Le scrutin du 28 septembre est un succès pour les PME suisses. L’acceptation de l’e-ID représente une étape décisive pour la numérisation de l’économie des PME. Et avec la suppression de la valeur locative, le peuple et les cantons ont franchi une étape importante: au lieu de décider sans cesse de nouveaux impôts plus élevés, ils se sont prononcés en faveur de la suppression d’un impôt fantôme injuste qui pèse inutilement depuis des décennies sur les propriétaires de biens immobiliers qu’ils occupent eux-mêmes.

Une économie locale stimulée

Cette valeur locative fictive reposait sur des hypothèses théoriques et était souvent très éloignée de la réalité du marché. Elle représentait une charge administrative et financière inutile pour des milliers de propriétaires. «Cette décision est un signal fort en faveur de la propriété privée et de la simplification fiscale, deux piliers centraux d’une économie dynamique», déclare Urs Furrer, directeur de l’usam. La suppression de la valeur locative libère d’importantes ressources pour les investissements et la consommation, stimulant ainsi l’économie locale. «Ce succès montre que la Suisse est capable de se réformer lorsqu’il s’agit de réduire les charges inutiles et de promouvoir la croissance.»

Nouvelle attaque frontale

Le résultat positif de ce scrutin ne doit toutefois pas nous inciter à nous reposer sur nos lauriers. La prochaine attaque sur les PME et l’ensemble de notre société se profile déjà. Le 30 novembre, l’initiative des Jeunes socialistes sur l’expropriation sera votée.

Radicale et inacceptable, elle prévoit d’imposer à hauteur de 50% les héritages supérieurs à 50 millions de francs. Les JS veulent utiliser ces recettes fiscales pour financer à leur sauce une transformation écosocialiste de la société. «Cette initiative menace l’ensemble de nos PME et conduirait à la vente de nombreuses entreprises familiales locales, construites au fil des générations», lance Marco Sieber, copropriétaire de Siga AG à Ruswil, dans le canton de Lucerne. En quelques décennies, l’entreprise est devenue une entreprise technologique active à l’international.

Chez Siga, la transmission à la génération suivante est en cours. Si l’initiative était acceptée, l’existence de Siga AG serait remise en question. «Tout notre capital est immobilisé dans l’entreprise, explique l’entrepreneur, nous ne pourrions pas réunir cette somme à temps pour payer l’impôt. Il nous faudrait vendre.» Seuls les groupes internationaux pourraient se permettre une telle acquisition – adieu la Suisse, telle que nous la connaissons.

Marco Sieber nous met en garde contre les dégâts considérables que causerait cette proposition destructrice de PME: des emplois seraient perdus et des milliards de francs de recettes fiscales aussi. Les PME et les classes moyennes restantes, des couvreurs aux charpentiers en passant par les boulangers, bref, tout le monde au final en pâtirait.

Rolf Hug

Lire p.2