Publié le: 2 octobre 2020

Deux boulets pour les PME

Genève – Salaire minimum et «Zéro pertes» acceptées.

Deux votes genevois pèsent lourd sur les épaules des PME. Après le précédent neuchâte­lois, c’est en effet au tour de la Cité de Calvin de céder à la tentation du salaire minimal. «L’obstination aura finalement payé, écrit Laure Lugon (Le Temps). Pour la gauche et les syndicats, cette fois-ci est la bonne. Après deux refus populaires, en 2011 et en 2014 au niveau cantonal puis fédéral, le salaire minimum s’offre une entrée triomphale à Genève, à 58%. Le plancher horaire sera donc fixé à 23 francs de l’heure, soit 4100 francs par mois.» A Neuchâtel, le salaire horaire minimum existe depuis 2017. En 2020 il a même connu une très légère augmentation de 20,02 à 20,08 francs.

Dialogue social: un signal négatif

La FER a réagi: «La troisième tentative d’introduire un salaire minimum a finalement abouti et notre Fédération le déplore», lance Blaise Matthey, directeur général de la Fédération des entreprises romandes Genève (FER Genève) et secrétaire général de la FER. «Ce vote est un signal négatif envers la forte tradition de dialogue social que cette initiative remet en question. Il l’est également à l’égard de secteurs déjà sinistrés, que ce texte vient fragiliser davantage. Au final, c’est le modèle qui régit le marché du travail genevois qui risque de pâtir de ce vote. Ce modèle qui, rappelons-le, fonctionne à satisfaction et qui permet d’offrir aujourd’hui parmi les meilleures conditions de travail au monde.»

«Zéro pertes»: attention à la mise en œuvre

D’autre part, Genève a accepté l’initiative «Zéro pertes» qui augmente une fiscalité déjà élevée en période de crise, déplore la CCIG, la Chambre du commerce et de l’industrie. La FER Genève s’inquiète également. «Rappelons que celle-ci a été lancée pour contrer la réforme de la fiscalité des entreprises (RIE).» Or depuis, les Genevois ont accepté à une forte majorité la RFFA, fruit d’un compromis qui vise à maintenir les entreprises et les emplois à Genève par le biais de mesures équilibrées. «Le résultat de ce jour pose un cadre constitutionnel contraignant pour les futures réformes fiscales. Nous serons donc particulièrement attentifs à la mise en œuvre de cette initiative, pour essayer d’éviter des dégâts irrémédiables à notre tissu économique et à l’emploi.» JAM

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