Publié le: 4 octobre 2024

En tirer les conséquences et aller de l’avant

DEUXIÈME PILIER – Après le non à la réforme de la LPP, la gauche veut intégrer d’autres revendications et se diriger vers une retraite «populaire». Ce n’est pas la bonne voie. Il ne s’agit pas d’étendre les prestations, mais de les adapter à l’évolution démographique.

L’usam déplore le rejet de la réforme de la prévoyance professionnelle lors de la votation du 22 septembre 2024. La campagne qui a précédé la votation a été marquée par une véritable stratégie de désinformation de la part des syndicats et des partis de gauche. Cette réforme aurait pourtant augmenté l’employabilité des travailleurs âgés et apporté des améliorations significatives, en particulier pour les personnes à faibles revenus et les temps partiels – souvent des femmes – grâce à la flexibilisation de la déduction de coordination. Pour la gauche et une partie des syndicats, il s’agit d’abolir purement et simplement la prévoyance professionnelle au profit d’une pension «populaire», ou d’une AVS renforcée, fonctionnant sur le principe de répartition, et financée au moyen de cotisations salariales élevées et de l’impôt.

Déjà fleurissent les revendications dans ce sens: des bonifications pour tâches éducatives et d’assistance doivent être introduites dans le 2e pilier. Les rentes doivent être automatiquement adaptées au renchérissement. Les caisses de pension encore plus régulées et surveillées. Tout cela aurait pour effet de dénaturer les principes de base de la prévoyance professionnelle en y institutionnalisant des mécanismes de redistribution complètement étrangers au système. Il faudra combattre fermement ces tentatives idéologiques de saboter un système qui fonctionne et a fait ses preuves. La redistribution n’a pas sa place dans le 2e pilier. En fonctionnant sur le principe de l’épargne et de l’investissement, le 2e pilier est beaucoup moins dépendant de l’évolution démographique que ne l’est l’AVS et est un gage de sécurité et de stabilité indispensable pour notre système de prévoyance.

Une modernisation et un renforcement du 2e pilier restent évidemment des objectifs de l’usam. L’urgence est cependant maintenant de procéder à une réforme structurelle ambitieuse de l’AVS, dont les perspectives financières sont encore péjorées par la 13e rente. Cette réforme doit être envisagée sur la base d’un principe défendu depuis longtemps par l’usam: les prestations de l’État social doivent à l’avenir être plus fortement axées sur les ressources disponibles et non l’inverse.

Il convient donc de renoncer à toute extension supplémentaire des prestations de l’AVS, et d’entreprendre, enfin, un assainissement du premier pilier de notre système de prévoyance pour tenir compte de la réalité de l’évolution démographique. Un relèvement progressif de l’âge de la retraite doit être envisagé, accompagné d’une flexibilisation et d’incitations encourageant le maintien d’une activité professionnelle au-delà de l’âge de référence de la retraite. Ces mesures permettront non seulement d’assurer la pérennité du 1er pilier, mais aussi d’apporter une réponse pragmatique à la problématique croissante de la pénurie de main-d’œuvre.

Simon Schnyder, usam

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