Un mix énergétique ouvert à toutes les technologies: l'énergie nucléaire reste essentielle pour les PME suisses
Active dans le lobbying
portrait d’association – Crée en 1917, la Chambre de commerce et de l’industrie de l’artisanat et des services du Tessin se présente sous la houlette de son directeur Luca Albertoni.
La Camera di commercio, dell’industria, dell’artigianato e dei servizi del Canton Ticino (Cc-Ti) fut créée en 1917. La Chambre de commerce tessinoise (Cc-Ti) rassemble aujourd’hui 900 membres individuels, 43 associations professionnelles et 6000 entreprises. Soit l’équivalent de 120  000 sur les 200 000 postes de travail offerts dans ce canton.
Lobbying Ă tous les niveaux
«Présente dans de nombreux secteurs et sous des modalités variées, la Cc-Ti s’active dans le lobbying aux niveaux cantonal, régional et fédéral, explique son directeur, Luca Albertoni. Pour promouvoir des conditions cadre favorables à nos membres et que la prospérité de ces derniers déploie ses effets positifs pour toute la région, la chambre tessinoise offre en outre toute une palette de services et de possibilités pour faciliter et améliorer le travail de ses membres.»
De plus, la chambre gère certains secrétariats d’association, comme par exemple celui de TicinoModa, qui réunit les entreprises de la mode au Tessin. «C’est un secteur très important pour notre région, précise Luca Albertoni. Dans ce canton, il ne reste plus que deux entreprises manufacturières actives dans la mode, puisque la majorité de la production s’est déplacée dans les pays de l’Est ou du Sud-Est asiatique. En revanche, ce qui est resté ici, ce sont les services généraux, surtout la logistique.»
Importance de l’artisanat
Du coup, de grandes structures ont placĂ© certains de leurs services au Tessin, comme Gucci, Hugo Boss, le groupe VF, Consitex, pour ne citer que ces entreprises. «Ce secteur donne de nombreux emplois et d’importantes recettes pour le Tessin, insiste Luca Albertoni. Il gĂ©nère un chiffre d’affaire de presque 10 milliards de francs, donne du travail Ă 4500 personnes et contribue Ă hauteur de 90 millions de francs d’impĂ´t cantonal.» Ce qui dĂ©montre, s’il le fallait, que le Tessin dispose Ă©galement d’une rĂ©alitĂ© industrielle. «Voici un contraste frappant avec l’image qui s’impose parfois, celle d’un canton oĂą prĂ©dominent les acteurs du tourisme et de la finance, prĂ©cise le directeur de la chambre. Or, cette rĂ©aÂlitĂ© industrielle tessinoise est mĂŞme très variĂ©e, nous disposons d’un secteur pharmaceutique fort, avec des entreprises qui vendent leurs produits Ă l’international, comme Helsinn et Zambon; ou encore des contributeurs importants dans la mĂ©canique de prĂ©cision, comme Mikron et Precicast, les biotechs et bien d’autres encore.»
Parmi les pôles importants pour la région figurent également ceux de l’artisanat, avec toutes les professions liées à la construction. Une association représente ce secteur professionnel au niveau cantonal, il s’agit de la Società svizzera impresari costruttori sezione ticino (SSIC), associée à la Chambre de commerce.
Pour sa part, le secteur financier et surtout bancaire reste, bien qu’affaibli par les crises survenues au niveau mondial, en 2003 et 2009, un secteur dominant pour la rĂ©gion. Il est reprĂ©sentĂ© par l’Associazione Bancaria Ticinesi (ABT), créée en 1920. Enfin, les professionnels du tourisme et de la restauration, qui contribuent tant au bien-ĂŞtre qu’à la visibilitĂ© de cette rĂ©gion, sont reprĂ©sentĂ©s par Hotelleriesuisse sezione Ticino et GastroÂticino.
Parmi les autres services offerts par la chambre figure encore l’aide aux exportateurs: «Ce service se révèle crucial par les temps qui courent, ajoute Luca Albertoni. En effet, au cours des dernières années, le nombre d’entreprises, d’employés et de services liés à l’exportation sont montés en force.» Cette évolution a amené la Cc-Ti à créer un département dédié aux activités des entreprises à l’international. «Ce dernier joue le rôle de centre de compétences de l’exportation au Tessin, précise encore le directeur. Notre service Export présente une dimension institutionnelle, dans le sens où la Chambre de commerce est le référent de la Confédération s’agissant de l’origine non préférentielle des marchandises.» Parallèlement à ces services, ouverts à toutes les entreprises tessinoises, le service Export propose également des consultations personnalisées pour ses membres.
De plus, ce même service Export organise régulièrement des courses de formation et des conférences sur des thèmes d’actualité. «Quatre fois par année, nous proposons les Evènements-Pays au cours desquels, grâce aussi à la collaboration avec Switzerland Global Enterprise (S-GE), nous jetons un coup de projecteur sur un marché, présentons les opportunités commerciales grâce aux témoignages d’experts et présentons de expériences réellement vécues grâce au témoignage d’entreprises tessinoises, énumère Luca Albertoni. Cette année, nous prévoyons des rencontres sur les pays du Maghreb, Hong Kong, la Corée du Sud et l’Australie.»
