Publié le: 12 décembre 2025

Oui à la baisse des redevances

BAISSE DE LA REDEVANCE – Journées chaotiques sur la SSR. L’abandon de la FM est annulé, le secrétariat de la Comco critique l’accord entre la SSR et les éditeurs. Les organismes res­pon­sables de la SSR investissent massivement dans la cam­pagne pour le «non». Et l’usam recom­mande un OUI le 8 mars.

Ces derniers jours, les événements se sont précipités autour de la SSR. Après que celle-ci a longtemps refusé de revenir sur sa décision, totalement incompréhensible d’un point de vue entrepreneurial, de mettre fin aux émetteurs FM, les responsables politiques ont décidé que la FM ne serait pas supprimée. Au grand dam de toutes les PME et des particuliers qui ont dépensé inutilement beaucoup d’argent pour passer au DAB+.

Les installations et les nouvelles radios (de voiture) ont souvent coûté plusieurs centaines de francs.En guise de bilan, l’abandon prématuré de la FM fut une erreur colossale de la part de la SSR. Rien qu’au cours des six premiers mois qui ont suivi l’arrêt de la FM, les stations de notre radio publique ont perdu environ 500’000 auditeurs. Parmi les grands bénéficiaires, on trouve les stations de radio étrangères: elles ont gagné environ 120’000 auditeurs supplémentaires. Avec leurs redevances obligatoires à la SSR, les PME et les particuliers financent donc non seulement des décisions qui passent complètement à côté de l’audience suisse, mais finissent même par soutenir des radios étrangères.

Qui se souvenait de la Suisa?

Tout cet argent gaspillé est particulièrement irritant pour les PME. Elles supportent déjà aujourd’hui une charge financière considérable, notamment en ce qui concerne nos médias publics. Les commerçants, leurs employés et leurs clients paient tous une redevance SSR pour leur ménage privé. Mais ce n’est pas tout: les entreprises elles-mêmes sont contraintes de payer en plus une taxe SSR pouvant atteindre 50’000 francs par an. Près de 150’000 entreprises sont aujourd’hui doublement imposées, ce qui est injuste et arbitraire. Ce qui est particulièrement absurde, c’est que la double imposition SSR pour les PME est calculée sur la base du chiffre d’affaires. C’est extrêmement injuste pour les entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires élevé, mais ont de faibles marges. Elles sont touchées de manière disproportionnée. Parmi elles, on trouve un grand nombre de PME, telles que les négociants en combustibles et carburants, les garagistes ou les logisticiens. Peu importe que l’entreprise réalise des bénéfices ou non. Soit dit en passant, ce système tarifaire est également anticonstitutionnel.

Mais ce n’est pas tout: les entreprises paient en plus une redevance à la Suisa pour les droits d’utilisation de la musique dès qu’elles diffusent de la musique dans leur magasin ou dans leur voiture lors de leurs déplacements professionnels. En d’autres termes, qu’il s’agisse de coiffeurs, de boutiques, de restaurants ou de prestataires de services externes, de nombreuses entreprises paient deux ou trois fois pour la même consommation médiatique. Une véritable arnaque, du point de vue de l’usam. Ceci au détriment des PME qui créent des emplois, proposent des places d’apprentissage et contribuent de manière significative à la création de valeur.

Nous venons d’apprendre que le secrétariat de la Comco critiquait l’accord très douteux conclu entre la SSR et les éditeurs en raison d’ententes potentiellement illicites. Cela confirme noir sur blanc que la SSR est un concurrent des médias privés en ligne. Et que le soutien apporté aux éditeurs, dans leur lutte contre l’initiative visant à réduire la redevance SSR «200 francs, ça suffit!», est problématique. La tentative d’acheter la voix des éditeurs dans la lutte contre cette initiative a-t-elle donc échoué? Espérons-le, car cet accord est un magouillage scandaleux!

Les fonds opaques de la SSR

Les opposants à l’initiative ont lancé une campagne alarmiste, dans laquelle ils imaginent la chute de la Suisse. Pour mener leur combat, ils peuvent compter sur un don politique important de 400’000 francs provenant de la fondation SSR. Cette fondation fait partie de la structure complexe, hypertrophiée et opaque de la SSR, que nous devons financer avec nos redevances obligatoires. La SSR mène donc une campagne référendaire pour son propre compte avec ses propres fonds!

À trois mois du vote, c’est le chaos. L’argent coule à flots. Un OUI à l’initiative visant à réduire la redevance le 8 mars ne mènera pas à la ruine de la Suisse. Avec l’augmentation des primes d’assurance maladie et des loyers, ce serait un allègement de 135 francs pour les ménages. Et la fin d’une double imposition arbitraire et injuste pour les PME. Les derniers jours ont clairement montré qu’il était grand temps de clarifier les choses.

Rolf Hug / Gerhard Enggist

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