Publié le: 4 juillet 2025

Menaces sur l’esprit d’entreprise

POLITIQUE CLIMATIQUE – En cette période d’incertitude et de pression croissante sur l’économie, la gauche lance deux initiatives qui sapent notre système pour faire passer à la caisse la classe moyenne et les PME. L’usam dit clairement non à ces deux projets coûteux et erronés.

La solidité économique de la Suisse est en passe d’être ébranlée: l’initiative pour l’avenir et l’initiative pour un fonds climat sont présentées comme des réponses sociales au changement climatique. En réalité, elles constituent surtout une attaque frontale contre l’esprit d’entreprise, la force d’innovation et la responsabilité individuelle: valeurs fondamentales sur lesquelles repose toute notre prospérité.

Romantisme social plutôt que sens des réalités

L’initiative pour l’avenir de la Jeunesse socialiste suisse (JS) vise à imposer lourdement les successions et les donations des personnes physiques afin de financer des mesures de politique climatique, notamment la «transformation nécessaire de l’économie dans son ensemble.»

«Si la constitution de capitaux privés est entravée, le progrès technologique nécessaire pour protéger le climat en souffrira.»

La proposition révèle une naïveté dangereuse dans la gestion des relations économiques. Taxer à 50% les héritages supérieurs à 50 millions de francs affaiblirait considérablement l’esprit d’entreprise. L’initiative d’expropriation des Jeunes socialistes présente cela comme une mesure de justice sociale.

En réalité, il s’agit d’un programme de redistribution classique qui vise davantage le symbolisme politique que l’efficacité concrète. Si la constitution de capital privé est entravée, la capacité d’innovation en souffrira à long terme, et avec elle le progrès technologique, qui serait également déterminant pour la protection du climat. Il est contradictoire de réclamer une transformation écologique tout en pénalisant les investisseurs qui pourraient la rendre possible.

Un chèque en blanc

L’initiative pour un fonds climatique semble encore plus absurde. Elle impose à la Confédération, par le biais d’un mandat constitutionnel, de verser chaque année plusieurs milliards de francs en dehors du budget normal dans un fonds spécialement créé à cet effet.

Il y a un risque d’augmentation sans précédent des dépenses publiques, sans contrôle et sans garantie d’efficacité.

L’objectif affiché est de soutenir des projets dans les domaines de l’énergie, de la mobilité, du bâtiment et de la biodiversité. Dans la pratique, cela ouvrirait la voie à des interventions massives de l’État et à une politique clientéliste. Le fonds fonctionnerait parallèlement au budget fédéral, sauf qu’il serait soustrait à la souveraineté budgétaire démocratique habituelle. L’initiative ne mentionne aucun montant. C’est voulu, aucune source de financement claire et aucun critère concret pour l’utilisation des fonds n’est indiqué. Ce n’est pas un concept, c’est un chèque en blanc. Cela risque d’entraîner une augmentation sans précédent des dépenses publiques, sans contrôle et sans garantie d’efficacité. La subventionite, les effets d’aubaine et les fausses solutions seraient inévitables, aux frais des contribuables.

L’État, ce piètre entrepreneur

Aujourd’hui déjà, les expériences faites en Suisse et à l’étranger montrent que l’État est un mauvais entrepreneur. Lorsque des subventions sont distribuées sans examen de leur compatibilité avec l’économie de marché et sans orientation vers des objectifs précis, cela ne favorise pas l’innovation et le progrès. Cela engendre au contraire beaucoup d’inefficacité, de dépendance et de bureaucratie.

Les PME ne peuvent ni ne veulent se permettre de devenir une armée de chasseurs de subventions. Dans ce système, elles seront ignorées. En revanche, tous les acteurs bien connectés dans la jungle des subventions en profiteront largement. Il en résulte une distorsion de la concurrence et un affaiblissement durable de la dynamique économique. Les deux initiatives fonctionnent selon le même principe: plus d’État, moins de marché. Or, une véritable politique climatique ne doit pas s’appuyer sur des idées d’économie planifiée. Elle doit fonctionner selon les principes de l’économie de marché, être ouverte à toutes les technologies, efficace et efficiente. Il faut des incitations plutôt que des interdictions, la responsabilité individuelle plutôt que la dépendance, et la liberté d’innover plutôt que le contrôle de l’État. C’est la seule façon pour la Suisse d’atteindre ses objectifs climatiques sans étouffer son moteur économique.

Oui au climat, avec intelligence

Personne ne conteste que le changement climatique représente un défi majeur. Mais la réponse à ce défi ne peut pas consister en une spirale de taxes et de subventions qui annule les fondamentaux de l’économie et de son tissu de PME.

Une protection durable du climat nécessite des investissements, de l’innovation et de l’esprit d’entreprise.

Ces deux initiatives symbolisent une politique qui consiste à masquer les problèmes avec de l’argent au lieu de trouver des solutions.L’usam dit donc clairement non à ces deux mesures coûteuses et erronées. Elles ne créent pas de justice sociale ou écologique, mais génèrent de la bureaucratie, de la dépendance et, dans la foulée, une méfiance tenace et nuisible à l’égard des solutions fondées sur l’économie de marché. Une protection durable du climat nécessite des investissements, de l’innovation et de l’esprit d’entreprise, et non des fonds de plusieurs milliards et de nouvelles taxes.

Patrick DĂĽmmler,usam

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