OUI à la suppression de la valeur locative
Pour franchir des vagues menaçantes
commerce extérieur – L’imbrication des politiques commerciales internationales est sans doute plus étroite aujourd’hui qu’elle du plus fort s’applique de plus en plus. Pour la Suisse, la solution réside dans la conclusion d’accords de libre-échange (ALE).
Donald Trump menace le Danemark, irrite le Canada et met la Colombie à genoux (situation fin janvier, NDT). Le retour à une certaine tonalité de la part des États-Unis, mais certainement pas la fin du monde décrite par de nombreux observateurs ces derniers temps. Car dans la politique commerciale, la tendance à un protectionnisme accru et à une politique industrielle est perceptible depuis un bon moment. Ainsi, l’approche multilatérale du libre-échange entre les États n’a plus connu d’impulsion déterminante depuis plus de trente ans.
Pourtant, l’imbrication de la politique commerciale internationale est aujourd’hui plus étroite que jamais. En quelques décennies, les chaînes de création de valeur se sont diversifiées et transnationalisées. Les produits les moins complexes impliquent des dizaines d’entreprises, souvent de pays différents, de la matière première au marketing en passant par les composants et le design.
L’organe d’appel de l’omc se retrouve inopérant depuis 2019: il est bloqué par les états-Unis.
Cela augmente la productivité et apporte globalement plus de prospérité dans le monde entier. Les bénéfices qui en découlent n’ont toutefois pas été répartis de manière égale. Des régions et des pays entiers se sentent laissés pour compte et négligés par les forces politiques établies. Les deux présidences de Donald Trump n’en sont pas la cause, mais plutôt la conséquence. Sur le plan géopolitique, on peut parler de la «désintégration de l’ordre commercial mondial fondé sur des règles». Un ordre qui a été établi successivement et de manière déterminante par les États-Unis eux-mêmes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une OMC incapable d’agir
L’organe d’appel de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est emblématique de cette désintégration: il est de facto inopérant depuis 2019, car les États-Unis bloquent la nomination des juges. En toile de fond, un conflit sur l’orientation de l’OMC, les États-Unis s’estimant désavantagés par différents jugements de la cour d’appel.
Les procédures basées sur des règles sont remplacées par une attitude revendicative basée sur le pouvoir. La force économique, et si nécessaire la menace de sa propre supériorité militaire, sont déterminantes pour imposer ses propres intérêts. Robert Kagan a résumé cela en 2018 dans son livre intitulé «The Jungle grows back». C’est de plus en plus la loi de la jungle qui s’applique, la loi du plus fort. Tout semble possible, la sécurité juridique diminue rapidement.
D’où les répercussions massives sur les petits pays qui ne sont pas aussi puissants et qui dépendent de l’accès aux marchés mondiaux. La Suisse est certes la vingtième plus grande économie du monde en termes de produit intérieur brut (PIB), mais cela ne suffit pas à faire reculer la jungle qui prolifère.
Protection réciproque
Que peut faire la Suisse? Une solution passe par le plus grand nombre possible d’accords de libre-échange. Une base bilatérale (un partenaire commercial) ou plurilatérale (AELE, y compris la Suisse avec un partenaire commercial) permettant des accords réciproques. La Suisse développe progressivement son réseau d’accords de libre-échange depuis plus de trente ans avec 35 accords conclus.
Quelques succès de la Suisse
En 2024, les efforts de la diplomatie commerciale suisse ont été couronnés de succès en Inde. L’accord de libre-échange a été signé, mais doit encore être ratifié. Un référendum contre ce traité reste possible. Dans ce cas l’économie suisse devrait se mobiliser de toutes ses forces pour le soutenir. Les accords avec la Thaïlande et le Kosovo viennent d’être signés et annoncés au WEF de Davos.
Les négociations avec la Malaisie sont bien avancées. Un succès avec les pays du Mercosur(Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) est toujours attendu. Il serait urgent d’obtenir ce résultat, car l’UE a pu annoncer en décembre 2024 la conclusion des négociations avec le Mercosur. En cas de ratification, non seulement la plus grande zone de libre-échange du monde verrait le jour, mais les entreprises suisses seraient désavantagées par rapport à leurs concurrentes de l’UE lors de l’exportation vers l’Amérique du Sud. Il y a urgence!
USA: un timing favorable?
Au risque de nous répéter, les plus importants accords doivent déterminer la protection de la Suisse vis-à -vis de ses deux principaux partenaires commerciaux, qui représentent à eux seuls environ deux tiers des exportations: l’UE et les États-Unis.
Avec l’UE, il existe un paquet de négociations sur lequel le Parlement et la population devront se prononcer. Avec les États-Unis, il y a eu plusieurs tentatives, curieusement toujours sous la houlette des Républicains. Les quatre prochaines années offriront peut-être un timing favorable à la Suisse.
Patrick DĂĽmmler, usam
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