Publié le: 13 juin 2025

Développer au lieu de réglementer

FORMATION PROFESSIONNELLE – Les mesures qui permettront de renforcer son attractivité concernent au premier chef les entreprises formatrices et la création de nouvelles places d’apprentissage. Seule l’implication des entreprises permettra à terme d’y parvenir.

Dans le cadre de la rencontre au sommet sur la formation professionnelle entre les partenaires sociaux et le Conseil fédéral de novembre 2024, l’accent a été mis sur «l’attractivité de la formation professionnelle» pour 2025. Les organisations du monde du travail (OrTra) participent aussi à une vaste consultation qui s’achève mi-juin.

Les associations économiques suisses demandent que les discussions s’appuient davantage sur des données factuelles pour que la formation professionnelle, qui a fait ses preuves, reste dynamique et adaptable et que les professions puissent s’adapter à un marché du travail en mutation rapide. Il faut enfin renoncer à toute règlementation générale ou à toute évolution du système motivée par des considérations politiques, pour ne penser qu’à l’intérêt d’une formation professionnelle tournée vers l’avenir.

Plus d’une vingtaine de branches de formation et d’examen, d’organisations du travail (OrTra) et d’associations ont participé à cet état des lieux. Les retours sont donc très variés. En voici une première synthèse.

Qualité des formations

L’objectif de la formation professionnelle est l’employabilité. L’acquisition d’une expérience professionnelle doit rester la priorité absolue. Il ne faut en aucun cas que la formation en entreprise devienne scolaire, ni que la «salle de classe» ou l’«enseignant» soient transférés dans l’entreprise. Les Ortra demandent aux cantons de renforcer leur coordination avec elles afin de garantir une mise en œuvre uniforme, le contenu de la formation et l’assurance qualité (contrôles concernant la documentation d’apprentissage). La surveillance des entreprises formatrices doit, dans la mesure du possible, être effectuée en collaboration avec les branches.

Professionnelle et générale

Les jeunes moins bons à l’école tirent parti du fait d’entrer tôt en contact avec le monde économique. Cela renforce leur motivation à obtenir un premier diplôme et à entrer dans la vie active. Le taux de chômage des jeunes est donc faible, leur mobilité sociale, élevée et les possibilités de formation continue, multiples.

Intégration: efforts à valider

La formation professionnelle permet notamment aux migrants allophones non seulement d’entrer efficacement dans le monde du travail, mais aussi de s’intégrer sur le plan linguistique et culturel. Certains secteurs fournissent un effort d’intégration considérable, mais enregistrent en conséquence un taux de résiliation des contrats d’apprentissage supérieur à la moyenne. Dans l’opinion publique, les professions qui fournissent un tel effort d’intégration sont qualifiées à tort de «métiers à problèmes». Dans de nombreux cas, cependant, le manque d’intégration linguistique ou culturelle et, dans certains cas, le manque de soutien familial qui en découle, constituent des défis majeurs pour les apprentis et les entreprises formatrices. Il est particulièrement important, dans le cas des migrants allophones, de promouvoir les compétences dans la langue nationale chez les enfants et les jeunes (et leurs parents) avant et pendant la scolarité obligatoire.

Résiliation des contrats: gérer

Les déclarations relatives aux résiliations de contrats d’apprentissage doivent tenir compte des réalités spécifiques à chaque branche et être replacées dans le contexte global des filières de formation, car même une filière de formation générale ne se déroule pas toujours sans heurts. Au contraire, les taux d’abandon dans les gymnases et les abandons universitaires montrent des parcours scolaires comparables. De plus, les résiliations de contrats d’apprentissage ne doivent pas être assimilées à des abandons d’apprentissage. La grande majorité des jeunes trouvent rapidement une solution de remplacement.

Entreprises disponibles

En priorité, les efforts devraient concerner les entreprises formatrices et la création de nouvelles places d’apprentissage. La formation professionnelle est un investissement dans la relève professionnelle et s’accompagne d’une responsabilité sociale. Néanmoins, le rapport coût-bénéfice doit être raisonnable pour les entreprises. Seule l’implication des entreprises dans le processus de développement professionnel permet de garantir cela. L’évolution rapide du marché du travail exige une capacité de réforme rapide et efficace des professions.

Dieter Kläy, usam

rencontres annuelles

Formation professionnelle et attractivité

La réunion annuelle sur la formation professionnelle entre les cantons (représentés par la CDIP), la Confédération (représentée par le SEFRI), les syndicats et les employeurs avec le Conseil fédéral définit chaque année les sujets à discuter. En 2025, l’accent est mis sur l’attractivité de la formation professionnelle. Le système de formation professionnelle est certes bien établi et continue de jouir d’une grande importance.Cependant, diverses voix issues des milieux économiques, sociaux, scientifiques et politiques soulignent que la formation professionnelle doit continuer à renforcer son attractivité afin que les entreprises puissent continuer à recruter des spécialistes et des cadres qualifiés à l’avenir.Le projet vise à dresser un état des lieux de l’attractivité de la formation professionnelle d’ici à l’automne 2025, à identifier les mesures à prendre et à définir les actions possibles. Depuis janvier 2025, l’usam et l’Union patronale suisse (UPS) ont associé leurs membres à la réflexion. À la suite de la conférence des partenaires de la formation professionnelle qui s’est tenue en mars, le SEFRI a lancé une consultation sur les thèmes et les développements qui influencent l’attractivité de la formation professionnelle. Plus d’une vingtaine de branches de formation et d’examen, d’organisations du travail et d’associations ont participé à l’état des lieux. Kl

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