux. Ou réparations. Parmi les atouts d’Éric Peneveyre, la longue durée de vie de ses produits, leur faible consommation et une certaine indépendance face aux modes.
Concevoir et produire en Suisse des enseignes publicitaires, des éclairages, des totems et lutter avec le sourire et surtout des arguments chiffrés contre les fausses idées en matière d’économie d’énergie, ce n’est là que l’une des cordes tendues sur l’arc de Néon ABC. Basée à Lausanne, cette PME est dirigée par Éric Peneveyre, représentant de la troisième génération. À l’avenue de Morges, une vingtaine de collaborateurs – douze corps de métiers différents – unissent leurs efforts pour produire dans leurs ateliers, bref, tout ce qu’il faut pour mettre en lumière les entreprises qui recherchent de la visibilité. Et, pour une fois, plus dans le monde réel que sur la toile.
Et les totems sont arrivés
«C’est mon grand-papa qui a lancé la société en 1956. À l’époque, nous fabriquions à 95 % des horloges publicitaires, mais la crise du quartz a changé la donne. Très rapidement, nous avons réalisé 95 % de notre CA dans les enseignes lumineuses, raconte Éric Peneveyre, entrepreneur réaliste et doté d’un solide sens de l’humour dans un monde changeant et tissé de cycles contradictoires. «Même si peu à peu les marques horlogères ont recommencé à redemander des horloges publicitaires dès le milieu de années 1990, elles se sont concentrées sur le mobilier dans les points de vente et beaucoup moins sur la signalétique extérieure.»
La conception et la fabrication de totems publicitaires représentent une activité importante chez Néon ABC. Un marché important dans un pays qui, comme la Suisse, a vu se multiplier des centres commerciaux avec une vitesse rapide de renouvellement des marques et enseignes. «On ne peut vraiment pas dire que la concurrence est inexistante, ironise Éric Peneveyre, reste que pour l’essentiel, nos concurrents commandent leurs enseignes à l’étranger, en Turquie, en Estonie et en Chine et ils ne fabriquent rien sur place. Résultat, nous nous battons à arme inégale en termes de prix et surtout, nous n’avons pas la même qualité.»
Dans les enseignes publicitaires, la durée de vie et la consommation sont les facteurs névralgiques. «Là où la plupart de nos concurrents offrent une garantie d’une année, nous proposons dans toute la Suisse une garantie de trois à cinq ans et même jusqu’à huit années pour le cas de certains de nos gros clients.»
Production locale et souplesse
Néon ABC a pris conscience d’un atout majeur de son business modèle, par contraste avec le contexte de mondialisation des échanges. «Nous produisons tout ici à Lausanne – seule exception, les modules led de Tridonic, fabriqués en Autriche et en Tchéquie. Ce sont des produits haut de gamme qui au final ne proviennent pas de l’autre bout du monde. Cela fait trente ans que nous travaillons avec cette entreprise.»
Une qualité suisse (*) qui s’obtient par un travail scrupuleux dès l’assemblage. «Lorsqu’une enseigne est terminée, nous la gardons ‹en formation› chez nous pour la tester entre 24 et 48 heures. C’est ce qui nous permet d’avoir un nombre de dépannages des plus limités: en quinze ans, nous ne sommes intervenus que deux fois, l’une à Saint-Prex pour une petite soudure qui n’a pas tenu. Et l’autre à Zurich pour un convertisseur qui avait lâché.» En revanche, Néon ABC intervient à la demande pour des réparations tous azimuts, y compris sur des enseignes livrées par d’autres acteurs. C’est ce qui lui permet de faire connaître ses talents et d’acquérir de nouveaux clients.
Un rĂŞve fou, faire peau neuve
La PME lausannoise dispose de bureaux de vente dans tout le pays, à Fribourg, Neuchâtel, Genève, Monthey et Lugano. Le bureau technique, l’administration et la production sont centralisés à Lausanne. «Il y a huit ans et après de longues réflexions, nous avons décidé d’agrandir notre entreprise sur notre terrain à Lausanne. Avec un budget de quatre millions, ce qui nous a aussi permis aussi d’acheter des machines.»
C’est à cette époque que se concrétise l’idée de produire 100 % à Lausanne sans passer par des sous-traitants ou des ateliers de découpes au laser. Sans oublier de valoriser les compétences maison. «Nous avons aussi construit ce bâtiment pour fidéliser des collaborateurs qui sont avec nous depuis quinze à trente ans – le plus ancien étant le souffleur de verre.»
Le voir sur place, c’est encore mieux. «Nous en avons profité pour organiser en interne un petit musée des enseignes lumineuses et nous aimons inviter les gens à visiter nos ateliers de production, pour leur montrer ce que nous pouvons réaliser, comment nous le faisons et avec quelle diversité de professions.»
Le métier de Néon ABC consiste à trouver des solutions pour mettre en valeur l’image d’une entreprise. «Notre conseiller se rend sur place pour comprendre les besoins», détaille Éric Peneveyre. «Nous réalisons ensuite un photomontage de jour et de nuit, car la différence peut-être importante, tout comme les couleurs des façades et le contexte d’exposition. La fabrication se réalise dans nos ateliers et comme nous ne faisons pas venir des pièces de l’autre bout du monde, nous sommes très réactifs et souples du point de vue des délais de livraison et des temps de montage.»
Économiser: intelligemment
Le plus grand défi, à écouter Éric Peneveyre, reste de lutter contre les fausses idées en matière de consommation. «La mode des leds a été martelée dans la tête des gens pour des usages domestiques, des terrains de foot, des candélabres. Dans le monde des enseignes lumineuses, il vaut mieux d’abord raisonner avec des chiffres réels et c’est ce qui est le plus difficile à faire passer. Je vous raconte une anecdote: nous devions faire de grand caissons lumineux pour les surfaces extérieures d’un bâtiment. Le maître de l’ouvrage voulait des leds et non des tubes néon haute tension. En réalisant les calculs, nous sommes arrivés à la conclusion que les néons consommaient la moitié moins que les leds, car l’éclairage se fait à 360 ° et non à 160 °. Le maître de l’ouvrage a réfléchi et il a quand même choisi les leds.»
La rationalité de ce choix devrait l’emporter quand on sait, comme le précise notre interlocuteur, que les modules leds disponibles dans le commerce ne comprennent pas de taxe sur le recyclage. «Au final, personne ne veut les reprendre et on doit les incinérer. En revanche, dans un tube néon, on récupère soigneusement la minigoutte de mercure en cassant le tube avec une lime, le verre du tube est repris par la filière du verre et les électrodes au deux bouts sont recyclés par la Cridec.»
Les modes et leur irrationalité, nous évoquons les ampoules basse consommation lancées par Philipps. «Nous en avions tous dans l’entrée, payées 48 francs pièce au lieu de 2 francs pour une ampoule normale», rigole-t-il. «Résultat, nous devions mettre et enlever nos chaussures dans l’obscurité.»
Enjeux RH
Les RH, comme dans tant de secteurs de l’économie, restent la croix et la bannière? «C’est actuellement une vraie catastrophe. Nous recherchons trois collaborateurs. Une personne pour la pose des enseignes lumineuses. Une autre personne pour le prémontage en atelier. Et un réalisateur publicitaire. Par ailleurs, cela fait trois ans que nous cherchons un apprenti réalisateur publicitaire.»
François Othenin-Girard
*Néon est membre de Swiss Label
De gauche à droite: l’atelier d’usinage et de prémontage. L’atelier consacré à l’impression et aux autocollants. Le petit musée de Néon ABC. Et le bâtiment construit il y a huit ans à Lausanne.Photo: dr
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