Publié le: 6 septembre 2019

Dans le plus pur style de Stan

START-UP ET ERREUR – Des études montrent que ce n’est souvent pas le premier développeur d’un produit qui réussit sur le marché, mais le fameux «second utilisateur»: des entreprises ou des investisseurs concurrents analysent et corrigent les erreurs du prédécesseur et conquièrent le marché avec une stratégie marketing intelligente.

Stan Wawrinka arborant la citation de Beckett sur son bras gauche: «Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better.»Photo: 123RF

S’agissant de faire vivre une start-up, les mêmes points reviennent sur le tapis: une couverture en capital trop faible, une utilisation insuffisante du produit, un mauvais emplace­ment ou même la mauvaise équipe. Tout le monde le sait et il n’y a là rien de nouveau. Cependant, ces erreurs peuvent être imaginées et exclues dès le départ avec une bonne planification. Mais il existe d’autres raisons à l’échec de start-ups, qui manquent dans ces listes.

Amateurisme sanctionné

Le marketing dans toutes ses variantes comme l’imprimé, le web et les médias sociaux n’est souvent pas compris dans ses contextes complexes et utilisé de manière contre-productive. Les marchés de vente sont mal analysés. Il est essentiel de s’appuyer sur l’expertise de professionnels dans ce domaine. L’idée que la qualité d’un produit à elle seule suffit à gagner des clients n’est pas correcte. Le client doit également savoir que ce produit existe.

La qualité d’un produit n’est la condition de base du succès sur le marché qu’au terme d’une longue chaîne de mesures (corporate design, marketing, vente). Ceux qui n’investissent pas d’argent dans les ventes sont rapidement hors course.

Alerte au bricolage

Un aspect qui est généralement ignoré est le design d’entreprise. Les jeunes entreprises créent souvent leur propre image publique pour des raisons de coûts. Un logo est créé en Paint ou PowerPoint et un site web est rapidement mis en route. On oublie souvent qu’un nouveau produit doit d’abord convaincre le client, surtout en termes de qualité.

Avec un Corporate Design bricolé, le meilleur produit de cette start-up peut se traduire par des effets négatifs immédiats.

Le test du choix personnel

Même le meilleur produit ne se vend pas tout seul. Ou du moins si rarement qu’on ne devrait même pas le supposer. Les produits familiers, bien connus et au design attrayant sont beaucoup plus achetés que les produits «bon marché» méconnus ou inesthétiques.

Imaginez cette situation: Vous vous trouvez face à une étagère et vous devez choisir entre deux produits. Les deux marques ne vous disent rien. Selon la table des matières, les deux produits semblent avoir la même qualité. L’un est plutôt ennuyeux, l’autre les attire directe­ment en termes de ressenti et d’expérience. Il a donc un effet de qualité supérieure sur vous.

L’âme du client

Posez-vous les questions suivantes: quel produit vous semble plus sûr à l’achat? Où voyez-vous le meilleur rapport coût-bénéfice? Les gens veulent être inspirés et séduits. Pensez à toutes ces pubs qui vous encombrent l’esprit.

Que s’est-il passé? Grâce à un Corporate Design adéquant on rend le produit cohérent et attractif et il s’achète. Le design et la présentation sont des points oubliés, qui jouent souvent tout leur rôle dans l’échec d’un nouveau produit. Lorsqu’il s’agit de marketing, il est important de comprendre le psychisme ou l’âme du client. Comment fonctionne la prise de décision d’une personne, pourquoi achète-t-elle un produit ou un service? Les gens ne veulent pas seulement un avantage, ils veulent surtout une émotion – ils veulent être inspirés et séduits.

En résumé, voici quatre conseils et astuces pour les jeunes entreprises afin d’éviter les erreurs de marketing et de design d’entreprise:

1) En plus de la passion et de l’engagement, il doit y avoir la volonté d’adapter votre produit aux conditions du marché et au groupe ou à la scène cible et de continuer à l’améliorer.

2) Examiner votre développement/produit à intervalles réguliers et de façon critique par des consultants externes.

3) Concentrez-vous vraiment sur vos compétences de base. Sous-traitez d’autres domaines où vos compétences ne sont pas suffisantes à des partenaires professionnels. Soyez honnête avec vous-même. Que pouvez-vous faire? Et que peuvent faire les autres de mieux?

4) Admettre les mauvaises décisions. En Suisse, l’échec est encore trop souvent assimilé à l’échec au lieu de considérer les mauvaises décisions comme faisant partie d’un processus d’apprentissage important et normal. Cette absence de culture de l’erreur, qui fait souvent l’éloge des Etats-Unis en particulier, conduit à une adhésion obstinée aux mauvaises décisions – l’échec est donc inévitable.

«L’honnêteté paie, aussi dans le monde des affaires.»

Selon les recherches, les personnes qui réussissent ne commettent pas moins d’erreurs que celles qui n’en commettent pas. Ce qu’elles font de différent, c’est de traiter leurs propres erreurs de manière différente en analysant leurs propres décisions. Soyez donc sincère envers vous-même et laissez les experts vous conseiller sur les décisions importantes.

Une citation du prix Nobel de littérature irlandais Samuel Beckett illustre comment gérer au mieux ses propres erreurs: «Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Echoue encore. Echoue mieux.» Et nous y sommes: le joueur de tennis suisse Stan Wawrinka a même tatoué cette devise sur son avant-bras gauche. Cette devise lui va comme un gant!

Le développement professionnel d’un design d’entreprise attrayant n’est pas seulement la base d’une stratégie de marketing, mais sert également l’objectif de l’image de marque de l’employeur: à long terme, cela attire non seulement de nouveaux clients, mais également des employés.

pd/uhl

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