Lâusam prĂ©conise des conditions de concurrence plus Ă©quitables pour le commerce de dĂ©tail stationnaire et soutient la possibilitĂ© pour les cantons dâautoriser Ă lâavenir les commerces de dĂ©tail Ă employer du personnel sans autorisation jusquâĂ douze dimanches par an.
De Zurich Ă Berne
Il est rare que les initiatives politiques des parlements cantonaux parviennent au stade de la consultation au niveau fĂ©dĂ©ral. La mise en Ćuvre de lâinitiative cantonale «Assouplissement temporaire des heures dâouverture des magasins» du canton de Zurich en est un exemple. La Commission de lâĂ©conomie et des redevances du Conseil des Ătats lâa adoptĂ©e sous forme dâavant-projet de modification de la loi fĂ©dĂ©rale sur le travail dans lâindustrie, lâartisanat et le commerce.
Préserver des emplois locaux
La modification proposĂ©e vise Ă permettre aux cantons de dĂ©signer jusquâĂ douze dimanches par an pendant lesquels les magasins peuvent employer du personnel sans autorisation. JusquâĂ prĂ©sent, cette limite Ă©tait fixĂ©e Ă quatre dimanches par an.
Le projet mĂ©rite dâĂȘtre soutenu. Les conditions de concurrence pour le commerce de dĂ©tail stationnaire doivent ĂȘtre rendues plus Ă©quitables et amĂ©liorĂ©es. Lâaugmentation du nombre de dimanches ouverts pour tous les magasins, indĂ©pendamment de leur emplacement, de leur assortiment ou de leur clientĂšle, rĂ©duit les inĂ©galitĂ©s. Non seulement, elle renforce la compĂ©titivitĂ© du commerce de dĂ©tail stationnaire, mais garantit aussi des emplois et empĂȘche que le chiffre dâaffaires continue de sâĂ©vaporer en direction de plateformes internationales comme Zalando, Amazon, Temu ou autres, voire vers des centres commerciaux dans les pays voisins. De plus, les habitudes dâachat de la sociĂ©tĂ© changent, comme on peut le constater le dimanche dans les gares.
Souveraineté cantonale intacte
Le projet soumis Ă consultation est une lĂ©gislation-cadre. Les cantons sont simplement autorisĂ©s Ă employer du personnel de vente jusquâĂ douze dimanches par an, au lieu de quatre actuellement. Le projet nâest donc pas contraignant. Il appartient Ă chaque canton de dĂ©cider si, et dans lâaffirmative, pendant combien de ces douze dimanches au maximum, le travail dans les magasins est exemptĂ© dâautorisation. Les cantons peuvent Ă©galement fixer des conditions supplĂ©mentaires et, par exemple, limiter les magasins concernĂ©s ou prescrire les modalitĂ©s de compensation du travail dominical. La souverainetĂ© cantonale reste ainsi intacte. La fixation des heures dâouverture des magasins reste Ă©galement de la compĂ©tence des cantons.
TrĂšs attractif pour les cantons touristiques
Les cantons et les villes touristiques, GenĂšve, Lausanne, Zurich, Lucerne et dâautres, bĂ©nĂ©ficient dâune marge de manĆuvre supplĂ©mentaire pour augmenter le travail dominical afin de mieux rĂ©pondre aux besoins spĂ©cifiques du tourisme urbain.
Un peu dâhistoire! En 2022, les cantons de Zurich, Lucerne et du Tessin, avec les organisations de promotion touristique de GenĂšve et Zurich ont appelĂ© Ă une relance du tourisme urbain. Ă lâĂ©poque, la principale revendication Ă©tait un assouplissement de lâordonnance 2 relative Ă la loi sur le travail autorisant les commerces Ă ouvrir le week-end dans les quartiers touristiques. Câest dĂ©jĂ le cas dans les destinations de montagne classiques.
Or, malgrĂ© de nombreuses nĂ©gociations, les partenaires sociaux ne sont pas parvenus Ă sâentendre. Le Conseil fĂ©dĂ©ral a dĂ©cidĂ© en fĂ©vrier 2025 de ne pas donner suite Ă la modification de lâordonnance souhaitĂ©e par les cantons touristiques mentionnĂ©s. La nouvelle proposition offrirait de nouvelles possibilitĂ©s au tourisme, Ă la gastronomie, Ă la culture et au secteur de lâĂ©vĂ©nementiel, oĂč le travail dominical est Ă©tabli depuis longtemps.
Dieter KlÀy, usam