Les apprenties et apprentis doivent réussir la procédure de qualification (PQual) pour décrocher leur attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) ou leur certificat fédéral de capacité (CFC). La PQual a une importance capitale pour le contrôle de la qualité dans la formation professionnelle initiale. Elle fait toutefois l’objet de débats animés depuis quelque temps, notamment en raison de taux d’échec parfois élevés.
Échecs plus fréquents
La question de savoir si les PQual, dans leur forme actuelle, tiennent suffisamment compte des compétences opérationnelles, à savoir si les examens finaux écrits en connaissances professionnelles et en culture générale sont encore appropriés pour évaluer les compétences pertinentes des apprentis, fait actuellement débat. L’Observatoire suisse de la formation professionnelle OBS HEFP a étudié ces questions, parmi d’autres, dans son nouveau rapport sur les tendance sous la direction du Prof. Dr Lukas Graf. L’exemple du canton de Berne montre en effet que les notes d’examen insuffisantes sont fréquentes en connaissances professionnelles (16%) et en culture générale (11%).
apprenants et examinateurs peuvent tirer parti de l’IA.
Il est toutefois assez rare que ces notes fassent échouer une apprentie ou un apprenti à l’ensemble de la procédure de qualification. L’évaluation du travail pratique est plus déterminante: une note insuffisante entraîne presque toujours un échec à la PQual, car la réussite du travail pratique est très souvent obligatoire.
Des analyses de données à l’échelle suisse montrent que le risque d’échec à la PQual est plus élevé dans les professions où la proportion d’apprentis de sexe masculin issus de l’immigration et rencontrant des difficultés scolaires est supérieure à la moyenne, dans les professions où la qualité de la formation a tendance à être plus faible, ainsi que dans celles où un travail pratique est imposé. En ce qui concerne la qualité des examens finaux, il s’avère crucial que les compétences opérationnelles nécessaires à la profession soient examinées de manière appropriée. Les personnes en formation et les entreprises formatrices devraient être encore mieux soutenues pendant la formation déjà , afin de garantir que l’ensemble des apprenties et apprentis aient les mêmes chances de réussite à la procédure de qualification, et ce indépendamment de la profession choisie. Pour ce faire, il convient d’identifier et de traiter les problèmes à un stade précoce.
Qualification électronique et IA
Tant les personnes en formation que les expertes et experts aux examens peuvent tirer parti des procédures de qualification électroniques et de l’intelligence artificielle (IA). D’une part, le recours aux technologies numériques permet de concevoir des examens proches de la réalité et axés sur les compétences opérationnelles, tout en favorisant l’égalité des chances entre les personnes en formation. D’autre part, les applications basées sur l’IA peuvent aider les expertes et experts aux examens (EXP) à concevoir et à évaluer les examens. Pour être en mesure d’utiliser les nouvelles technologies de manière ciblée, les enseignantes et enseignants, les formateurs et formatrices ainsi que les EXP doivent avoir accès à du matériel et des logiciels adéquats, à des formations continues et à des possibilités d’échange d’expériences.
Assurer la relève
Chaque année, un grand nombre d’EXP formés sont sollicités à titre accessoire pour évaluer, dans toute la Suisse, plus de 70 000 apprenties et apprentis au moyen des PQual. Ce système repose sur un engagement considérable de personnes expérimentées. Certaines professions peinent de plus en plus à recruter suffisamment d’EXP, ce qui risque de compromettre la qualité et le déroulement de la PQual. Plusieurs pistes et solutions existent. Elles doivent être concrétisées conjointement par les partenaires de la formation professionnelle afin d’assurer la relève en temps voulu dans les différents secteurs. Com/réd