Publié le: 6 décembre 2024

Objectif: un ménage fédéral équilibré

BUDGET fédéral – Les dépenses courantes pour 2025 sont estimées à 80,5 milliards de francs, soit une augmentation de 1,6% par rapport à l’année précédente. Des réformes structurelles s’avèrent nécessaires pour que les finances de la Confédération sortent la tête de l’eau et que la Suisse conserve sa capacité d’agir.

Le budget 2025 prévoit des dépenses totales de 86,4 milliards de francs, soit une augmentation de seulement 0,8% par rapport à 2024. Comme quoi quand on parle de mesures d’économie, il n’y a que très rarement des réductions absolues. Il s’agit seulement de réductions par rapport à la planification financière.

Dans le détail, le solde de financement reste en déficit à hauteur de 729 millions de francs, ce qui compromet la capacité de la Confédération à se conformer aux exigences du frein à l’endettement. En 2028, le déficit structurel atteindra 2,5 milliards de francs.

En 2028, le déficit structurel atteindra 2,5 milliards de francs.

Pour l’usam, ce déficit montre un déséquilibre structurel persistant et croissant, et donc non conjoncturel, qui menace la stabilité financière à long terme. L’usam souligne l’urgence de maintenir une stricte discipline budgétaire. La discipline budgétaire est en effet un moyen efficace de limiter les prérogatives et les appétits croissants de l’appareil étatique.

Dépenses disproportionnées

Lesdépensescourantes pour 2025 sont estimées à 80,5 milliards de francs, en hausse de 1,6% par rapport à l’année précédente. En particulier, les dépenses de transfert, qui incluent des allocations pour l’AVS, la réduction des primes et la migration, représentent la majorité de cette croissance.

Lesdépenses de transfert en 2025 atteindront 67,1 milliards de francs, soit près de 70% des dépenses courantes. L’usam juge ces dépenses disproportionnées et préconise des réformes structurelles pour limiter les dépenses sociales, afin de dégager des ressources pour des investissements productifs soutenant directement les PME et la compétitivité économique, à savoir in fine les revenus de la société dans son ensemble.

Lesdépenses d’investissement sont prévues à 5,9 milliards de francs en 2025, en baisse de 9,1% par rapport à 2024. En revanche, l’usam plaide pour une augmentation des investissements dans des infrastructures à impact économique direct, comme les routes, les infrastructures numériques et la formation professionnelle, considérées comme essentielles pour la croissance et la compétitivité des PME suisses.

La dette nette atteindra – s’il n’y pas d’autre surprise imprévue – 145 milliards de francs en 2025, équivalente à 17,3% du PIB. Cette dette, en constante augmentation, devrait croître à 151 milliards de francs d’ici à 2028. Selon l’usam, cette trajectoire de la dette ne doit pas menacer de réduire la flexibilité budgétaire à l’avenir, transformant le service de la dette en charge additionnelle pour l’économie. La dette en hausse exige une réévaluation stricte des dépenses publiques, comme le souligne le rapport Gaillard, sans avoir à recourir à des hausses fiscales pénalisantes pour les entreprises et l’économie suisse.

Les dépenses de personnel en 2025 prévoient 6,6 milliards de francs, en hausse de 2% par rapport à 2024. L’usam considère que cette augmentation des effectifs et des coûts salariaux contribue au manque de flexibilité budgétaire et éloigne des ressources précieuses des secteurs prioritaires pour la croissance. Elle recommande de stabiliser ces dépenses, notamment en limitant la création de nouveaux postes et en encourageant une gestion plus efficiente des ressources humaines, avec un recours renforcé aux solutions numériques et à la simplification administrative pour réduire les coûts.

L’usam recommande de limiter le nombre de nouveaux postes et de gérer les RH de manière plus efficiente.

L’usam critique l’allocation de fonds dans des secteurs comme la culture et l’aide au développement, qui, bien qu’importants, ne soutiennent pas directement la croissance économique. Elle recommande de revoir ces subventions et de concentrer les ressources sur des projets ayant un impact économique direct. En parallèle, l’usam propose la privatisation partielle ou totale d’entités publiques, notamment celles qui opèrent sur des marchés efficients, comme PostFinance, RUAG et Swisscom, pour réduire la charge financière sur le budget fédéral et stimuler l’activité économique par le biais de l’initiative privée.

Le budget 2025 de la Confédération, bien qu’en légère croissance, laisse apparaître des faiblesses structurelles importantes. L’usam appelle donc les parlementaires à prendre des mesures structurelles pour que les finances de l’État restent saines, gardent une marge de manœuvre et ne pénalisent pas l’économie par des ponctions supplémentaires.

Mikael Huber, usam

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