Le Conseil national opte pour le moindre mal – mais une réforme structurelle de l’AVS s’impose
Alliance contre nature avec les ONG
GRANDES ENTREPRISES – Qu’il s’agisse de l’initiative sur la responsabilité des entreprises ou du règlement de l’UE sur la déforestation, certains acteurs s’allient volontiers à des ONG hostiles à l’économie. «C’est très discutable, affirme Urs Furrer, directeur de l’usam, car les PME font les frais de cette situation.»
Cette déclaration a retenu notre attention: «Nous demandons dix centimes de plus pour les gobelets jetables. Cette somme est intégralement reversée au WWF. De plus, depuis mai, nos gobelets et couvercles sont 100% compostables.» Ce sont en substance les paroles de Jessica Dubois, directrice de Starbucks Suisse, dans une interview accordée à «20 Minuten».
Le journaliste lui avait fait part des critiques selon lesquelles les gobelets Starbucks contribuaient à la pollution. Ce qui semble à première vue insignifiant est en réalité très controversé. Car cela montre le rôle peu glorieux que jouent parfois les grandes entreprises et les multinationales dans le concert politique suisse. Starbucks Suisse verse donc de l’argent à une ONG de gauche écologiste, qui peut ainsi, entre autres, remplir sa caisse de campagne politique pour des projets et de la propagande hostiles à l’économie en Suisse.
Multinationales responsables
Actuellement, le WWF Suisse se bat en première ligne pour l’initiative sur les multinationales responsables (IMR) 2.0, qui vise à imposer aux entreprises basées en Suisse, à leurs filiales et à leurs fournisseurs des obligations de responsabilité uniques au monde dans le domaine des droits humains et de l’environnement, sapant ainsi notre compétitivité. Une mesure particulièrement sévère: «Comme le siège social de Starbucks se trouve aux États-Unis, l’entreprise ne serait même pas concernée par les règles néfastes de l’initiative suisse sur la responsabilité des entreprises», explique Urs Furrer, directeur de l’usam.
Grâce à ses dons financiers au WWF, la filiale suisse de Starbucks peut donc nuire à ses concurrents en Suisse, à savoir les entreprises suisses – dont 99,8% sont des PME – et s’assurer ainsi des avantages concurrentiels. «C’est bien sûr très discutable.»Ceux qui pensent que le WWF Suisse est une petite organisation apolitique qui se consacre principalement à la protection des gentils pandas se trompent. Ses caisses sont bien remplies, comme le montrent les comptes annuels 2024.
«pour préserver l’environnement et respecter les droits de l’homme, mieux vaut soutenir les PME locales.»
Au cours de l’exercice 2023/24, les comptes du WWF ont affiché des recettes et des dépenses d’environ 60 millions de francs, une somme dont de nombreuses organisations, y compris dans le secteur privé, ne peuvent que rêver. L’année dernière, le WWF a dépensé près de 2,5 millions de francs rien que pour la «politique de protection de l’environnement», c’est-à -dire pour exercer une influence politique sans concession.
Amendes et interdictions de commercialisation
Le WWF milite par exemple pour que la Suisse adopte l’ineffable règlement européen sur la déforestation. Celui-ci prévoit que les entreprises de l’UE doivent prouver, rétroactivement jusqu’en 2020, à l’aide notamment de données géographiques, qu’aucune forêt ou brousse n’a été défrichée ou endommagée pour la fabrication de leurs produits. Sont notamment concernés les produits à base de bœuf, de cacao, de café, d’huile de palme, de caoutchouc naturel, de soja et de bois. Ceux qui ne se conforment pas à cette règlementation s’exposent à des amendes exorbitantes, voire à des interdictions temporaires de commercialisation.
C’est là qu’une autre grande entreprise entre en jeu: Nestlé. Le géant de l’alimentation milite également en faveur de l’adoption de ce règlement sur la déforestation en Suisse. Nestlé souhaite un cadre juridique uniforme et des importations et exportations sans entrave depuis et vers l’UE. Pour Nestlé, il serait beaucoup plus facile de se conformer à ce monstre règlementaire que pour les PME, qui étoufferaient sous cette jungle de règlementations. En tant que grande entreprise, elle dispose d’un personnel bien plus nombreux et d’équipes dédiées à cette tâche.
Fonctionnaires par dizaines
«La Suisse ne doit en aucun cas adopter cette règlementation. Elle nous coûterait des centaines de millions de francs», lance Urs Furrer. Rien que pour le département de l’environnement, sa mise en œuvre nécessiterait des dizaines de nouveaux fonctionnaires. «Ce sont toujours les PME qui font les frais de règlementations aussi kafkaïennes, dans ce cas-ci par exemple les petits torréfacteurs. Si l’on veut prendre soin de l’environnement et des droits humains, la meilleure option reste encore de soutenir les PME locales.» Les ONG, en revanche, ne sont d’aucune aide dans ce domaine.
Rolf Hug
Communiqués de presse
Stop à la réglementation en matière de durabilité
L'initiative des Jeunes socialistes détruit l'esprit d'entreprise
Succès pour les PME suisses: la CER-CE rejette la loi sur l’examen des investissements étrangers
Pas d'augmentation des charges salariales, mais le financement de l'AVS reste en suspens
L’Union suisse des arts et métiers dit OUI au projet de loi sur l’e-ID