Publié le: 15 août 2025

L’ÉDITO

Il faut que la politique suisse se réveille!

La flexibilité est l’un des atouts majeurs de nos PME. Force du franc suisse, crise financière ou pénuries d’approvisionnement après la pandémie: les PME ont su adapter rapidement leurs processus, leurs marchés et leurs offres. Contrairement aux grandes entreprises qui possèdent des sites de production dans plusieurs pays, la plupart des PME ne peuvent réagir qu’au plan national. Il est donc d’autant plus important de leur offrir des conditions-cadres libérales et flexibles dans notre pays. Or, ces conditions ne cessent de se détériorer. Non seulement les droits de douane américains pèsent lourdement, mais le reste de l’environnement géopolitique et économique est tout aussi pénible. Pour que les PME puissent réussir leur transition, un programme complet d’allègement et de revitalisation des PME est nécessaire. À cette fin, l’usam a lancé la pétition «Sans PME, pas de Suisse – agissons maintenant!» (www.sgv-usam.ch/revitalisation). L’usam y demande un train de mesures en trois points:

1. Moins de bureaucratie et de taxes: chaque heure gagnée en matière de bureaucratie est une heure supplémentaire pour conquérir de nouveaux marchés, développer de nouveaux produits, former et perfectionner les collaborateurs ou entretenir les relations avec la clientèle. Il en va de même pour chaque franc que les PME paient aujourd’hui en impôts et en taxes.

2. Régime minceur pour l’État: ces dernières années, l’État s’est trop dispersé et étendu. Ateliers, plans d’action, recommandations alimentaires, programmes de sensibilisation, etc. Tout a poussé comme des champignons. La plupart des points sont inutiles et coûteux, certains sont même discutables au plan démocratique. L’État doit se recentrer sur ses tâches régaliennes.

3. Diversification des relations commerciales adaptées aux PME: les nouveaux accords de libre-échange (ALE) avec les régions à forte croissance (notamment l’Inde et le Mercosur) doivent être rapidement ratifiés et mis en œuvre. Les accords existants (par exemple avec le Japon) doivent être modernisés. Et les PME ont besoin d’une plateforme pour faciliter l’application des réglementations des ALE. Les avantages, les inconvénients, les opportunités et les risques du nouveau paquet de traités de l’UE doivent continuer à être soigneusement examinés et mis en balance. Il faudra aussi tenir compte des obstacles au commerce au sein du marché intérieur de l’UE. Ceux-ci produisent le même effet qu’un droit de douane à 44%.

Il faut maintenant que la politique suisse se réveille: il est urgent de mettre un terme aux menaces qui pèsent sur nous, comme l’extension de l’État-providence, qui coûterait des milliards, ou l’élargissement des obligations de reporting des entreprises en matière de développement durable. La bureaucratie existante – notamment les analyses sur l’égalité salariale, les obligations d’enregistrement du temps de travail, les réglementations inutiles en matière de construction, etc. – doit être immédiatement supprimée. L’e-ID, sur laquelle le peuple suisse se prononcera le mois prochain, doit être acceptée. Et à propos de référendum: l’initiative fiscale à 50% des jeunes socialistes ressemble désormais encore plus à une mauvaise blague, qui s’ajoute au marteau douanier américain de 39%. Il est devenu grand temps de se mettre à faire de la politique pour adultes.

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