Publié le: 2 octobre 2020

«Circuit breakers» vs deuxième vague

SUITE COVID-19 – Avec l’automne surgissent de nouvelles interrogations. Pour l’usam, les tests d’autodiagnostic et tests rapides sont une priorité. Tout comme de passer à une quarantaine de sept jours au lieu de dix. Et faciliter les passages aux frontières. En quatre mots: le principe de proportionnalité!

La quarantaine de l’Ecole hôtelière de Lausanne (2500 personnes) est encore dans tous les esprits. Et d’autres suivront. Il y a quelques semaines que le nombre de cas de Covid-19 détecté est en constante augmentation. La crainte est de faire face à une deuxième vague de la pandémie à Covid-19.

Des remarques sont nécessaires pour comprendre ce qui se passe. D’abord, lors de la première vague de Covid-19, la stratégie des tests se trouvait encore dans une phase de dépistage passive où on ne testait qu’en cas de symptômes avérés ou de personnes à risque. Ainsi la task­force Covid-19 estime que le nombre réel de personne touchée par le Covid-19 ait pu atteindre jusqu’à 400 000 personnes en Suisse.

Ensuite, la phase actuelle du Covid-19 recense beaucoup moins d’hospitalisation et de morts, mais le dépistage est passé dans une phase active où au moindre soupçon, les tests sont effectués.

Finalement, cette différence de stratégie de dépistage de passive à active change également la lecture des chiffres que nous recevons au quotidien. Dans un premier temps, la priorité consistait à prendre toutes les mesures pour éviter à tout prix l’engorgement du système de santé suisse, actuellement la priorité est différente les mesures le devraient également.

Ce qui a fait ses preuves

L’Union suisse des arts et métiers usam a donc pris les devants et exigé – dans une lettre à la Conférence des directeurs cantonaux de la santé et envoyé en copie au Conseil fédéral Alain Berset – de mettre en place des «circuit breakers» pour endiguer une éventuelle deuxième vague, et éviter à tout prix un con­fine­ment comme celui d’avril-mai.

Pour l’usam, le «circuit breaker» le plus important reste ce que les PME ont mis en œuvre. Le «Smart Restart» avec sa logique de plans de protection et d’hygiène ciblés – qu’il s’agisse d’assurer la désinfection des mains, de maintenir les distances entre les personnes, d’installer des protections en plexiglas ou de prescrire le port de masques unique­ment si la distance ne peut être maintenue et même si elle représente déjà une contrainte majeure pour l’activité des PME – a fait ses preuves lors du confinement mais aussi pendant la phase de faible taux d’infection.

Interrogations actuelles

L’approche de l’automne pose un défi de taille aux PME. Comment faire la distinction par exemple entre le virus de la grippe et le Covid-19 et même tous les autres virus? Les symptômes du Covid-19 sont tellement différents d’une personne à l’autre qu’une anamnèse médicale habituelle ne suffit pas pour distinguer.

Il faut absolument avoir le résultat de test de dépistage du Covid-19 pour savoir si le Coronavirus est en jeu dans les symptômes découverts par l’anamnèse ou simplement en cas de doute. Raison pour laquelle l’usam a exigé des autorités fédérales et cantonales la mise à disposition en masse de tests d’autodiagnostic et de tests rapide (moins de 24 heures). Sinon au moindre doute, les salariés vont devoir se mettre en quarantaine, arrêter leur travail et l’activité des PME sera alors immobilisée. Pour l’usam le résultat négatif d’un test doit être un droit de liberté de mouvement, et non pas le passage à une quarantaine de 10 jours.

L’usam a aussi demandé de revoir la durée de quarantaine pour les cas non-grave de Covid-19 de 10 à 7 jours. La maladie n’est pas contagieuse si longtemps et le temps qu’on se décide à passer le test ajoute encore aux 7 jours requis. Pour les PME ce changement de délai de quarantaine est très important et réduit la surcharge en cas de Covid-19. Les passages à la frontière doivent aussi être facilités par l’emploi massif de tests rapides et la réduction de formalité inutile. Il faut par ailleurs éviter un engorgement aux frontières, puisque nos PME sont également dépendantes pour leurs activités de ces échanges internationaux.

Eviter le micro-management

L’usam a exigé que le principe de proportionnalité soit respecté le management de la crise du Covid-19. Les distances de sécurité et l’hygiène ont pu être strictement garantis grâce aux plans de protection et d’hygiène que ce soit dans les boucheries, boulangeries, fromageries, détaillants alimentaires, hôtellerie et restauration et autres petits magasins des PME. L’usam ne voit pas de raison pour laquelle il faudrait soudainement passer au micro-manage­ment des acteurs, comme c’est le cas par exemple avec le port obligatoire du masque dans certains cantons.

Si l’épidémie diminue ou reprend, les mesures individuelles peuvent être respectivement assouplies ou même renforcées. Cela permet une gestion de la situation basée sur des principes, qui empêche un nouveau confinement destructif pour les PME.

Mikael Huber, usam

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