Publié le: 8 novembre 2024

«Le manager doit écouter sans s’épuiser»

santé mentale – Objectif stratégique de santé publique, il l’est aussi en entreprise. Le regard de Carole Nielsen, spécialiste santé en entreprise au Groupe Mutuel.

On parle beaucoup aujourd’hui de santé mentale. Comment les entreprises peuvent-elles répondre à ces affections?

On a pris conscience en effet ces dernières années de l’importance de la santé mentale. Les tabous liés à celle-ci ont également diminué, libérant la parole. En parallèle, nombre de conseils dans des domaines tels que le travail, la santé, l’éducation, le corps, le bonheur, sont extrêmement présents sur tous les canaux d’information, y compris les réseaux sociaux.

Comment faire pour les responsables d’équipes et les dirigeants?

Les chefs d’entreprise ou les managers connaissent pour beaucoup déjà les problématiques psychiques liées au travail, et savent que des aspects comme la flexibilité et le temps de travail, ou l’adaptation des conditions de travail, sont très importantes. Mais la question de la responsabilité se pose inévitablement, par exemple quand, et cela est assez fréquent, le collaborateur a un problème psychique plutôt lié à sa vie privée.

Votre conseil dans ces cas-lĂ ?

Si les problèmes sont d’origine privée, le manager devrait aussi être à l’écoute, dans la mesure du possible. Si une personne par exemple vit une situation difficile dans sa famille, elle aura peut-être besoin de certains aménagements d’horaires. Ou à l’inverse, elle dira qu’elle a besoin d’être au travail pour se sentir mieux. Le management idéal serait ainsi d’être à l’écoute et d’essayer de trouver des réponses sur mesure. Et sans bien sûr se retrouver dans un rôle de thérapeute ni accepter toutes les demandes.

Cela implique donc que le manager consacre le temps nécessaire à ces questions…

Demander par exemple aux collaborateurs à intervalles réguliers comment ils se sentent, favoriser les échanges formels et informels, apprendre à les connaître, cela ne peut être que positif. Parfois, le simple fait d’échanger quelques mots et de pouvoir exprimer son état actuel de stress peut faire du bien au collaborateur.

Les difficultés psychiques ne sont pas toujours liées au travail. Comment fixer les limites en tant que manager?

Comme dit, le manager n’est pas un psychothérapeute. Dans le dialogue avec le collaborateur, le manager a aussi le droit de ne pas être toujours prêt à accueillir les problèmes de ses collaborateurs. Dans ce cas, il peut se tourner vers une autre personne au sein de l’organisation, ou, si l’état du collaborateur ne semble pas trop préoccupant, proposer de fixer un rendez-vous le lendemain. Écouter quelqu’un qui est en souffrance peut aussi coûter de l’énergie. Il peut être bénéfique que le manager exprime ses limites.

L’entreprise a également un rôle à jouer, surtout sachant que 50% de la population souffrira au moins une fois dans sa vie de troubles psychiques…

Oui, en sensibilisant ses collaborateurs à la problématique de la santé mentale, que ce soit par des campagnes de sensibilisation, des affiches, des séminaires ou des semaines santé. En insistant aussi sur le fait que si l’on rencontre des problèmes psychiques, il est bon d’en parler à un professionnel et qu’il n’y a aucune honte à cela. Ainsi les hotlines en entreprise peuvent être utiles dans un premier temps. À quoi j’ajoute qu’une culture générale de la bienveillance au sein des équipes est également très importante.

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