Publié le: 13 juin 2025

l’édito

«Vive l’apprentissage!»

La formation professionnelle est un atout suisse: ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est en revanche, c’est que même les milieux qui ne se sont pas vraiment distingués jusqu’ici par leur soutien à l’apprentissage chantent soudain les louanges de la formation duale. Récemment, economiesuisse a même publié un texte sur les avantages de l’apprentissage, intitulé «Vive l’apprentissage».

Il est réjouissant de constater que cette idée fait son chemin dans les instances décisionnelles de l’association des grandes entreprises. On s’interroge en revanche sur le timing de cette annonce. Le fait que la formation professionnelle a été abordée dans le cadre des discussions entre la Suisse et les États-Unis visant à résoudre le conflit douanier pourrait être une raison. Mais d’autres questions se posent: agissent-ils ainsi par scrupule? Rappelons que l’association economiesuisse soutient la réduction du budget de la formation professionnelle, proposée par le Conseil fédéral dans son paquet de mesures d’allègement budgétaire? Ou bien la répartition des tâches avec l’Union patronale suisse, qui s’occupe en principe de formation professionnelle, serait-elle en passe d’être réorganisée?

Mais peut-être est-ce tout simplement parce que le texte en question se lance aussi dans l’éloge de la maturité professionnelle et des hautes écoles spécialisées? Une enquête a révélé que les cursus à temps partiel suscitent un vif intérêt, tant de la part des entreprises que des hautes écoles spécialisées. Après l’adoption du message sur la modification de la loi sur la formation professionnelle, la formation supérieure mériterait une attention particulière. Cette révision fut précédée d’un dialogue intense de deux années avec les organisations du monde du travail et les partenaires sociaux. L’objectif étant de renforcer l’attractivité des écoles supérieures et de la formation professionnelle supérieure dans son ensemble et d’améliorer la notoriété, tout comme l’image sociétale de ces possibilités de formation. Et de créer ainsi des conditions comparables au sein du secteur tertiaire.

Avec les filièresde formation reconnues au niveau fédéral dans les écoles supérieures (ES) et les examens professionnels et professionnels supérieurs fédéraux, nous disposons d’instruments uniques pour la qualification professionnelle continue au niveau tertiaire. C’est important, car chaque année, environ 15’000 PME sont confrontées à un changement de génération. Il faut donc des cadres bien formés au plan technique et des collaborateurs qui vont grandir dans le secteur.

L’usam a un message clair: la formation professionnelle est la réponse des PME à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et aux défis de la succession d’entreprise. L’objectif principal de la formation professionnelle est l’employabilité. Il faut davantage valoriser le parcours professionnel de la formation professionnelle supérieure à l’entrepreneuriat, ainsi que la perméabilité de notre système éducatif. Les organisations du monde du travail (OrTra) responsables de la formation professionnelle doivent être soutenues. Au niveau tertiaire, la reconnaissance de l’équivalence entre formation professionnelle supérieure et formation universitaire – un principe inscrit dans la Constitution fédérale – doit enfin être mise en œuvre au plan politique. La prochaine consultation sur la loi sur la formation professionnelle sera une bonne occasion d’y parvenir.

Articles approfondis

Les plus consultés