Publié le: 3 juillet 2020

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NON À L'INITIATIVE DE LIMITATION – Comme si la crise sanitaire ne suffisait pas: l’économie est en plein marasme, le chômage augmente. «Nous ne pou­vons plus nous permettre d’impro­vi­ser», lance Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam.

«L’initiative de limitation est en fait une initiative de restriction», lançait en février déjà Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam, lors de la conférence de presse du comité des PME contre ce texte jugé destructeur d’emplois. Si ce projet était accepté, le Conseil fédéral disposerait d’un an pour suspendre la libre circu­lation des personnes et résilier l’Accord sur la libre circulation des personnes, qui est lié aux Accords bilatéraux I par la clause guillotine.

On le voyait déjà avant la crise: vouloir négocier dans l’urgence est illusoire. Et puis la crise sanitaire est arrivée et la votation repoussée du 17 mai au 27 septembre.

Pas un deuxième coup du sort!

La situation ne s’est pas vraiment améliorée depuis. La crise sanitaire n’est pas encore terminée que déjà, l’économie et les PME sont menacées par l’initiative de licenciement. «Les PME sont d’importance systémique», martelait fin juin le directeur de l’usam, lors de la conférence de presse avec la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter et les partenaires sociaux (lire page 3).

Durant la crise, les médecins et les professionnels de la santé, les services d’urgence étaient soumis à une pression considérable. Tout nous a montré à quel point nous avions besoin de personnel qualifié.

Petit pays au cœur de l’Europe, la Suisse est également tributaire de relations harmonieuses et réglementées avec l’UE pour ses exportations. «Un tiers des PME réalisent plus de 50% de leur chiffre d’affaires à l’étranger, a rappelé le directeur. L’économie suisse a également connu une forte croissance grâce aux accords bilatéraux. L’Accord sur la libre circulation des personnes est lié aux six autres accords des Bilatérales I et comprend les obstacles techniques au commerce, les accords sur l’agriculture, les transports terrestres et aériens, les marchés publics et la recherche.

Accepter l’initiative entraînerait la dissolution de tout ces acquis. C’est dire les désagréments pour les entreprises suisses en termes d’accès au marché de l’UE.

Sans bilatérales: plus de chômage

Avec la suppression des Accords bilatéraux I, les entreprises suisses perdent une grande partie de leur compétitivité. Les marges sont déjà étroites dans de nombreux secteurs. L’interruption des Accords bilatéraux I aurait de graves conséquences pour l’emploi en Suisse, en particulier dans les PME orientées vers l’exportation.

La libre circulation des personnes a également contribué à atténuer la pénurie de travailleurs qualifiés. Elle ne s’est traduite ni par du chômage, ni par des pressions sur les salaires. Les mesures d’accompagne­ment ont fait leurs preuves. En revanche, leur abandon entraînerait un affaiblissement considérable de l’économie suisse et des pertes de revenus et de pouvoir d’achat pour la population.

«Accepter l’initiative entraînerait une baisse de la productivité, une perte de prospérité et donc probable­ment aussi une augmentation du chômage», tonne Hans-Ulrich Bigler. Après la crise sanitaire et ses effets plombants sur l’économie, c’est la dernière chose dont nous aurions besoin.Uhl/JAM

www.limitation-non.ch

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