Publié le: 4 juillet 2025

Les bouchons s’allongent

Routes nationales – En 2024, le nombre d’heures d’embouteillage a continué d’augmenter, comme les années précédentes. Le réseau de transport le plus efficace de Suisse, qui est essentiel pour le transport commercial, atteint de plus en plus ses limites. Les mesures d’allègement sont aujourd’hui plus urgentes que jamais.

55’569: c’est le nombre d’heures d’embouteillage recensées par l’Office fédéral des routes (Ofrou) en 2024 sur les routes nationales suisses. Cela correspond à une augmentation de 13,9% par rapport à l’année précédente et donc à un nouveau record en matière d’embouteillages. À titre de comparaison, en 2018, le nombre d’heures d’embouteillage s’élevait à un peu plus de 27’000. Au cours des sept dernières années, les embouteillages ont donc doublé.

«Clairement, les conséquences désastreuses du vote de novembre dernier se font sentir.»

Clairement, les conséquences désastreuses du référendum de novembre dernier, qui a conduit à renoncer à des projets indispensables visant à éliminer les goulets d’étranglement, se font désormais sentir.

Réseau routier national saturé

La raison de cette explosion des embouteillages est facile à trouver: le réseau routier national atteint de plus en plus ses limites en termes de capacité. Ainsi, 87% des embouteillages sont dus à une surcharge du trafic. Contrairement à ce que l’on pourrait penser intuitivement, seuls 4% environ des bouchons sont causés par des travaux. Si l’on compare l’augmentation du nombre d’heures d’embouteillage de l’année dernière (+13,9%) à la croissance du trafic (+ 0,7%), on voit nettement que la première est disproportionnée. Le réseau étant saturé, même des incidents mineurs, comme l’effet accordéon, entraînent des retards importants.

PME pénalisées une fois de plus

Les PME sont également les principales victimes de ces embouteillages. D’une part, les employés sont bloqués dans les embouteillages. Ils passent beaucoup de temps à attendre que la circulation reprenne au lieu de se consacrer à des activités productives. Cela aggrave encore davantage la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. D’autre part, les marchandises sont également bloquées sur la route lorsque les livraisons sont retardées. Et sans matières premières ni composants, il est souvent impossible de continuer à travailler. Ces deux facteurs affaiblissent la sécurité de planification des PME, perturbent leurs calendriers et entravent l’efficacité du travail. La conséquence logique est une augmentation des coûts. Et ceux-ci ne sont pas seulement supportés par les PME, mais aussi par la collectivité, sous la forme de prix plus élevés pour les produits et les services.

Investir de manière ciblée

L’Ofrou réagit par des mesures de gestion du trafic et un entretien du réseau. Cela comprend la réaffectation temporaire des bandes d’arrêt d’urgence pour créer des voies nouvelles. Les projets initialement prévus pour éliminer les bouchons sont actuellement examinés par l’ETH Zurich dans le cadre du projet «Transports ’45», en collaboration avec les projets relatifs à l’infrastructure ferroviaire. Les résultats sont attendus cette année et affecteront la politique des transports.

Cela dit, ces mesures seront vite épuisées. Pour l’usam, la Suisse ne peut pas progresser sans projets routiers nationaux ciblés visant à éliminer les goulets d’étranglement existants. Le tunnel du Gubrist est un exemple parfait de l’efficacité de tels projets: l’ouverture du troisième tube a permis de réduire les heures d’embouteillage de près de 90%. L’usam demande donc que des investissements ciblés et ponctuels continuent d’être réalisés dans l’infrastructure routière. Pour maintenir son bon fonctionnement et continuer à assurer sa fonction de mise en réseau au profit des PME.

Michèle Lisibach, usam

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