Publié le: 15 août 2025

Les jeunes socialistes veulent tuer nos PME familiales!

Donald Trump est en train d’assommer notre économie, avec ses taxes douanières démesurées et injustifiées. Nos entreprises sont inquiètes. En particulier nos PME. Elles ne savent pas de quoi sera fait demain. L’imprévisibilité du président américain n’épargne aucun pays. Ce qui crée de vives tensions sur les marchés. Car il y a non seulement des milliers de postes de travail en jeu, mais aussi notre compétitivité. À cette instabilité s’ajoute un franc fort qui pénalise nos exportations. Et voilà que nos entreprises familiales sont menacées de destruction par une initiative fantaisiste.

Les jeunes socialistes ont lancé une initiative populaire «Pour une politique climatique sociale financée de manière juste fiscalement». Elle demande d’introduire un nouvel impôt fédéral de 50% sur les successions et les donations dépassant les 50 millions. Ce texte est très dangereux, comme l’a reconnu le Parlement, qui a refusé une transformation radicale de notre économie à la mode socialiste. Il a aussi rejeté toute idée de contre-projet avancée par la gauche. Cet impôt de 50% sur les successions et les donations signerait l’arrêt de mort de toute entreprise familiale de taille moyenne, au moment de la transmission à la génération suivante. Aujourd’hui, quatre entreprises sur cinq sont des sociétés familiales, dont la moitié est léguée au sein de la famille. Cette étape s’avère souvent critique. De nombreuses tentatives échouent, principalement en raison des aspects financiers. Il n’est donc pas question d’instaurer de nouvelles entraves.

Les jeunes socialistes ne veulent pas entendre que les entrepreneurs sont riches de la valeur de leur entreprise. Pour s’acquitter de cet impôt confiscatoire, les héritiers devraient se résoudre à vendre en partie ou liquider leur entreprise. Car ils ne disposeraient pas des liquidités nécessaires pour payer cet impôt supplémentaire. Le capital est en effet investi dans l’outil de travail, que ce soit les machines, les véhicules, l’immobilier ou encore les brevets. Il ne dort pas dans des coffres. De plus, aucune banque n’accepterait de financer la facture de l’impôt. Il n’y a rien d’équitable à vouloir exproprier des entrepreneurs, qui paient déjà un impôt sur la fortune, soi-disant au bénéfice du climat. Les chefs d’entreprises devraient évaluer s’ils peuvent ou s’ils veulent augmenter la valeur de l’entreprise au-dessus du seuil. Ce qui pourrait entraîner une réduction des investissements, mettant en péril un modèle d’entreprise à succès et qui est un facteur essentiel de notre économie.

Il y a un sérieux risque que des entreprises bâties par des familles suisses sur plusieurs générations, dirigées de manière durable et enracinées localement, puissent finir en mains étrangères. Ces investisseurs privilégient généralement des objectifs de rendement à court terme. Les emplois, la création de valeur et l’innovation régionales seraient ainsi mis en danger. Cette initiative est une attaque frontale contre nos PME. Une initiative «no future» et non «pour l’avenir», comme le prétendent leurs auteurs. Au surplus, taxer les grosses fortunes provoquerait leur départ à l’étranger, ce qui aurait des répercussions sévères sur notre fiscalité. Le départ de ces fortunes provoquerait une baisse des recettes à tous les niveaux de l’État. Selon le Conseil fédéral, le manque à gagner pourrait atteindre 3,7 milliards. Les cantons et les communes seraient davantage touchés que la Confédération à cause d’une diminution de leurs impôts sur la fortune, les successions et les donations. Ces pertes fiscales se grefferaient ainsi aux dommages économiques.

Sous prétexte de sauver le climat, les jeunes socialistes attaquent nos PME. Une fois de plus, ils se gardent bien de dire qu’il faudra augmenter les impôts pour compenser la diminution des recettes fiscales. Certains cantons tablent déjà sur une majoration de 15%. Certes, tous ne seraient pas tous touchés de la même manière. Mais avec la péréquation financière, tout le monde serait perdant. Enfin, la Suisse a déjà fait des progrès significatifs en matière de politique climatique. Grâce à la loi sur le climat et l’innovation et à son objectif zéro émission nette d’ici à 2050. De son côté, l’économie avance à grands pas sur le plan de la décarbonation. Cette initiative ne fait qu’entraver notre développement économique et n’apporte aucune amélioration à la protection de l’environnement.

Dans le contexte géopolitique actuel, nous avons besoin de confiance et de stabilité. Or, cette initiative arbitraire génère une profonde insécurité, nuit à notre croissance, compromet les emplois et engendre de nouveaux impôts. Mobilisons-nous pour la repousser. Car c’est le peuple qui aura le dernier mot, le 30 novembre prochain.

*Conseillère nationale (PLR/VD)

jacqueline.dequattro@parl.ch

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