Publié le: 15 décembre 2017

Deux sales coups ourdis par l’OCDE

FORMATION PROFESSIONNELLE – Pourquoi donc l’Organisation pour la coopération et le développement économiques se met-elle à critiquer le système suisse? Qu’elle remette notre pays sur la liste des paradis fiscaux constitue également un affront de plus.

L’OCDE demande une plus forte académisation de la formation professionnelle. C’est exactement le contraire de ce dont a besoin le modèle qui fait le succès de la formation professionnelle suisse. Le lien étroit avec la pratique est précisément l’élément qui garantit la qualité et l’employabilité. Le large et solide ancrage dont bénéficie la formation professionnelle dans les entreprises permet aux futurs professionnels de comprendre et de suivre de très près les nouveaux développements dans les branches et de pouvoir ainsi devenir parmi les meilleurs du monde. En l’occurrence, ce n’est de toute évidence ni l’académisation ni l’administration qui sont à même d’y contribuer. Sur ces questions, l’OCDE manque tout simplement des compétences idoines.

«manque de réalisme et méconnaissance du système suisse.»

Le système de milice qui prévaut dans les entreprises et les associations professionnelles supporte la charge de la formation professionnelle, ce qui en fait un système à succès. Ce ne sont ni l’administration, ni le nombre d’heures de cours qui font la différence dans la formation professionnelle duale. Le large et solide ancrage dont bénéficie la formation professionnelle dans les entreprises permet aux futurs professionnels de comprendre et de suivre de très près les nouveaux développements dans les branches et de pouvoir ainsi devenir parmi les meilleurs du monde.

Exiger une plus forte académisation témoigne d’un manque de réalisme et d’une méconnaissance du système suisse de formation professionnelle. L’OCDE n’a en l’occurrence ni les connaissances ni les compétences idoines pour se prononcer: ses recommandations sont présomptueuses. L’usam estime, en revanche, que la position d’Avenir Suisse, qui une fois de plus se montre ouvert à une académisation croissante, constitue une erreur d’appréciation affligeante.

«L’OCDE n’a ni les connaissances, ni les compétences idoines pour se prononcer.»

Pour rappel, lors des WorldSkills 2017 organisés à Abu Dhabi en octobre dernier, la délégation suisse a remporté 20 médailles, dont 11 d’or, et la Suisse est arrivée deuxième au classement par nation. Il serait totalement faux de miner le système actuel, qui s’applique avec succès, en augmentant la scolarisation.

Au contraire: l’influence des organisations du monde du travail dans le cadre du partenariat entre les différents acteurs de la formation doit être renforcée. En tant que plus grande organisation faîtière de l’économie suisse, l’usam exige de l’administration la plus grande retenue en matière de réglementations supplémentaires et d’interventions dans le domaine de la formation professionnelle.usam

ocde et paradis fiscaux

Autre dossier où la Suisse est montrée du doigt par l’OCDE: la fiscalité. Suite à une intervention du Lichtenstein, la Suisse a rejoint 47 autres États sur une nouvelle liste grise des paradis fiscaux. Un vrai coup de massue politique qui laisse en plein désarroi certains observateurs.

«Cette décision est d’autant plus surprenante que plus rien ne peut aujourd’hui nous être reproché, estime l’avocat Philippe Kenel. Que ce soit la fin du secret bancaire avec le passage à l’échange automatique d’informations dès le début de l’année prochaine ou notre volonté affirmée de mettre fin aux statuts fiscaux spéciaux, nous nous sommes pliés aux demandes de Bruxelles.»

Début décembre, la réaction du Secrétariat d’État aux questions financières internationales (SFI) n’a d’ailleurs pas tardé. Ce dernier considère en effet s’être engagé à abolir ses régimes fiscaux non conformes aux règles internationales et donc «n’appartenir à aucune liste de paradis fiscaux». Un grand merci au Lichtenstein!

JAM avec les agences

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