Beat Röthlisberger, le nouveau directeur de PostFinance, a confirmé que l’institution resterait sous contrôle public et ne serait pas autorisée à octroyer des crédits dans un avenir proche. Le Parlement ayant refusé toute discussion sur la privatisation et la fin de l’interdiction d’octroyer des crédits, il ne faut pas s’attendre à de nouveaux développements dans cette affaire.
Investir à l’étranger: des limites
Comme PostFinance ne fait pas d’opérations de crédit, elle investit sur les marchés financiers. Mais comme il n’y a pas de marge de manœuvre en Suisse, elle place environ 25 milliards de francs à l’étranger.
La poste ne cesse d’empiéter sur d’autres marchés où, selon l’usam, elle n’a rien à faire
Une situation paradoxale qui empêche ces fonds de profiter à l’économie nationale. Avec ses 2,2 millions de clients privés et ses 300’000 entreprises, l’institution mise désormais sur un suivi personnalisé et des solutions de prévoyance adaptées à tous les profils, y compris les épargnants modestes.
Un cadre légal rigide
Les services financiers de Post-Finance sont strictement définis par la loi: parmi ses attributions figurent les paiements, la gestion de comptes et les placements financiers en nom propre. La distribution de crédits, la gestion de fortune et le développement de produits financiers restent interdits. C’est une bonne chose, car de son côté, la Poste ne cesse d’empiéter sur d’autres marchés où, selon l’usam, elle n’a rien à faire.
De faux espoirs pour les PME
L’idée qu’un acteur étatique puisse combler le vide laissé par Credit Suisse est une autre illusion. Avec 240 banques en Suisse, l’offre est suffisante pour répondre aux besoins des entreprises et des particuliers. Au lieu d’une banque d’État, la Suisse a besoin d’un secteur bancaire diversifié et compétitif.
PostFinance continuera donc d’évoluer dans le cadre rigide qui est le sien. Son avenir dépendra de sa capacité à s’adapter tout en respectant ses limites règlementaires.Mikael Huber, usam
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