Publié le: 4 juillet 2025

Huit semaines de vacances: une balle dans le pied

FORMATION PROFESSIONNELLE – Les jeunes gens choisissent leur formation en fonction de leurs intérêts, de leur vocation, et non pour obtenir des avantages. Les vacances supplé­men­taires réclamées par les syndicats ne rendent service à personne.

Le marché des places d’apprentissage reste stable en 2025 (lire aussi en p. 16). L’apprentissage reste le premier choix des jeunes (70%) après la scolarité obligatoire. Or, la campagne actuelle menée par l’Union syndicale suisse et l’Union suisse des associations de jeunesse en faveur de huit semaines de vacances pour les apprentis tombe comme un cheveu sur la soupe.

Mais ce qui est particulièrement irritant, du point de vue de l’usam, c’est que la faîtière des enseignants (en Suisse alémanique: Dachverband Lehrerinnen und Lehrer Schweiz, Lch.ch, ndlr.) se laisse entraîner dans cette mouvance.

La question des vacances

L’apprentissage est une réussite incontestée, combinant des connaissances théoriques, des compétences pratiques et la possibilité d’acquérir très tôt une expérience professionnelle dans une entreprise. Il prépare les diplômés au marché du travail. Le faible taux de chômage des jeunes en Suisse en fournit une preuve supplémentaire. Il existe plusieurs raisons de rejeter la demande de huit semaines de vacances. Une augmentation forfaitaire du nombre de semaines de vacances pour toutes les formations en alternance compromet d’abord les objectifs d’apprentissage et renchérit l’apprentissage pour les entreprises formatrices, ce qui réduit d’autant l’intérêt d’offrir des places d’apprentissage. La pénurie menace déjà et le marché du travail a besoin de personnel formé sur le terrain.

Troisièmement, rien ne prouve que les vacances soient le critère de choix déterminant pour les jeunes. Un futur apprenti va s’intéresser aux exigences déterminantes du métier, aux débouchés et à aux possibilités de progresser.

Congés pour apprentis: payés

Les besoins et les possibilités des apprenants sont très individuels. Une réduction du temps passé à l’école professionnelle ou dans l’entreprise formatrice exercera une pression supplémentaire et inutile sur certains apprenants.

En comparaison directe avec les alternatives scolaires à temps plein comme le gymnase et les écoles de culture générale, il faut tenir compte du fait que les vacances sont payées pendant l’apprentissage. Ce n’est pas le cas à l’école. Il est déjà possible aujourd’hui d’adapter individuellement le nombre de semaines de vacances dans les entreprises et les branches. C’est pourquoi l’usam s’oppose à une augmentation générale des vacances pour les apprentis.

Une augmentation forfaitaire du nombre de semaines de vacances réduit l’intérêt d’offrir des places d’apprentissage.

Il n’est pas nécessaire de modifier la législation. Des accords spécifiques à la branche ou à l’entreprise peuvent toujours être conclus. Dans certains cas particuliers, l’apprenti et l’entreprise peuvent également convenir d’une règlementation qui convienne aux deux parties.

Dieter Kläy, usam

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