Publié le: 15 août 2025

De l’urgence d’une réforme financière

FINANCES FÉDÉRALES – La Suisse est au bord d’un précipice financier, avec des dépenses publiques

qui menacent de submerger son budget. Sans une action immédiate et décisive, le pays risque de perdre

son équilibre budgétaire et sa réputation de stabilité économique.

La Suisse, souvent citée comme un modèle de stabilité économique, est confrontée à un défi budgétaire croissant. Le programme d’allégement budgétaire 2027, récemment mis en consultation, révèle une croissance disproportionnée des dépenses fédérales, en particulier celles liées à la prévoyance vieillesse et aux dépenses militaires. Cette situation menace l’équilibre budgétaire du pays et sa capacité à respecter le frein à l’endettement, un mécanisme constitutionnel crucial pour la santé financière de la Confédération.

Le budget 2026: entre croissance des dépenses et déficit persistant

Pour l’année 2026, le budget prévoit des dépenses totales s’élevant à environ 85 milliards de francs, avec une augmentation notable des dépenses dans les secteurs de la santé et des infrastructures. Les recettes sont estimées à environ 83 milliards de francs, laissant entrevoir un déficit de près de 2 milliards de francs. Ce déficit est en partie compensé par des mesures d’économie et une meilleure allocation des ressources, visant à limiter l’impact sur le frein à l’endettement.

La hausse des dépenses: un défi structurel

Les dépenses de prévoyance vieillesse, représentant plus du tiers des dépenses totales, augmentent d’environ 4% par an, principalement en raison de l’introduction de la 13e rente AVS et de la hausse des coûts de la santé. Par ailleurs, les dépenses militaires devraient atteindre 1% du PIB d’ici 2035, avec une croissance annuelle supérieure à 6%. Les contributions à la péréquation financière entre cantons ont également augmenté de manière significative, dépassant les prévisions initiales.

Pressions atlantistes et exigences de l’OTAN

La Suisse fait face à des pressions croissantes pour augmenter ses dépenses militaires à 3,5% du PIB et à 5% pour la sécurité en général, conformément aux demandes de l’OTAN. Ces pressions pourraient s’intensifier, exigeant une augmentation des budgets alloués à la défense et à la sécurité. Il est crucial pour le gouvernement suisse de trouver un équilibre entre ces exigences et la nécessité de maintenir une gestion budgétaire prudente.

La position de l’usam

L’usam qui représente plus de 600’000 PME, a pris position sur l’avant-projet de loi fédérale sur le programme d’allégement budgétaire 2027. L’usam salue l’objectif du Conseil fédéral de stabiliser le budget fédéral, mais souligne que la situation actuelle nécessite des mesures visant à réduire les dépenses, car le déficit est devenu structurel.

L’usam exige que les mesures d’allégement concernent exclusivement les dépenses, avec des réductions de 2,7 milliards de francs en 2027 et de 3,6 milliards en 2028. Pour reconstituer rapidement la marge de manœuvre financière, l’usam préconise une priorisation des dépenses, un examen des nouvelles tâches, une optimisation des ressources et une réduction de la règlementation.

Gestion budgétaire responsable

La Suisse se trouve à un carrefour crucial en matière de gestion budgétaire. La croissance disproportionnée des dépenses liées menace l’équilibre budgétaire et la capacité du pays à respecter le frein à l’endettement. L’usam appelle à des réformes structurelles pour une gestion financière durable, incluant une réduction ciblée des dépenses et une optimisation des ressources.

Il est impératif que les autorités fédérales prennent des mesures décisives pour maîtriser la croissance des dépenses et garantir une gestion budgétaire responsable, sans nuire aux entreprises et aux citoyens. Il est hors de question de surtaxer les retraits en capitaux des deuxième et troisième piliers, car cela découragerait l’épargne individuelle et affecterait négativement l’économie.

De plus, la formation professionnelle ne doit pas être réduite, car elle représente l’avenir et le dynamisme de nombreuses PME suisses.

L’usam exige que les mesures d’allègement concernent exclusivement les dépenses, avec des réductions de 2,7 milliards de francs en 2027 et de 3,6 milliards en 2028.

Un équilibre entre dépenses et recettes est un prérequis pour avoir une marge de manœuvre dans les moments de crise, comme l’a prouvé la crise du COVID. La Suisse a l’opportunité de montrer la voie en matière de gestion financière prudente, mais cela nécessite des actions immédiates et concertées.

Mikael Huber, usam

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