Publié le: 10 août 2018

Directive UE sur les armes: le dernier mot au peuple

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que l’auteur.

Sans surprise, hélas, le Conseil national a accepté, en juin dernier, de mettre en œuvre la directive de l’UE sur les armes. Restant sourd aux appels de toutes les organisations qui regroupent les détenteurs d’armes, il n’a apporté à un projet liberticide de révision de notre loi sur les armes que des aménagements purement cosmétiques. 
Par-là, d’aucuns espèrent peut-être amadouer les sociétés militaires (avec une maigre exception pour le premier 
acquéreur d’un Fass (fusil d’assaut, stgw en allemand, n.d.l.r) d’ordonnance à la fin des obligations militaires) et les tireurs sportifs (avec le maintien du droit d’acquérir et de détenir des magasins de «grande capacité» – plus de 10 coups pour un Fass…).

Pour le surplus, après les durcissements considérables apportés en 2008 et en 2015 (déjà en application de l’accord de Schengen), le National vient d’ajouter de nouvelles restrictions, encore plus massives, à nos droits et à nos libertés ancestraux. On peut même parler de changement de paradigme, d’une rupture de ce lien particulier de confiance entre l’État et le citoyen libre, désormais considéré comme un terroriste ou un criminel en puissance.

Ainsi, des dizaines de milliers d’armes semi-automatiques détenues légalement deviendront interdites. On exigera, pour les acquérir et les détenir, que des tireurs occasionnels qui n’ont jamais mis en danger la sécurité publique se transforment en tireurs sportifs, sous peine de confiscation sans indemnisation. Foulant aux pieds la volonté populaire clairement exprimée en 2011, oubliant sa propre position de 2015, le National a accepté l’enregistrement rétroactif d’armes pourtant aujourd’hui légales.

Violant encore la promesse faite aux Suisses, pour les convaincre de ratifier l’accord de Schengen, que celui-ci n’entraînerait pas le durcissement pourtant décidé, le 
National a franchi un pas supplémentaire et inacceptable vers le désarmement des Suisses, auquel certains travaillent depuis longtemps. Le Conseil des États débattra de ce projet en septembre. Le vote final, après l’élimination des divergences éventuelles entre les deux Chambres, interviendra sans doute le 28 septembre. Le délai référendaire débutera sans doute le 6 octobre avec en perspective une votation populaire le 19 mai 2019. Tout ira donc très vite. Car pour le 31 mai 2019, la Suisse est censée 
notifier à l’UE qu’elle a fait ses «devoirs».

PROTELL, société pour un droit libéral sur les armes, mobilisera évidemment tous ses relais, en particulier le Groupe parlementaire pour un droit libéral sur les armes, pour convaincre les parlementaires, à commencer par les 
sénateurs, de rejeter ce texte inique. Car celui-ci punit 
injustement des centaines de milliers de citoyens respectueux de la loi, détenteurs d’armes légales, sous le prétexte fallacieux de la lutte contre le terrorisme. Nous répèterons que cette révision imposée ne touchera pas les terroristes (qui ont tous commis les attentats utilisés comme prétextes au moyen d’armes illégales et qui s’approvisionneront toujours sur le marché noir), mais seulement nous, honnêtes citoyens. Elle ne nous amènera pas plus de sécurité, mais juste moins de libertés. C’est quand même cher payé!

PROTELL réaffirme que ses obligations découlant de l’accord de Schengen, la Suisse les a déjà honorées, en 2008 et en 2015. Nous disposons ainsi, aujourd’hui, d’une loi adaptée à nos traditions et à notre culture qui, avec d’autres facteurs, fait de notre pays l’un des plus sûrs au monde. Ce que demande PROTELL, lorsqu’elle dit que notre droit sur les armes n’est pas négociable, n’a donc rien d’extravagant; c’est même tout simple: nous demandons qu’au lieu de punir injustement les honnêtes citoyens sans 
aucun effet sur le terrorisme ni en termes de sécurité 
publique, l’on s’en tienne au droit en vigueur, tout simple­ment parce qu’il a fait ses preuves.

PROTELL invite toutes les sociétés qui, avec elle, défendent les droits et les libertés des détenteurs d’armes (citoyens-soldats, tireurs, chasseurs, collectionneurs), à s’unir dans ce but et à ne pas hésiter, si après le National les États restent sourds à leur appel, à lancer un référendum. S’il le faut, nous nous donnerons ainsi rendez-vous devant le peuple qui, dans notre pays, a une chance unique: c’est lui qui peut avoir le dernier mot!

*Jean-Luc Addor, conseiller national (UDC/VS), président a. i. de PROTELL

www.protell.ch/fr/maintenant!

«lE NATIONAL FOULE AUX PIEDS LA 
VOLONTé POPULAIRE EXPRIMéE EN 2011.»
 Jean-Luc Addor*

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