Par neuf voix contre zéro et trois abstentions, la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des États (CSEC-E) a récemment adopté le projet visant à renforcer la formation professionnelle supérieure. Il s’agit là d’un bon point de départ pour l’examen de ce dossier lors de la prochaine session d’automne, qui débutera le 8 septembre 2025.
La révision de la loi prévoit plusieurs nouveautés: l’introduction d’un droit de désignation pour les écoles supérieures; l’introduction des mentions «Professional Bachelor» et «Professional Master» pour les diplômes de la formation professionnelle supérieure; l’introduction de l’anglais comme langue d’examen supplémentaire pour les examens professionnels fédéraux et les examens professionnels supérieurs; et une flexibilisation de l’offre de formations postgrades des écoles supérieures.
L’usam soutient la proposition du Conseil fédéral
L’usam salue la proposition d’introduire les mentions «Professional Bachelor» pour les examens professionnels et les filières de formation reconnues au niveau fédéral dans les écoles supérieures spécialisées, et «Professional Master» pour les examens professionnels supérieurs.
La tertiarisation croissante de la formation professionnelle supérieure répond à un besoin réel de l’économie, qui se reflète en particulier dans l’évolution des salaires des diplômés. Il est important qu’à l’avenir également, les jeunes et les diplômés d’un apprentissage professionnel optent délibérément pour des diplômes de formation professionnelle supérieure. L’introduction des mentions supplémentaires souligne l’importance de la formation professionnelle supérieure en Suisse et à l’étranger. Elle permet de montrer clairement aux parents, aux enseignants et aux conseillers d’orientation professionnelle, qui influencent le choix de carrière, que la formation professionnelle offre des opportunités équivalentes à celles des diplômes universitaires, qui sont également recherchées et soutenues par le monde économique.
De bonnes raisons économiques
C’est particulièrement important pour les offres de formation continue non formelles CAS, DAS et MAS. Malgré leur positionnement en tant que diplômes non formels, les «masters de formation continue» jouissent désormais d’une grande acceptation sociale grâce à leurs désignations anglaises.
Afin de refléter la réalité hétérogène du secteur, il est important pour les organisations du monde du travail que les compléments de titre soient utilisés en complément des titres reconnus sur le marché du travail dans la langue nationale et que la différenciation entre les trois diplômes puisse continuer à se faire par le biais des titres dans la langue nationale et, en outre, par le niveau du cadre national des certifications (CNC).
Le projet du Conseil fédéral permet toujours de différencier les examens professionnels et professionnels supérieurs des diplômes des écoles supérieures grâce au titre dans la langue nationale et au niveau du CNC. Par ailleurs, les entreprises sont libres de publier des offres d’emploi sans ces titres complémentaires ou de ne pas mentionner le titre complémentaire correspondant au niveau de formation des collaborateurs.
Meilleur retour sur investissement avec un diplĂ´me ES
Les étudiants titulaires d’un diplôme d’une école supérieure ES sont mieux lotis financièrement que ceux titulaires d’un diplôme d’une haute école spécialisée. C’est la conclusion à laquelle parvient l’étude «Rapport final sur le rendement de la formation dans les écoles supérieures», publiée fin juin 2025. La promotion de la formation professionnelle supérieure est donc également judicieuse pour des raisons économiques pour les personnes concernées. Une plus grande visibilité et une meilleure réputation sociale s’accompagnent de perspectives financières attrayantes.
Plus de diplĂ´mes au niveau tertiaire
Au cours des dernières années, le nombre de diplômes de niveau tertiaire a augmenté, les diplômes universitaires ayant connu une progression plus forte que les diplômes de formation professionnelle supérieure. Cette évolution comporte le risque que de plus en plus de personnes souhaitant suivre une formation continue se tournent vers les hautes écoles spécialisées et que les entreprises manquent de plus en plus de personnel qualifié ayant suivi une formation pratique.
Les entreprises ont constamment besoin de personnel qualifié et de cadres, notamment parce que chaque année, des milliers d’entre elles sont confrontées à un changement de génération ou à un changement de direction.
Dieter Kläy, usam