OUI à la suppression de la valeur locative
Pénurie de main-d’œuvre vs IA
Matériaux de construction – L’Association suisse des marchands de matériaux de construction (ASMMC) doit faire face à de nombreux défis: règlementations, lutte sur les marges et face à la concurrence, durabilité, protection de l’environnement, sans oublier l’intelligence artificielle. En raison de l’intense activité de construction, de nouveaux marchés s’ouvrent en permanence.
Ces dernières années, l’ambiance dans le secteur de la construction a été positive. Cela s’est traduit par une croissance solide. Le commerce de matériaux de construction en a aussi profité. «La structure de la branche a changé dans la mesure où le nombre de négociants en matériaux de construction a fortement diminué au cours des dernières décennies en raison de fusions», constate Elias Welti, directeur de l’Association suisse des marchands de matériaux de construction (ASMMC). «Contrairement aux branches qui vendent de petits produits, légers et chers, dans le domaine des matériaux de construction, cela n’a guère de sens pour les clients de choisir un distributeur régional parce qu’il offre quelques pour mille de rabais supplémentaires. En revanche, de nombreuses entreprises ont des filiales afin de pouvoir livrer les clients en dehors de leur région d’origine.»
Par ailleurs, les distributeurs de matériaux de construction fournissent de plus en plus souvent des services qui vont au-delà du commerce des matériaux de construction au sens strict à leurs clients. Dans la logistique de chantier, mais aussi pour des fabrications spéciales. Parmi les clients, on trouve des entreprises de construction (bâtiment et génie civil), de nombreux horticulteurs, agriculteurs, exploitants forestiers, centres d’entretien des communes, facility managers, aménageurs d’intérieur, menuisiers et particuliers.
«Nos clients en font beaucoup du côté du recyclage.»
La pandémie a été une période difficile. «Nous avons dû faire face à d’importants problèmes de chaîne d’approvisionnement et à des fluctuations soudaines des prix.» Mais depuis, tout est revenu à la normale, explique le directeur. Et tout a évolué rapidement. «Il y a par exemple plus de petites livraisons et moins de grandes», ajoute-t-il.
Construire en réduisant les émissions de CO2 et en recyclant
Les raisons de cette évolution sont multiples. Il s’agit de problèmes de place sur les chantiers, d’une planification plus difficile de la part des maîtres d’œuvre ou encore du risque de vol sur les chantiers. De plus, la concurrence acharnée et la conscience des coûts côté clients entraînent des marges de plus en plus faibles. La protection de l’environnement et la durabilité prennent de plus en plus d’importance. «La construction à faible émission de CO2 est un thème important et nous avons récemment élaboré une liste de contrôle pour nos membres avec des conseils sur la manière de mettre concrètement en œuvre la protection de l’environnement», détaille-t-il. «Dans le domaine du recyclage et de l’économie circulaire, nous sommes toujours sujets à quelques maladies de jeunesse. Mais nos membres font beaucoup pour l’élimination correcte des déchets, par exemple avec le recyclage du métal, des matériaux d’isolation, etc.
En théorie, il serait souvent possible de réutiliser les portes, les fenêtres, le matériel sanitaire, etc. Cependant, le problème est celui de la place: où stocker tout cela en attendant de trouver une nouvelle utilisation? Le manque de terrains à des prix abordables taraude cette branche.
IA, risques et coûts
Autre sujet: la numérisation et l’intelligence artificielle émergente: «L’IA est en quelque sorte l’outil le plus récent dans ce domaine. Nous pouvons ainsi combler le manque de personnel qualifié dans de nombreux processus, en particulier dans le domaine des bureaux et des entrepôts.» Le revers de la médaille de cette nouvelle technologie s’avère être le risque accru de cyberattaques. L’association s’engage en faveur de solutions communes permettant de contenir les coûts pour les membres.
Formation: enjeux névralgiques
L’une des activités principales de l’ASMMC est la formation et le perfectionnement. L’association innovante soutient ses membres dans différents domaines pour la formation et la formation de base de la relève professionnelle dans des métiers importants comme les employés de commerce de la branche construction et habitat, les logisticiens CFC ou les gestionnaires du commerce de détail de la branche «Do it yourself». Comme les négociants en matériaux de construction n’ont pas de formation professionnelle initiale ou supérieure «à eux», l’association mise sur la coopération avec d’autres associations et organisations du monde du travail OrTra.
«Le travail de l’Union suisse des arts et métiers pour la promotion de la formation professionnelle et de l’image en général est particulièrement important pour nous», indique Elias Welti. Les négociants en matériaux de construction ressentent eux aussi la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, mais dans des proportions différentes selon les métiers ou les postes: «Pour certains métiers, nous pouvons mieux réagir grâce aux nouvelles technologies, mais pour d’autres, comme les chauffeurs de camion ou encore les spécialistes financiers et les comptables, c’est plus difficile», ajoute-t-il. «Nous avons besoin d’une main-d’œuvre qualifiée.»
