Publié le: 4 octobre 2019

Dans la tête de l’entrepreneur

publication – Voici un extrait tiré du dernier livre sur la valeur des PME publié à l’usam par Hans-Ulrich Bigler (dir.) et Henrique Schneider (dir. adjoint).

L’économiste Ludwig von Mises (1881–1973) décrit les entrepreneurs comme des individus qui allient une certaine retenue et un esprit d’aventurier.

Les entrepreneurs montrent de la retenue parce qu’ils sont en train de former du capital. Cela signifie qu’ils ne dépensent pas immédiatement leurs fonds à des fins de consommation, mais qu’ils constituent plutôt des réserves qui leur sont ensuite utiles pour démarrer ou poursuivre leur activité. Les entrepreneurs forment également du capital humain lorsqu’ils regardent les processus économiques avec les yeux ouverts afin de reconnaître leurs propres ­opportunités. Ils deviennent aventureux lorsqu’ils ont reconnu leur opportunité et qu’ils prennent consciemment des risques pour la saisir personnellement.

L’action entrepreneuriale est l’anticipation mentale des souhaits des clients et leur mise en œuvre dans les modèles d’affaires et les produits  – malgré ou précisément en raison du risque. Ainsi, lorsque les entrepreneurs agissent pour saisir l’opportunité qu’ils ont identifiée, cela conduit à la différenciation.

Toute personne qui reconnaît une opportunité et la met en œuvre recherche une caractéristique différenciatrice, une proposition de vente unique ou une «Proposition de vente unique (USP ou unique selling point en anglais)». L’action entrepreneuriale découle de la diversité et conduit à plus de diversité.

Bien sûr, il est toujours possible pour les entrepreneurs de faire des erreurs. Ils peuvent abuser d’une occasion, mal se comporter, et bien plus encore. Si tel est le cas, un risque se matérialise. Les entrepreneurs assument alors généralement ce risque personnellement. Cela fait tout autant partie de l’action entrepreneuriale que le fait de porter personnellement les succès qui peuvent résulter d’opportunités correctement reconnues et de décisions correctement mises en œuvre. Ce qui est important ici, c’est que ce qui était bien ou mal ne peut être déterminé qu’après coup.

Continuer Ă  apprendre

C’est là que le processus d’apprentissage entre à nouveau en jeu. Les entrepreneurs tirent des leçons de ­leurs erreurs et de leurs succès personnels. Cette recherche continue et active d’opportunités et de possibilités de mise en œuvre est un processus d’apprentissage que les PME traversent dans des secteurs, des industries, des groupes ou surtout seules. Pour beaucoup, ce processus d’apprentissage commence par la formation professionnelle. Au cours de l’apprentissage, on apprend à connaître un large éventail de produits, leurs applications et leurs marchés. Le processus d’apprentissage peut se poursuivre par une formation en cours d’emploi et même inclure un changement de carrière.

Ce qui est important, c’est qu’il s’agit d’un processus continu. Cependant, la plus grande partie de ce processus d’apprentissage va au-delà des canaux formels. Il s’agit d’un apprentissage en cours d’emploi et sur le marché. L’économiste et prix Nobel Friedrich August von Hayek (1899–1992) a expliqué ces processus d’apprentissage. «Sur le lieu de travail» signifie que l’on apprend le plus quand on exerce son activité professionnelle et entrepreneuriale par soi-même. «Sur le marché» signifie que vous tirez des leçons du marché sur lequel vous opérez.

Le marché est un mécanisme doté d’une boucle de rétroaction qui renvoie l’information sur les produits à l’entrepreneur. En d’autres termes: «In-the-market» est la courbe d’apprentissage que l’on suit quand on comprend et utilise les processus d’échange sur le marché comme source d’information.

A lire: «Wert der KMU» (La valeur des PME), copublié par Hans-Ulrich Bigler, conseiller national (PLR/ZH) et directeur de l’usam et Henrique Schneider, professeur d’économie et directeur adjoint de l’usam.

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