Publié le: 5 septembre 2025

Aidez-nous à renforcer les PME!

PROGRAMME DE REVITALISATION – Les PME suisses sont soumises à une pression énorme en raison de pro­blè­mes externes et internes. L’usam réclame donc un programme de revitalisation complet reposant sur trois piliers: un État plus léger, une productivité accrue et un commerce extérieur plus diversifié.

L’économie suisse est sous pression. Les conflits commerciaux internationaux, les incertitudes géopolitiques et le protectionnisme ambiant minent la croissance. Dans le même temps, la place économique souffre de problèmes internes: pénurie de main-d’œuvre qualifiée, augmentation des coûts règlementaires et hausse des dépenses publiques. Les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent 99,8% de toutes les entreprises en Suisse et assurent environ deux tiers de tous les emplois, sont particulièrement touchées. L’usam demande donc un programme de revitalisation complet, reposant sur trois piliers: un État plus léger, une productivité accrue et un commerce extérieur diversifié.

Un État allégé – la règlementation coûte 70 milliards

Les coûts liés à la règlementation mobilisent des ressources énormes: et représentent environ 10% du produit intérieur brut, soit environ 70 milliards de francs par an. De nombreuses PME doivent employer du personnel supplémentaire uniquement pour remplir des formulaires et se conformer à la règlementation, au lieu d’investir dans l’innovation ou la croissance.

L’usam demande donc un moratoire sur la règlementation afin de freiner le flot de nouvelles prescriptions. Les lois doivent être régulièrement révisées et les règlementations superflues, supprimées. Il est aussi nécessaire d’agir au niveau du personnel de l’État: au cours des dernières décennies, la croissance de l’emploi du secteur public s’est révélée disproportionnée. De quoi péjorer la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui affecte le secteur privé. L’usam demande donc une limitation claire de la croissance des effectifs de l’État. Côté finances, le frein à l’endettement ne doit pas être assoupli et les subventions doivent être examinées de manière critique. Des impôts bas et une fiscalité simple sont essentiels à l’attractivité de la Suisse dans la concurrence fiscale internationale.

Plus de productivité – formation, travail et innovation

Le deuxième pilier vise l’augmentation de la productivité. L’usam mise sur plusieurs leviers: premièrement, la Suisse bénéficie depuis des années d’un droit du travail flexible. Cependant, des prescriptions rigides telles que l’interdiction du travail spontané le dimanche ou des règlementations trop strictes en matière de temps de repos ne correspondent plus à la réalité du monde du travail moderne.

L’usam demande une extension de la durée quotidienne du travail de 14 à 17 heures afin d’améliorer la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. L’usam rejette les salaires minimaux ou les contrôles de l’égalité salariale imposés par l’État, car ils affaibliraient la capacité d’adaptation des PME. Deuxièmement, la formation professionnelle: environ 70% des jeunes optent pour un apprentissage, un modèle souvent copié à l’étranger. Mais la formation universitaire connaît une croissance plus rapide: le nombre de diplômes universitaires augmente nettement plus que celui des diplômes de formation professionnelle supérieure.

Pour contrer cette tendance, l’usam demande l’introduction de titres «Professional Bachelor» et «Professional Master», qui devraient accroître la perméabilité et renforcer l’attractivité (lire p. 10). Chaque année, 15’000 PME sont confrontées à un changement de génération – sans personnel spécialisé et cadres bien formés, des lacunes menacent d’apparaître.

Troisièmement, le frein aux coûts de règlementation: un frein contraignant doit permettre d’éviter systématiquement de nouvelles charges. Un exemple: dans certains secteurs, les formalités administratives liées aux demandes de permis de construire constituent le principal obstacle à l’investissement. Les procédures durent souvent des années avant qu’une extension ou une modernisation de l’entreprise puisse être mise en œuvre.

Quatrièmement, l’énergie et le climat: au lieu de prescriptions climatiques unilatérales, l’usam mise sur la neutralité technologique. La subventionnite et les initiatives nationales isolées – par exemple le renforcement des rapports de durabilité ou l’introduction de nouvelles règles « Swiss Finish » – pèsent sur les PME et menacent leur compétitivité.

Cinquièmement, l’aménagement du territoire et la mobilité: compte tenu de la rareté des surfaces, l’usam réclame une politique d’aménagement du territoire pragmatique, qui maintienne l’équilibre entre protection et utilisation. Dans le même temps, il est urgent d’étendre les infrastructures de transport: les routes et les voies ferrées atteignent déjà leurs limites de capacité, tandis que le transport de marchandises et de personnes continue de croître.

Plus de libre-échange

La Suisse, nation exportatrice, dépend de son accès aux marchés mondiaux. Plus de 45% des exportations suisses sont destinées à l’UE et près de 20% aux États-Unis, ce qui représente une forte dépendance vis-à-vis de ces deux partenaires. Compte tenu des tensions géopolitiques, l’usam demande une large diversification du commerce extérieur, concrètement la conclusion rapide d’autres accords de libre-échange, par exemple avec le Vietnam, l’Australie, le Nigeria et le Kenya. Elle demande également la mise en œuvre rapide des accords avec la Thaïlande, la Malaisie et le Mercosur afin d’ouvrir des marchés d’exportation aux entreprises suisses et de faciliter l’accès aux matières premières et aux produits semi-finis.

Lutter contre le Swiss Finish

Si les droits de douane ont été supprimés dans de nombreux cas, les prescriptions techniques et les règles d’homologation continuent de freiner les échanges. L’usam plaide en faveur d’une reconnaissance unilatérale des normes telles que les autorisations de la FDA afin de faciliterl’accès au marché. Nous devons aussi lutter contre le «Swiss Finish», le fait d’adopter des règles plus strictes que celles de l’UE, par exemple dans le domaine de la législation sur les denrées alimentaires ou les produits chimiques, entraînent des coûts supplémentaires et des désavantages concurrentiels pour les entreprises suisses. L’usam demande aussi un engagement clair en faveur du multilatéralisme. Seul un ordre commercial mondial fondé sur des règles permet aux PME de compter sur des conditions équitables.

Un programme pour l’avenir

Le programme de revitalisation n’est pas un plan de relance à court terme, mais un plan à long terme visant à garantir la compétitivité de la place économique suisse. Le message est clair: moins d’État, plus de productivité, un commerce extérieur plus large. Pour les 600’000 PME suisses qui créent plus des deux tiers de tous les emplois, l’avenir est en jeu. Afin qu’elles puissent continuer à innover, prospérer et employer, il faut une action résolue de la part des milieux politiques et administratifs.Patrick Dümmler, usam

www.sgv-usam/revitalisation

Suite de la p.1

Lire la suite p.4

Articles approfondis

Articles approfondis

Les plus consultés