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Croissance maîtrisée, État efficace, choix libéral
Ces dernières années, la Suisse a connu une croissance constante – et souvent discrète – du personnel de l’administration fédérale. Il ne s’agit pas ici de dénoncer une dérive idéologique ou de s’attaquer aux employés publics — bien au contraire. C’est un constat lucide: l’appareil administratif s’étoffe, mais cela ne se traduit pas nécessairement par une amélioration tangible des services rendus aux citoyens et aux entreprises.
C’est pourquoi les Jeunes libéraux-radicaux ont lancé une initiative populaire visant à instaurer un «frein à l’administration». L’idée est simple, mais puissante: faire en sorte que la croissance des dépenses liées au personnel de la Confédération soit plafonnée en fonction de l’évolution du salaire médian suisse. Un critère clair, mesurable, compréhensible. Et surtout, un moyen d’ouvrir un débat de fond sur la capacité de l’État à se réformer. L’objectif n’est pas de bloquer les recrutements nécessaires, ni de nier la valeur du travail accompli par des milliers de collaboratrices et collaborateurs compétents, investis, indispensables. Il s’agit plutôt de s’interroger: jusqu’où peut-on aller dans la croissance de l’appareil d’État sans perdre en efficacité, en agilité, en capacité de décision?
Quand plus de personnel ne rime pas avec efficacité: il y a là un paradoxe. On pourrait croire que l’augmentation des effectifs permettrait de traiter plus rapidement les demandes, de réduire les délais, de mieux répondre aux besoins. Mais dans les faits, c’est souvent l’inverse qui se produit. À mesure que les effectifs augmentent, les procédures se complexifient, les contrôles se multiplient, les démarches deviennent plus lourdes, plus tatillonnes. Le citoyen ou l’entrepreneur se retrouve face à des circuits toujours plus longs, sans pour autant bénéficier d’un meilleur service.
Ce phénomène n’est pas propre à la Suisse, mais il est d’autant plus préoccupant que notre pays a toujours su faire la différence grâce à une administration légère, décentralisée, orientée vers les résultats. Un État qui régule, mais qui n’étouffe pas. Qui garantit, sans se substituer à l’initiative privée. C’est cet équilibre, fragile et précieux, que nous devons préserver. Or, en l’absence de mécanismes de frein, la croissance administrative devient automatique, alimentée par l’inertie plus que par la nécessité. Lier la progression des dépenses de personnel à celle du salaire médian n’est pas une mesure punitive. C’est un signal politique fort, un rappel à l’ordre budgétaire et une incitation à repenser nos priorités. Cela nous oblige à nous poser la bonne question: comment offrir un service public de qualité, mais avec des moyens maîtrisés?
La réponse passe inévitablement par la transformation numérique. Trop de services fédéraux fonctionnent encore avec des procédures papier, des logiciels obsolètes, des bases de données cloisonnées. Plutôt que d’ajouter des ressources humaines, pourquoi ne pas investir dans des outils numériques performants, dans l’automatisation intelligente, dans des plateformes interopérables pour plus d’efficacité? Dans ce domaine, l’intelligence artificielle offre aujourd’hui des possibilités considérables. Elle permet d’automatiser les tâches répétitives, de prioriser les demandes, de générer des réponses standardisées, de faciliter l’analyse documentaire. Utilisée avec discernement, elle peut libérer du temps pour les collaboratrices et collaborateurs, et recentrer l’action publique sur la valeur ajoutée. La croissance de l’État peut aussi avoir des effets secondaires indésirables sur le marché du travail. En attirant des spécialistes bien rémunérés, parfois mieux que dans le privé, l’administration exerce une pression sur les entreprises, notamment les PME, qui peinent à recruter. Le risque est de déséquilibrer la concurrence des talents, et à terme, d’entraver l’innovation et la croissance.
Ce n’est pas le rôle de l’État de devenir l’employeur dominant dans tous les secteurs. Il doit se concentrer sur ses missions essentielles, en restant garant de l’intérêt général sans se substituer à l’initiative économique. La Suisse a les moyens d’être un modèle en matière de gouvernance publique: un État moderne, agile, sobre, au service de ses citoyens et de son économie. Pour cela, il faut oser poser les limites, définir des règles du jeu claires et miser sur l’innovation. L’initiative des Jeunes PLR s’inscrit dans cette logique. Elle ne prétend pas tout résoudre, mais elle ouvre une voie — celle de la responsabilité, de la transparence, et de la maîtrise des dépenses.
Défendre une administration efficace, mesurée et tournée vers l’avenir est plus que jamais une exigence libérale. C’est aussi une condition indispensable pour garantir la confiance des citoyens, la compétitivité de nos entreprises et la durabilité de notre modèle suisse.
*Conseiller national (PLR/TI)
alex.farinelli@parl.ch
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