Publié le: 12 décembre 2025

Enseigner les langues, sans obligation générale

LANGUES – La décision prise par plusieurs cantons alémaniques de supprimer l’enseignement précoce du français des programmes scolaires relance le débat sur les langues. Diverses mesures font l’objet de discussions controversées dans la formation professionnelle.

Le plurilinguisme est une compétence professionnelle et personnelle importante. Dans certaines professions, l’intégration de cette compétence linguistique est même cruciale pour répondre aux exigences de la pratique professionnelle. Il y a quelques années, une évaluation menée par l’Université de Fribourg concluait que les langues étaient de plus en plus souvent considérées comme une compétence clé dans le monde du travail.

Guide pratique

En ce qui concerne les organisations du travail (OrTra), un guide a été élaboré en collaboration avec l’Union suisse des arts et métiers dans le cadre d’un partenariat. Il montre comment l’anglais ou une deuxième et une troisième langue nationale peuvent être intégrés dans les compétences opérationnelles d’une profession. La décision appartient aux organismes responsables, qui s’orientent en fonction de leur marché du travail.

Oui à l’enseignement bilingue

Depuis quelques années, des écoles professionnelles (par exemple dans le canton de Zurich) proposent un enseignement bilingue. Les élèves acquièrent ainsi des compétences professionnelles dans deux langues et améliorent leurs perspectives d’emploi. Cette offre leur permet de conserver et de développer les compétences linguistiques acquises à l’école primaire. L’enseignement bilingue augmente les chances des élèves sur le marché du travail. Dans le canton de Zurich, par exemple, environ 2000 élèves de 18 écoles professionnelles bénéficient actuellement d’un enseignement bilingue.

Du point de vue de l’usam, cet enseignement est une bonne chose. Au moins un tiers des PME sont orientées vers l’exportation. Pour de nombreux employés, la maîtrise des langues étrangères est une condition préalable pour pouvoir exercer leur métier au quotidien.

En fonction des métiers

Pour les germanophones, l’anglais et le français sont les langues les plus importantes. L’anglais devrait gagner en importance, parce que la maîtrise de l’anglais est indispensable dans le monde des affaires, mais aussi parce que les jeunes sont plus motivés pour apprendre l’anglais et moins intimidés que par le français. En revanche, l’usam s’oppose à l’introduction d’un enseignement obligatoire des langues étrangères dans tous les métiers. Ce serait inefficace. Au printemps 2024, le National avait approuvé un postulat en ce sens et chargé le Conseil fédéral d’examiner comment les langues étrangères ou des langues nationales supplémentaires pouvaient être intégrées de manière obligatoire dans les programmes d’enseignement de toutes les professions. L’objectif était de garantir que les apprentis acquièrent des compétences linguistiques au moins équivalentes à celles du niveau secondaire I, afin de ne pas perdre le fil dans la suite de leur formation. Pour l’usam, un enseignement obligatoire général dans toutes les professions n’est ni efficace ni dans l’intérêt des jeunes et des différentes formations. Il existe des formations où cela peut avoir tout son sens. Mais il y a aussi des filières de formation où un enseignement obligatoire en langue étrangère ne serait qu’une charge supplémentaire. Il est plus efficace que les organisations du monde du travail examinent l’intégration d’une langue étrangère. Elles disposent également de connaissances actualisées sur le marché du travail et sont les mieux placées pour évaluer ce qui est judicieux ou non.

Dieter Kläy, usam

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