Les feux de la caisse unique se sont éteints. La population suisse con­firme, pour la troisième fois en dix ans, son rejet net d’une aventure sans lendemain. L’heure est donc aux retrouvailles. A table!

L’avenir du système social

Les enjeux entourant notre système de santé et notre système social en général sont complexes et, selon les décisions qui seront prises, de longue durée. Il y va aussi des générations futures. A cet égard, la conjonction développement économique et harmonie sociale est un duo incontournable.

Enjeu démographique

et ouverture des marchés

Dans cet esprit, la question démographique n’est pas le moindre des enjeux. La proportion des aînées par rapport aux actifs restera en déséquilibre. Comment, dès lors, assurer les ressources nécessaires aux retraités, sans alourdir plus que de raison les coûts du travail ? – La réponse réside dans notre capacité à produire suffisamment de richesses. Cela ne peut être le fruit que d’une économie compétitive et innovante, animée par des personnes disposant d’un haut niveau de formation.

Besoin impératif d’accéder

aux marchés européens

Une telle démarche suppose un environnement législatif et réglementaire cohérent et prévisible. Nous avons également un besoin impératif d’accéder aux marchés, européens en priorité. Dans le cas contraire nous risquons des embûches et des pénalités nuisibles au développement de nos entreprises. Aujourd’hui, nous sommes encore dans une situation enviable et réjouissante. Prenons les bonnes décisions à temps, sans quoi nous pourrions être confrontés à des lendemains nettement plus rugueux.

«Santé2020» et au-delà:

clarification du rôle des cantons

La qualité de notre système de santé et, avec lui, celui de l’assurance-maladie, est très étroitement liée à la santé économique du pays. Plus pragmatiquement et concrètement, il s’agit donc de poursuivre la mise en œuvre des réformes annoncées. Par exemple, le financement des hôpitaux. S’y ajoute, désormais, la toute nouvelle loi sur la surveillance de l’assurance-maladie (LSAMal) que le parlement a mise sous toit, juste avant le vote sur la caisse unique. Nous allons continuer à promouvoir un système de santé libéral, impliquant concurrence et libre entreprise. Cela implique, entre autres, une clarification du rôle des cantons, un renforcement du principe d’assurance et une surveillance qui aide les entreprises à jouer leur rôle de manière efficace tout en sauvegardant leur liberté de manœuvre.

«Prévoyance vieillesse 2020»

Oui à un Etat motivateur, non à un Etat flagellateur! Cet autre plan de réforme va également nous accompagner de longs mois durant. L’AVS et la prévoyance professionnelle sont contraintes, comme le système de santé, à s’adapter à l’allongement des années de vie. En qualité de gestionnaire de plusieurs fondations de prévoyance professionnelle, le Groupe Mutuel est interpellé au premier chef. Comme les assurés en maladie, ceux de la prévoyance professionnelle attendent de nous une solide sécurité financière et des prestations impeccables.

Durée maximale de dix ans pour

la réglementation transitoire

Dans cet esprit nous soutenons l’âge de référence à 65 ans pour les hommes comme pour les femmes, la réduction du taux de conversion et la réduction du taux de coordination. En revanche nous nous opposons à l’augmentation de l’âge minimal de la retraite de 58 à 62 ans, à l’augmentation des bonifications vieillesse et à la suppression de la déduction de coordination. Nous proposons une durée maximale de dix ans pour la réglementation transitoire et un abaissement du seuil d’entrée à 13% de la rente AVS ou à Fr. 18 252. Si le chemin est encore long, son tracé est connu et repéré.

«Le dernier, le loup le mange», dit le proverbe. Nous avons tout en mains pour ne pas être celui-là.

Yves Seydoux, Groupe Mutuel