La persévérance porte ses fruits: depuis le6 août, les commerçants paient moins de frais lorsque leurs clients règlent avec des cartes de débit. L’usam avait exigé cette baisse et fait pression en sa faveur. Notre travail est récompensé. Malgré ce succès, d’autres améliorations sont nécessaires, les frais doivent par exemple être plus transparents. Notre responsable de dossier Michèle Lisibach (lire p.1 «Première victoire d’étape») reste attentive aux développements relatifs à ce sujet complexe.
En parallèle, l’initiative sur l’expropriation «Pour une politique climatique sociale financée de manière juste fiscalement (initiative pour l’avenir)» n’a pas eu de succès, sinon médiatique. Les initiants souhaitaient «écologiser» l’économie et la société en expropriant les propriétaires d’entreprises familiales. Dans leur argumentaire, on trouve ces mots: «Le capitalisme est la cause de la crise climatique.» Leur idée, il faut abolir l’économie de marché.
Les initiants aimeraient, par la contrainte écologique, métamorphoser l’industrie et l’agriculture. Concrètement, le secteur aérien devrait disparaître, tout comme l’utilisation des énergies fossiles. Les licenciements seraient inévitables. À la clé, des reconversions écologiques et des garanties salariales. Comme cela coûte cher, leur idée, lever un impôt sur les successions de 50 %.
Devant le peuple suisse, une telle absurdité n’a aucune chance. Les Suisses ne veulent pas d’un éco-communisme. La clause (perfide) de rétroactivité de l’initiative n’est pas non plus susceptible de recueillir une majorité. Elle place les familles d’entrepreneurs devant un choix cornélien: soit elles ont confiance en la capacité de la population à rejeter l’initiative et leur éviter de vendre leur entreprise pour payer les 50 % d’impôt sur les successions. Soit elles quittent la Suisse avant même de connaître le résultat du vote. Ainsi, des pans importants de notre économie disparaîtraient, avec les recettes fiscales qui y sont liées. Les impôts seraient plus élevés pour les autres contribuables, y compris les PME qui ne dépassent pas le seuil de 50 millions de francs fixé par l’initiative.
Les artisans, les entrepreneurs, les agriculteurs – au final toutes les forces que compte le camp bourgeois – doivent s’y opposer de manière conséquente et ne devraient pas non plus s’engager dans des discussions sur un contre-projet. Je suis sûr à 100 % que la population ne participerait pas à cette folie de la gauche. Le bon sens résiste de lui-même face à de telles fantaisies socialistes visant à bouleverser la société.
Il est logique que le Parti (communiste) du travail fasse partie des défenseurs de ce texte. Il est en revanche surprenant que les initiants mentionnent sur leur site le soutien d’un parti membre du Conseil fédéral, le Parti socialiste suisse (PSS). Les coprésidents du PS font même partie du comité d’initiative. Quelques socialistes trouvent que cette initiative va trop loin. Mais cela ne résout pas le problème de la direction du parti: vouloir continuer à assumer des responsabilités gouvernementales s’accorde mal avec l’objectif de détruire la garantie de la propriété et l’ordre en vigueur.
Nous devons donc nous y opposer en toute cohérence: selon l’article 17 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le droit de propriété est un droit humain. Je compte donc sur tous les acteurs et organisations qui défendent ces droits humains pour s’opposer courageusement à l’initiative radicalisée sur l’expropriation. Et dire à haute voix: «Pas comme ça!» Toute autre attitude ne serait pas à la hauteur.