Le désespoir doit être grand chez les adorateurs de la SSR et chez tous ceux qui, en politique ou ailleurs, profitent d’une couverture médiatique gratuite dans ses médias. Aucune idée n’est trop absurde pour ne pas être lancée, même sous forme de petites farces et attrapes. Dernier exemple en date: le PS veut financer la SSR à l’avenir par une augmentation de la TVA – de 0,3 à 0,4%.
Selon Jon Pult, vice-président du PS et conseiller national à l’origine de cette idée, le système actuel avec Serafe, qui encaisse l’impôt SSR auprès des ménages privés, n’est pas assez bien acceptée. C’est peut-être vrai. Sauf qu’il faut en chercher la raison du côté de la SSR. Elle et ses biais politique qui l’oriente à gauche?
La manœuvre de Pult est transparente. Notre camarade veut faire en sorte que les moyens alloués à la SSR continuent d’affluer en abondance et sans aucune restriction – simplement de manière beaucoup plus cachée qu’auparavant. Il voit même dans son idée un possible contre-projet à l’initiative «200 francs ça suffit». Initiative qui a abouti et veut faire passer l’impôt SSR des ménages privés de 335 à 200 francs. Et qui vise à exonérer toutes les entreprises de cet impôt. Pour rappel, les entreprises doivent aujourd’hui payer des impôts SSR en plus de ceux des ménages privés. Encaissés par l’administration fiscale fédérale et mesurés selon le chiffre d’affaires. Comme c’est absurde!
Depuis quand la gauche a-t-elle peur de la bureaucratie?
Or, la proposition du PS n’apporte pas d’allègement et n’aide pas les entreprises, même si les initiants le crient sur tous les toits. Les entreprises devraient répercuter la hausse des impôts sur leurs clients ou, si ce n’est pas possible, réduire leurs coûts.
Le mythe du pouvoir d’achat? plutôt une crise du bon sens en politique fédérale!
Il serait théoriquement possible que l’encaissement de l’impôt sur les médias via la TVA (au lieu d’une entreprise séparée) apporte un certain allègement bureaucratique, comme Pult le lance fièrement pour promouvoir sa proposition.
Cette idée nous fait sursauter: depuis quand la gauche s’inquiète-t-elle soudainement de trop de bureaucratie? Eux qui en appellent à l’État pour le moindre problème? Et où sont leurs solutions pour une réduction globale de la bureaucratie et de la réglementation dans tous les autres domaines, nécessaire et importante pour les PME?
Double imposition anticonstitutionnelle
C’est là que la sonnette d’alarme retentit chez tout citoyen épris de liberté. Dans ce cas, l’argument de la «réduction de la bureaucratie» sert uniquement à recouvrir de sucre glace un plat qui reste indigeste sous le nappage politique!
Il est clair qu’une augmentation de la TVA ne donne pas de boutons aux socialistes. Il en va autrement pour une famille normale de cinq personnes avec trois enfants en bas âge qui doit faire attention à son argent. En cas de hausse de la TVA, ses coûts augmenteraient de manière disproportionnée par rapport à ceux d’un riche ménage d’une personne. Aujourd’hui, les deux paient la même taxe sur les médias par ménage (privé).
Il est donc urgent d’alléger la charge fiscale et non d’en rajouter. D’autant plus qu’une étude récente a conclu que près de 50% de la population ne consomme plus du tout de nouvelles via les médias classiques comme ceux de la SSR. Seule l’initiative sur la réduction de moitié de la redevance permet d’alléger cette charge. En exonérant - enfin - toutes les entreprises de l’impôt sur les médias, elle met également fin à une double imposition qui a toujours été anticonstitutionnelle.
Le mythe du pouvoir d’achat
Revenons au PS: le fait que l’idée d’une augmentation de la TVA vienne précisément de lui, qui parle constamment de crise du pouvoir d’achat, n’est étonnant qu’à première vue. Il s’agit plutôt d’un calcul politique. En effet, plus on tire d’argent de la poche des gens, plus la machine de redistribution s’agrandit, ce qui profite à la gauche et aux Verts au sein de l’État et en amont. De plus, les recettes de redistribution de la gauche sont ainsi plus faciles à vendre dans les urnes - avec des dégâts toujours plus importants pour l’économie et la société sous forme de réglementations, de lois, etc.
Mais le narratif de la gauche sur la «crise du pouvoir d’achat» relève du conte de fées, de la mythologie ou d’une tromperie délibérée. Face à quoi nous ne pouvons qu’opposer un autre diagnostic: par exemple celui qui débouche sur une crise de la politique du bon sens et promet d’autres crises. Avec leurs drôle d’idées sur le financement de la SSR, le PS et son ancien candidat au Conseil fédéral l’ont une fois de plus démontré de manière flagrante.
Rolf Hug