Publié le: 4 avril 2025

On arrête les enfantillages!

NANNY STATE – La politique favorise toujours plus la mise sous tutelle plutôt que la responsabilité individuelle. La Suisse devient un État-nounou. Swiss Retail Federation, GastroSuisse, le Forum suisse des consommateurs et l’usam s’opposent à cette menace et lancent la campagne «Pas-un-bébé».

La mise sous tutelle que tout un chacun peut ressentir est bien réelle. Pas un jour ne se passe sans que la politique, les services administratifs, mais aussi certains médias ou leurs compères dans les ONG ne nous disent comment nous devons vivre. Ce qui est «bon» et ce qui est «mauvais». Ce qui est «sain» et ce qui ne l’est pas. «Ose-t-on encore?», telle est la question qui revient le plus souvent et que beaucoup ne veulent plus entendre.

Je suis une personne adulte

Bienvenue dans l’État–nounou, où tout est réglé pour vous. Faites oui de la tête et suivez les instructions! Le sucre et la viande nuisent à votre santé: nous vous en protégerons. La publicité manipule votre consommation: nous l’interdirons tout court. Conduire une voiture? Bien trop risqué! Prenez donc les transports publics!

Les interdictions mesquines et les règles excessives étranglent de plus en plus notre vie. C’est pourquoi l’usam, GastroSuisse, Swiss Retail Federation, responsable du projet, ainsi que le Forum suisse des consommateurs lancent une campagne qui s’oppose au «nanny state» permanent. Le message clé: nous autres, citoyens, consommateurs et commerçants, voulons être traités comme des adultes. Parmi les personnalités engagées dans cette campagne, on trouve Daniela Schneeberger, conseillère nationale, vice-présidente de l’usam et présidente de Swiss Retail, Jean-François Leuenberger, boulanger-confiseur à Courtelary (Jura bernois), Michael Vogt, passionné de viande venu de Suisse orientale et Babette Sigg, représentante des consommateurs. Comme des milliers de gens dans ce pays, ils en ont plus qu’assez de cette mise sous tutelle étatique. «Comme l’État prive ses administrés d’une part toujours plus importante de responsabilité et devient de plus en plus envahissant par ses règlements et ses interdictions, cette campagne est importante et urgente», lance Urs Furrer, directeur de l’usam, dans nos colonnes (lire p. 2). «Les partisans de l’État-nounou partent du principe que le citoyen a besoin d’être pris en charge, qu’il doit être pris par la main et guidé du berceau à la tombe. Mais notre démocratie directe se base sur l’hypothèse d’un citoyen responsable, autodéterminé et conscient de ses besoins, qui sait le mieux ce qui est bon pour lui. Et qui doit trancher dans les urnes des dossiers très complexes.» Selon Urs Furrer, l’État-nounou ne cesse de se répandre. Il est incompatible avec notre conception de l’État et constitue une attaque contre notre démocratie directe. «Le ‹nanny state› remet en question l’un de ses fondements: le fait que le citoyen est adulte et responsable.»

Du conseil à l’interdiction

«Ce qui commence par des recommandations anodines débouche très vite sur des interdictions qui limitent massivement notre liberté de choix», estime Daniela Schneeberger, vice-présidente de l’usam. «Qu’il s’agisse d’interdire la publicité, de restrictions de consommation ou d’une constante mise sous tutelle morale, la Suisse se transforme peu à peu en État-nounou. Notre campagne ‹Pas-un-bébé› s’engage pour la responsabilité individuelle, contre la mise sous tutelle rampante par l’État. Nous nous battons contre les prescriptions excessives et pour un débat ouvert sur nos libertés. Car la liberté implique la responsabilité et pas la contrainte.»

Quant à Babette Sigg, présidente du Forum suisse des consommateurs, elle regrette amèrement «le fait que l’on dénie de plus en plus aux consommateurs la capacité de comparer, de choisir et d’acheter ce qui leur convient. Nous vivons dans une économie de marché basée sur la liberté: laissez-nous prendre nos décisions nous-mêmes. Nous prouvons finalement que nous y sommes aptes en étant capables de modifier notre Constitution tous les trois mois par référendum. Laissons la nounou là où elle devrait être: au jardin d’enfants.»

La publicité dans une société libre

Le législatif de la ville de Zurich a décidé d’interdire toute publicité dans la ville de Zwingli. La Confédération prévoit d’interdire dans toute la Suisse la publicité pour les sucreries qui s’adresse aux enfants. «Personne ne doit nous protéger de la publicité, qui fait partie d’une société libre.» Dans le cadre de la campagne «Pas-un-bébé», des affiches feront planer le spectre d’une interdiction totale de la publicité dans tout le pays. Profitons-en tant que ce n’est pas interdit. Le message: cessons les enfantillages!

En/réd

Lire pp. 2, 5 et 11

www.pas-un-bebe.ch

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