Autre facteur de réussite, la capacité des acteurs de cette branche à renforcer leur image dans leur région et à se présenter comme des employeurs fiables.
Une concurrence équitable
L’Association suisse des marchands de matériaux de construction agit également sur le plan politique et s’engage pour des mesures favorables à la construction et aux entreprises. Cela implique une concurrence loyale et des conditions d’égalité. Dans le domaine de la logistique de chantier, par exemple, la Poste exploite sa position de monopole et sa puissance financière au détriment des entreprises privées. «De plus en plus d’entreprises appartenant entièrement ou partiellement aux pouvoirs publics deviennent, avec de nouveaux services, des concurrents directs des entreprises de droit privé et des entreprises commerciales. Dans une économie libre, rien ne s’oppose à une concurrence loyale, mais les règles du jeu devraient être les mêmes pour tous», demande Welti.
Et le directeur engagé de l’ASMMC poursuit: «Ces domaines problématiques ne sont pas nouveaux, mais la politique n’a jusqu’à présent pas clarifié le sujet avec la rigueur nécessaire.» C’est pourquoi l’association collabore avec PME Berne, qui a lancé la campagne «L’État concurrent: l’équité, c’est différent!», et sensibilise le public par une vaste démarche d’information. De même, l’association se bat pour l’abolition de l’impôt sur les médias pour les entreprises. Les entreprises paient à la SSR, via l’Administration fédérale des contributions (AFC), un impôt supplémentaire sur les médias à partir d’un chiffre d’affaires de 500 000 francs pour la consommation éventuelle de médias de leurs collaborateurs – qui paient déjà tous en tant que ménages privés.
«Cet impôt sur les médias inutile et injuste représente pour nos membres, dont les marges sont parfois minimes, une charge indûment élevée et totalement inéquitable. Il est grand temps que la politique appuie enfin sur le bon bouton», demande Welti. De plus, le secteur souffre de manière disproportionnée des pertes sur débiteurs. Celles-ci sont souvent causées par des entrepreneurs qui créent une entreprise, mais la conduisent à la faillite et réapparaissent peu après avec une nouvelle société – et recommencent le jeu. «Ici, la politique devrait faire plus pour mettre un terme à cette dérive.» La bureaucratie débordante constitue un autre défi. Welti ajoute: «Les réglementations, les prescriptions et les lois sont de plus en plus nombreuses. La règlementation concernant l’accès aux chantiers dans les villes en fait également partie. Cela devient de plus en plus complexe pour nos membres», constate-t-il. De plus, les embouteillages sur les routes compliquent encore la problématique.
Encore bien du potentiel
Actuellement, l’ambiance est bonne. Le secteur dispose d’un grand potentiel avec le passage de la construction à la rénovation et de nouvelles opportunités dans la construction à neuf. De nouveaux champs de marché s’ouvrent sans cesse pour les distributeurs. Pour l’avenir, l’association s’est fixé comme objectif de renforcer et de maintenir l’autonomie et la force d’innovation de ses membres. Corinne Remund, usam
coup de projecteurBien connectée et organisée
Une plate-forme, de nombreuses prestations
L’Association suisse des marchands de matériaux de construction (ASMMC) est l’organisation faîtière suisse indépendante et représentative des négociants en matériaux de construction. Elle a été baptisée en 1903 sous le nom de Verband Schweizerischer Baumaterial-Händler. À l’époque, les négociants en matériaux de construction se sont regroupés afin d’avoir une chance de s’opposer aux coopératives d’achat des artisans. En 1935, une coopérative d’achat a été créée, qui est encore aujourd’hui animée par l’idée classique d’achat et offre de bonnes conditions à ses membres.Parmi les services qu’elle propose à ses membres figurent diverses prestations, parfois en collaboration avec des partenaires externes. Il s’agit notamment de conseils, d’offres de formation continue spécifiques à la branche et de diverses prestations d’assurance ainsi que d’une gestion des débiteurs, mais aussi de statistiques sur le commerce des matériaux de construction, de renseignements sur la solvabilité, d’achat de carburant à prix réduit, etc. L’analyse de l’environnement de la branche, la mise en évidence des corrélations, le suivi des tendances sont d’autres tâches. L’ASMMC s’engage également dans la formation et le perfectionnement.
Bien connectée et organisée
L’ASMMC assure le contact avec les associations, les organisations, les autorités et le public. Active sur le plan politique, elle développe des plates-formes pour ses membres afin qu’ils échangent des expériences et des informations avec les fournisseurs et les clients, ainsi que pour entretenir les relations et les contacts et communiquer. Elle compte 21 membres, exclusivement des PME gérées par leur propriétaire. S’y ajoutent 38 membres associés, pour ainsi dire passifs. La plupart d’entre eux sont des fournisseurs des négociants en matériaux de construction, ainsi que quelques anciens négociants. L’ensemble du secteur génère un chiffre d’affaires annuel de quelques milliards de francs. CR
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