Publié le: 3 octobre 2025

Plus d’équité pour le commerce stationnaire

OUVERTURE DES COMMERCES – La proposition actuelle offrirait de nouvelles opportunitĂ©s au tourisme, Ă  la restauration, Ă  la culture et au secteur Ă©vĂ©nementiel, oĂč du reste le travail dominical est Ă©tabli depuis longtemps.

L’usam prĂ©conise des conditions de concurrence plus Ă©quitables pour le commerce de dĂ©tail stationnaire et soutient la possibilitĂ© pour les cantons d’autoriser Ă  l’avenir les commerces de dĂ©tail Ă  employer du personnel sans autorisation jusqu’à douze dimanches par an.

De Zurich Ă  Berne

Il est rare que les initiatives politiques des parlements cantonaux parviennent au stade de la consultation au niveau fĂ©dĂ©ral. La mise en Ɠuvre de l’initiative cantonale «Assouplissement temporaire des heures d’ouverture des magasins» du canton de Zurich en est un exemple. La Commission de l’économie et des redevances du Conseil des États l’a adoptĂ©e sous forme d’avant-projet de modification de la loi fĂ©dĂ©rale sur le travail dans l’industrie, l’artisanat et le commerce.

Préserver des emplois locaux

La modification proposĂ©e vise Ă  permettre aux cantons de dĂ©signer jusqu’à douze dimanches par an pendant lesquels les magasins peuvent employer du personnel sans autorisation. Jusqu’à prĂ©sent, cette limite Ă©tait fixĂ©e Ă  quatre dimanches par an.

Le projet mĂ©rite d’ĂȘtre soutenu. Les conditions de concurrence pour le commerce de dĂ©tail stationnaire doivent ĂȘtre rendues plus Ă©quitables et amĂ©liorĂ©es. L’augmentation du nombre de dimanches ouverts pour tous les magasins, indĂ©pendamment de leur emplacement, de leur assortiment ou de leur clientĂšle, rĂ©duit les inĂ©galitĂ©s. Non seulement, elle renforce la compĂ©titivitĂ© du commerce de dĂ©tail stationnaire, mais garantit aussi des emplois et empĂȘche que le chiffre d’affaires continue de s’évaporer en direction de plateformes internationales comme Zalando, Amazon, Temu ou autres, voire vers des centres commerciaux dans les pays voisins. De plus, les habitudes d’achat de la sociĂ©tĂ© changent, comme on peut le constater le dimanche dans les gares.

Souveraineté cantonale intacte

Le projet soumis Ă  consultation est une lĂ©gislation-cadre. Les cantons sont simplement autorisĂ©s Ă  employer du personnel de vente jusqu’à douze dimanches par an, au lieu de quatre actuellement. Le projet n’est donc pas contraignant. Il appartient Ă  chaque canton de dĂ©cider si, et dans l’affirmative, pendant combien de ces douze dimanches au maximum, le travail dans les magasins est exemptĂ© d’autorisation. Les cantons peuvent Ă©galement fixer des conditions supplĂ©mentaires et, par exemple, limiter les magasins concernĂ©s ou prescrire les modalitĂ©s de compensation du travail dominical. La souverainetĂ© cantonale reste ainsi intacte. La fixation des heures d’ouverture des magasins reste Ă©galement de la compĂ©tence des cantons.

TrĂšs attractif pour les cantons touristiques

Les cantons et les villes touristiques, GenĂšve, Lausanne, Zurich, Lucerne et d’autres, bĂ©nĂ©ficient d’une marge de manƓuvre supplĂ©mentaire pour augmenter le travail dominical afin de mieux rĂ©pondre aux besoins spĂ©cifiques du tourisme urbain.

Un peu d’histoire! En 2022, les cantons de Zurich, Lucerne et du Tessin, avec les organisations de promotion touristique de GenĂšve et Zurich ont appelĂ© Ă  une relance du tourisme urbain. À l’époque, la principale revendication Ă©tait un assouplissement de l’ordonnance 2 relative Ă  la loi sur le travail autorisant les commerces Ă  ouvrir le week-end dans les quartiers touristiques. C’est dĂ©jĂ  le cas dans les destinations de montagne classiques.

Or, malgrĂ© de nombreuses nĂ©gociations, les partenaires sociaux ne sont pas parvenus Ă  s’entendre. Le Conseil fĂ©dĂ©ral a dĂ©cidĂ© en fĂ©vrier 2025 de ne pas donner suite Ă  la modification de l’ordonnance souhaitĂ©e par les cantons touristiques mentionnĂ©s. La nouvelle proposition offrirait de nouvelles possibilitĂ©s au tourisme, Ă  la gastronomie, Ă  la culture et au secteur de l’évĂ©nementiel, oĂč le travail dominical est Ă©tabli depuis longtemps.

Dieter KlÀy, usam

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