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Crise: le booster numérique
ASSOCIATION DE COMMERCE SWISS – La branche opère dans un marché en croissance massivement renforcé par la crise. Deux associations fusionnent et offrent de nombreuses possibilités aux PME.
Le lockdown bouleverse beaucoup de choses, y compris notre comporteÂment d’achat. Dès mi-mars, les papeteries sont fermĂ©es, seules les Ă©piceries restent ouvertes. On travaille davantage Ă la maison, en cuisinant et en travaillant en ligne. «Si le cafĂ© n’est plus consommĂ© au bureau mais Ă la maison, toute la distribution doit s’adapter», relève Patrick Kessler, directeur de l’Association de commerce swiss.
Depuis le 17 juin dernier, l’Association suisse des entreprises succursales (Verband Schweizerischer FilialÂunternehmen VSF) et l’Association suisses de vente Ă distance (VSV ASVAD) ne font plus qu’une. «Avec la fusion de ces deux associations, un pas important pour l’avenir a Ă©tĂ© fait, indiquent les responsables. Les compĂ©tences, l’expĂ©rience et les rĂ©seaux ont Ă©tĂ© consolidĂ©s dans le but de mieux reprĂ©senter les membres et d’offrir plus de services.»
En ligne et stationnaire!
La branche connaît des changements structurels. «Les consommateurs commandent davantage, ce qui exige plus de logistique et de capacités», contate Patrick Kessler. La distinction systématique entre fournisseurs de services fixes et de commerce électronique est devenue quasi-obsolète.
Toutes les marques et entreprises commerciales traditionnelles ont besoin d’Internet, d’applications mobiles, de marchés en ligne ou de fournisseurs de services d’accès à la clientèle. Et elles couvrent ainsi les différentes étapes qu’un client franchit au cours d’une transaction d’achat.
La fusion a déjà eu lieu
Inversement, de nombreux fournisseurs disposent de leurs propres magasins, des pop-up stores ou des points Pick-up dans leur offre stationnaire. Leur objectif est de rendre la marque visible et tangible, tout en fournissant un service personnalisĂ©, de mettre les marchandises Ă dispoÂsition pour la collecte ou de les reprendre et de vendre une partie de l’offre pour un retrait immĂ©diat.
«Dans la réalité, la fusion entre les modèles commerciaux en ligne et stationnaires a déjà eu lieu», analyse Patrick Kessler. Le commerce purement stationnaire ne disparaîtra pas: certains produits auront toujours besoin d’un conseil personnalisés.
La crise fait avancer
Au cours des quatre dernières années, le commerce en ligne a connu une croissance constante de 8% à 10%. «80% des consommateurs ont consommé en ligne et le font de manière régulière, remarque Patrick Kessler. La question n’est donc plus de savoir si, mais combien on achètera désormais par le canal du commerce électronique». Et de prédire un ajournement structurel important – que la crise a temporairement freiné – un bond de deux à trois ans.
«Les ventes de biens physiques par le biais du commerce électronique augmenteront cette année de 25 à 30% par rapport à l’an dernier, prévoit-il. En chiffres absolus, comparé aux ventes en ligne de 8,3 milliards de francs en 2019, cela veut dire une croissance comprise entre 1,8 et 2,5 milliards de francs.»
Or sans cette crise, on se serait contenté d’une croissance de 9% – soit environ 0,75 milliard de francs.
De nouvelles formations
Dans le domaine de l’éducation et de la formation au commerce électronique, certains développements aboutissent. Par exemple, un nouveau cursus pour les apprentis du commerce de détail: ces derniers pourront désormais se former pour devenir des spécialistes du commerce en ligne.
L’avenir du commerce appartient au commerce électronique et l’association souhaite par ailleurs développer un diplôme fédéral. Les nouveaux métiers se trouveront dans la logistique, du marketing, des boutiques en ligne, pour ne citer que ces exemples. Les spécialistes des technologies de l’information, en particulier, sont toujours très demandés.
Politique: TVA
Au plan politique, l’obligation de payer la TVA sur les plate-formes de commerce en ligne est un sujet important. Depuis le début de l’année dernière, les commerçants en ligne étrangers sont également tenus de payer la TVA sur les envois de petites marchandises s’ils réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 100 000 francs suisses dans ce pays.
Le problème? «Les grands acteurs comme Alibaba ou Wish ne font que fonctionner comme une plate-forme. Ce sont des intermédiaires – et non des négociants – et ils ne sont pas concernés par cette nouvelle prescription», relève Patrick Kessler. Le processus de consultation sur cette question est actuellement en cours.
Born global et Cie
«L’internationalisation du commerce en ligne est un défi majeur. Les marchés numériques offrent aux PME de nombreuses opportunités, notamment la possibilité de prendre pied sur d’autres marchés internationaux», souligne Patrick Kessler.
La Suisse a une bonne position de départ dans ce domaine. Toutefois, selon lui, il faut un certain courage pour tenter de vendre un produit suisse à l’étranger rapidement et facilement.
Et de conclure: «Les possibilités sont multiples. Chaque commerçant doit donc réévaluer son potentiel commercial numérique. L’évolution démographique plaide clairement en faveur d’une numérisation croissante du commerce.»
Corinne Remund,
Adaptation: JAM
coup de projecteur
A l’expédition: environ 55 millions de colis!
«Notre association regroupe 350 commerces en Suisse, dont environ 300 PME réalisant ensemble un chiffre d’affaire d’environ 17 milliards de francs, dont 7 milliards en ligne et 10 milliards en stationnaire. Nos membres exploitent environ 380 shops en ligne, expédient environ 55 millions de colis en Suisse. Nous nous engageons pour la coopération et le réseautage entre les commerçants, des échanges constructifs avec les partenaires de services, y compris des contrats cadres, un commerce en ligne fiable et sécurisé, des chiffres et des études de marché fiables, la protection des intérêts des commerçants dans des situations particulières, des médiations dans le domaine du commerce en ligne et pour la formation professionnelle et continue dans les processus législatifs politique.
Nous organisons régulièrement des événements et des échanges d’expériences, envoyons des newsletters contenant des informations actuelles sur le commerce et fournissons des modèles standard (conditions générales, protection des données). Nous apportons un soutien financier au service du médiateur pour le commerce en ligne (Ombudsstelle E-Commerce), mais nous n’avons pas le pouvoir d’intervenir.
Nos membres sont impliqués dans la conception, la mise en œuvre et le contrôle d’apprentissages et de la formation continue.»
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