International Desk
La Chambre du commerce anime également un International Desk en collaboration avec le Canton du Tessin et l’Association des industries tessinoises (AITI). «L’idée, c’est de favoriser à travers l’information et la prestation de services ad hoc la naissance de collaborations économiques entre entreprises tessinoises et étrangères, détaille Luca Albertoni. Pour ce faire, la Chambre organise par exemple des missions économiques dans des pays qui offrent des opportunités à nos entrepreneurs locaux. En mai prochain, nous avons organisé une mission agro-alimentaire en Russie.»
La Chambre procède aussi à de l’arbitrage: c’est même l’une de ses spécialités, puisque elle figure parmi les trois structures à le proposer en Suisse (avec Zurich et Genève). Elle offre aussi de l’assistance juridique ainsi qu’un service de médiation. Côté formations, il y a celles de longues durées, comme le brevet fédéral de chefs d’entreprises en emploi. Et puis des cours ponctuels, de une à quatre journées, sur différents thèmes (droit du travail, assurances sociales, comment se comporter au téléphone…). De plus, elle offre la possibilité de participer à des événements, sur une variété de thèmes et avec différents intervenants. «Nous essayons d’aider les membres à intégrer des processus leur permettant d’améliorer leurs activités et leur offrir une inspiration vers de nouvelles idées, indique Luca Albertoni. Récemment nous avons animé un événement sur l’utilisation et les risques liés au bitcoin, cette monnaie financière virtuelle qui fait couler beaucoup d’encre.»
Chaque mois, la Cc-Ti publie en outre un périodique de l’économie locale, nommé «Ticinobusiness»: des thèmes et des approfondissements d’intérêt régional où l’on prend publiquement positions sur les thèmes politique auquel on est confrontées.
Abandon du taux plancher
La Chambre aime prendre position. «Nous sommes en effet très sensibles à différents thèmes qui animent l’actualité récente et à court terme», indique Luca Albertoni.
Première question, quelles sont les conséquences de l’abandon du taux plancher par la BNS pour le Tessin? «Nous sommes en train d’analyser la situation pour mieux comprendre ce que l’on peut faire pour aider notre économie à ne pas trop en souffrir», explique le directeur. Les problèmes se présentent dans le commerce extérieur, dont les produits deviennent encore plus chers et donc moins attractifs. Au niveau du marché interne, le problème principal se pose pour celui qui a réalisé des achats à un certain coût et qui, du jour au lendemain, voit la valeur de son stock s’apprécier de 20%. Il devient difficile d’augmenter le prix de 20%.
Du côté des commerces, le problème principal est la forte concurrence des produits étrangers, surtout de ceux qui sont vendu au-delà de la frontière. Pour cela certaines chaines de commerce au détail ont baissé le prix au niveau national. Pour faire face à cela, certaines entreprises doivent envisager des réductions de coûts. Selon les solutions choisies, certaines touchent malheureusement les salaires. Ceux-ci sont très différentes et vont du bloc aux augmentations du salaire, à l’augmentation du temps de travail…Tout ceci clairement doit être fait en respectant le droit existant ainsi que ses principes et ne doit qu’être fais par les entreprises que comme «ultima ratio». «De plus, le Tessin est une région limitrophe et elle est donc confrontée au problème des ‹padroncini› et des ‹distaccati›, estime Albertoni. Il s’agit d’entreprises italiennes qui font de la concurrence aux PME locales, surtout dans l’artisanat. Et ce, en demandant pour certaines prestations beaucoup moins d’argent que nos artisans. Cette problématique risque de s’exacerber encore avec la situation du franc fort.»
Réfection du Gothard
Le Tessin est l’un des cantons – avec Uri – les plus touchés par l’assainissement du Tunnel du Gothard. «Sans lui, nous serions isolés du reste de la Suisse, indique Albertoni. L’alternative – une fermeture pendant plusieurs années de cette liaison routière et le transfert du trafic sur une chaussée roulante entre la Léventine et Uri – serait de notre point de vue un bricolage.» Techniquement risquée, elle n’est pas durable selon lui au plan financier et des transports. De plus, on envoie un signal catastrophique pour l’unité nationale de l’Etat. Nous soutenons donc avec toutes nos forces le projet du Conseil fédéral qui prévoit la construction d’un nouveau tunnel (sans extension des capacités), suivie d’une rénovation du tube existant. JAM
successions
«Patrimoine frappé»
«L’initiative qui vise à introduire au plan fédéral un impôt sur les successions représente un pas en arrière dans la consolidation tant de notre état libéral que du point de vue social, estime la Chambre tessinoise. Cette initiative ne respecte pas les votes qui se sont déjà exprimés dans différents cantons à ce sujet. Elle encourage les nouvelles générations à ne pas épargner et à dépenser. Elle frappe le patrimoine, déjà fortement taxé. Antisociale, elle démotive les personnes à créer des familles nombreuses. Surtout, elle menace la transmission des entreprises familiales que deviennent ainsi moins attractive et encore plus difficile.»
billag
«Double imposition»
«Nous sommes opposés au paiement de l’impôt Billag, car c’est une nouvelle imposition pour nos entreprises qui seraient désormais soumises à une double imposition: une première à titre personnelle et l’autre pour leur entreprise.»
Communiqués de presse
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