Publié le: 9 mai 2025

L’édito

Attention aux socialos et aux «experts»!

Fin avril, une soi-disant «chercheuse en matière d’inégalité» s’est allègrement exprimée dans la «SonntagsBlick» au sujet des impôts sur la succession et d’autres impôts. Elle a aussi fait de la propagande pour l’initiative fiscale d’extrême gauche des Jeunes Socialistes. Ce texte demande qu’en cas d’héritage, les grandes fortunes soient à l’avenir versées pour moitié à l’État. Ce qui reviendrait à exproprier en grande partie les familles d’entrepreneurs. L’initiative est une attaque scandaleuse contre les entreprises familiales suisses et contre la garantie de la propriété. La conclusion de la jeune Allemande, présentée comme une «experte»: pas de problème.

De nouveaux impôts à hauteur de 50%: pas de problème? Une personne qui tient de tels propos ne peut pas être une experte neutre. Une brève recherche le démontre: cette soi-disant «experte» a suivi auparavant une formation d’attachée de presse pendant la campagne électorale pour les Vert-e-s et a ensuite travaillé dans le bureau d’Annalena Baerbock au Bundestag allemand. Ainsi, cette dame n’est effectivement pas neutre, c'est quelqu’un qui a appris toutes les ficelles de l’agitation politique.

Il n’est pas interdit de donner la parole à une telle personne dans un journal suisse. Mais il n’est pas correct de la part du journal de ne pas révéler les antécédents politiques de «l’experte» au cours de l’interview et d’annoncer le tout en ligne avec un résumé pseudo-pédagogique sensationnel: «Tu apprendras dans cet article exclusif pourquoi l’origine sociale détermine le revenu et la fortune, pourquoi les héritages renforcent les inégalités, comment un héritage fondamental pourrait être utile à la démocratie».

Les thèses que «l’experte» diffuse dans l’interview sont bien abruptes. Ainsi, cette Allemande de gauche au pays de la démocratie directe affirme que l’héritage de la fortune a des «conséquences dangereuses pour la démocratie». «Cela crée un terrain propice aux forces autoritaires», lance-t-elle. Mais peut-être ne veut-elle parler que des jeunes socialistes qui, en Suisse, visent à transformer l’économie de manière autoritaire: car s’il n’en tenait qu’à eux, des secteurs économiques et des branches entières qui déplaisent aux fanatiques de l’écologie de gauche seraient condamnés à disparaître. Les collaborateurs seraient licenciés et envoyés en rééducation ou en formation. Et pour cela, l’argent tiré de l’impôt sur les successions serait nécessaire: raison pour laquelle les héritages élevés, y compris les entreprises familiales, devraient être ponctionnés. «L’experte» estime à ce sujet que l’on pourrait accorder aux entreprises touchées de «généreux délais de paiement», «qui permettraient aux héritiers de payer l’impôt sur les bénéfices courants pendant de nombreuses années. On pourrait aussi laisser entrer l’État en tant qu’associé». Les impôts exorbitants ne suffisent donc pas: on veut aussi «laisser entrer» l’État dans les entreprises.

C’est ainsi que fonctionnent ces gens. Pour la défense du journal critiqué ici, il faut tout de même mentionner que la journaliste elle-même ose un reproche lors de l’interview: «Cela sonne presque communiste». Ce que «l’experte» a très vite contesté. Lors de sa séance d’avril, la Chambre suisse des arts et métiers a rejeté cette initiative extrême (lire p. 1). Elle sera vraisemblablement soumise aux urnes en novembre. L’État dispose de suffisamment de recettes, il n’a pas besoin de nouveaux impôts. L’usam s’est récemment opposée au paquet d’allègement 27, à de nouvelles ponctions sur le retrait du capital vieillesse. Pas de nouveaux impôts!

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