Au menu de la 75e Conférence d’hiver des arts et métiers – qui s’est déroulée à Klosters du 15 au 17 janvier dernier – figuraient notamment les coûts de la réglementation et les subventions. Pour en parler, juste avant de se rendre au Forum économique mondial (WEF) de Davos, la semaine suivante, le conseiller fédéral Guy Parmelin, chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR), était l’hôte d’honneur de l’usam.
Des nuages à l’horizon
«Les temps sont devenus plus incertains avec une accumulation inhabituelle de crises, une politique mondiale de plus en plus fragmentée et la tendance à la formation de blocs, a relevé en substance le ministre de l’économie. L’ordre international établi depuis la Seconde Guerre mondiale s’en retrouve gravement ébranlé.»
La Suisse est elle aussi soumise à une pression croissante et des «décisions délicates» doivent être prises. Il faut promouvoir et préserver ses atouts, un marché du travail flexible, une formation professionnelle adaptée aux besoins de l’économie, une charge fiscale modérée, sans oublier le frein à l’endettement, qui joue un rôle décisif.
Niet Ă la politique industrielle
À propos du système suisse de formation professionnelle, le ministre de l’éducation a déclaré: «L’une de ses grandes forces réside dans sa proximité avec les besoins de l’économie.» Les exigences changeantes du monde du travail se répercutent sur la formation. Le premier soir, Helene Budliger Artieda, secrétaire d’État à l’économie SECO, avait lancé à sujet: «La formation est notre or, notre pétrole et notre gaz.»
Le conseiller fédéral s’est quant à lui clairement prononcé contre toute politique industrielle qui favoriserait les grandes entreprises au détriment des PME. Mieux vaut opter pour un État svelte et des impôts bas. «Le Conseil fédéral s’est prononcé à plusieurs reprises contre des mesures d’encouragement qui ne profiteraient qu’à quelques entreprises», a relevé Guy Parmelin.
«Une telle inégalité de traitement entre les entreprises suisses serait injuste et entraînerait des distorsions de concurrence entre elles.»
Le marché identifie les potentiels
«En tant que ministre de l’économie, j’estime qu’il ne faut pas privilégier les grandes entreprises de certains secteurs par rapport aux PME», poursuit le conseiller fédéral.
Si des branches, des produits et des technologies considérés comme stratégiques ou prometteurs devaient être encouragés, l’administration ou les politiques devraient être capables de les identifier. «Les investisseurs privés et nos entreprises sont mieux placés pour identifier les potentiels du marché.» Les mesures d’encouragement étatiques nuisent en fin de compte aux changements structurels favorables à la place économique helvétique.
La LACRE et EasyGov
La loi sur l’allégement des coûts de la réglementation pour les entreprises (LACRE), en vigueur depuis l’année dernière, contribue à la réduction nécessaire de la charge administrative. «C’est l’Union suisse des arts et métiers qui a lancé ce processus», s’est félicité le ministre de l’économie.
Autre motif de se réjouir: EasyGov, le guichet en ligne auquel plus de 100’000 entreprises se sont déjà inscrites et qui leur permet actuellement d’effectuer une cinquantaine de prestations administratives directement par voie numérique.
Menaces sur la compétitivité
«L’augmentation des réglementations met en danger la compétitivité de la Suisse et de toute l’Europe», a encore lancé Guy Parmelin. À cela s’ajoute l’incertitude face à la nouvelle administration américaine. Dans cette situation, les récents accords de libre-échange (Inde, Chili, Thaïlande) et les 43 accords existants sont aussi névralgiques que la garantie de l’accès au marché intérieur de l’UE.Gerhard Enggist
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