Publié le: 7 juillet 2017

Cinq bougies pour la graine d’entrepreneurs

mentorat – Les dix étudiants vaudois qui prendront part au Silicon Valley Startup Camp 2017 sont connus. Cinq femmes et cinq hommes ont été choisis à l’issue d’un processus de sélection lancé en mars dans la presse et sur le support de Facebook.

Ils partiront durant une semaine, au mois de septembre prochain. Et se réjouissent de suivre des ateliers, visites, rencontres et exercices organisés en collaboration avec Swissnex, le réseau suisse d’échanges scientifiques à San Francisco. Les cinq hommes et les cinq femmes choisis (lire l’encadré) représentent la cinquième équipe de jeunes entrepreneurs en herbe immergés dans la 
Silicon Valley. En effet, cela fait cinq ans que cette initiative a été lancée. Interview-bilan de l’initiateur de cette démarche, Christian Jacot-Descombes, directeur du département Media & Information de BCV.

JAM: Que vous ont appris les versions précédentes?

n Christian Jacot-Descombes: Que la quantité ne fait pas la qualité. Depuis le début, le nombre de postulations ne dépasse pas la centaine, ce qui est paradoxal avec le bassin de population potentiellement intéressée (tous les étudiants des hautes écoles vaudoises âgés de 18 à 25 ans). Peu de candidats, donc, mais toujours de qualité exceptionnelle. Le potentiel est fantastique, avec des personnalités hors du commun. Ils sont très déterminés, avec une vraie vision. Certains ont déjà plusieurs initiatives concrètes à leur actif. Leur envie d’entreprendre peut être liée à un contexte familial stimulant, ou à un esprit de génie. J’ai la conviction absolue que de très grands succès vont émerger parmi les 40 alumni et les 10 nouveaux de 2017. Reste à savoir quand et où, car le chemin est parfois long et ces jeunes ont un appétit qui ne se limite pas forcément aux frontières de la Suisse même si la plupart d’entre eux affirment que c’est l’endroit rêvé pour créer sa propre entreprise.

Combien d’entreprises viables ont-elles été créées depuis la première édition?

n Jusque-là, les participants du camp ont créé une dizaine de pousses. Certaines n’ont pas vécu longtemps, d’autres se développent de manière prometteuse. Bien sûr, elles sont avant tout attribuables à leurs créateurs, pas au camp. Mais il y a un effet SVSC qui produit des impulsions positives. Par exemple, avant de partir à la SiIicon Valley, François Briod avait déjà eu l’idée d’un site web qui compare les différents moyens d’envoyer de l’argent à l’étranger. Le camp lui a donné l’occasion de rencontrer des entrepreneurs, des investisseurs, et cette expérience a eu des impacts concrets sur la façon de développer sa start-up. Aujourd’hui, il est CEO du site Monito qui vient d’obtenir un prêt de la Fondation pour l’innovation technologique pour accélérer son développement commercial à l’international.

Autre exemple, celui de la rencontre de deux étudiants de l’EPFL lors du camp 2014, qui ont imaginé un système intégré aux terrains de tennis pouvant vérifier instantanément l’emplacement de l’impact de la balle. C’était l’idée d’origine de la start-up Technis, qui a évolué depuis avec de nouveaux dirigeants et un modèle d’affaires orienté vers les sols connectés. On peut citer aussi Yannick Iseli, avec Novaccess et ses éclairages publics intelligents, Florian Segginger avec Fullrange Interactive, bientôt Ramy Fouda et Estelle Geneux avec Tekbeer, Amin Kasinov avec Oqtor. Nous avons calculé que ces entreprises représentent actuelle-ment une trentaine d’emplois.

Quelle est la particularité de cette équipe? Ou de la précédente?

n Sur les 20 candidats pré-sélectionnés sur dossier, 19 étaient suffisamment bons pour faire partie de la 
volée 2017. Il a été très difficile pour départager ces jeunes gens et jeunes filles. Ils font preuve d’une maturité qui contraste avec leur âge: quand on les écoute, on a peine à croire que certains ont moins de 20 ans.

C’est aussi la première volée avec une parité entre hommes et femmes qui s’est établie de manière naturelle, sans discrimination positive.

Dans quel sens le profil des jeunes qui se présentent évolue-t-il?

n Non seulement leur vivacité intellectuelle et leurs compétences me semblent de plus en plus affûtées, mais ils sont toujours plus cosmopolites et multilingues. Leur maîtrise de l’anglais est de haut niveau, et d’autres langues également. On remarque aussi l’émergence d’étudiants venant de l’Ecole hôtelière de Lausanne. Cette école de très haut niveau forme au-delà des métiers de l’hospitalité. Ses étudiants s’intéressent à l’innovation sous tous ses aspects, pas seulement technologiques. C’est très prometteur.

JAM*

*Le Journal des arts et métiers soutient au plan rédactionnel la démarche du SVSC.

Les lauréats

Talitha Abraham, 22 ans, EHL

Yannick Bloem, 21 ans, EPFL

Christof Cardinaux, 21 ans, UNIL

Karine Chammas, 22 ans, UNIL

Florence Ettlin, 23 ans, EHL

Sumaia Hashimi, 24 ans, UNIL

Nicolas Hilico, 20 ans, EPFL

Nathan Lacroix, 22 ans, EPFL

Gabriella Valavicius, 25 ans, UNIL

Valentin van Sprolant, 23 ans, EPFL

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