« Billag, nous ne voulons et ne pouvons pas
le payer!»
ATTENTION, PIÈGE FISCAL
suisse – CHINe – Le voyage d’affaires de l’usam a permis de découvrir le point de vue de ceux avec lesquels la Suisse intensifie 
ses relations commerciales. Et rendu clair que, dans l’Empire du Milieu aussi, les bonnes relations se construisent sur le long terme.
Le voyage d’affaires organisé par l’Union suisse des arts et métiers usam, début avril, fut l’occasion, pour la délégation suisse, de prendre le pouls de l’Empire du Milieu. Emmenés par Jean-François Rime, président de l’usam, des entrepreneurs, des membres du Parlement et de partis politiques aussi divers que l’UDC et les Verts libéraux, visitèrent certains points chauds de ce géant économique. Qu’il s’agisse de Pékin, dans le Nord, de Shanghai à l’Est ou de Shenzen dans le Sud, les potentiels ne manquent pas.
«La chine dispose d’une avance 
considérable.»
«Purement incroyable!»
Pour Jean-François Rime, président de l’usam, ce cinquième voyage en Chine est encore une surprise: «C’est juste incroyable de constater à quelle vitesse ce pays se développe. Les Chinois disposent d’une avance considérable sur nous.» A travers ses lunettes vertes, le conseiller national grison Vert-libéral Josias Gasser raconte qu’il visite ce pays pour la seconde fois, avec un intervalle de plusieurs années: «La direction prise – du moins dans la région économique particulièrement moderne de Shenzhen – est aussi celle que la Suisse devrait suivre, à savoir la montée en force du secteur Greentech.»
Quant au spécialiste vaudois de l’immobilier et des techniques de chauffage, Amadeo «Ivo» Stevanato, il ramène dans ses bagages de fortes impressions: «Pendant toute la durée du séjour, j’ai eu l’occasion d’entrer dans la manière de penser et d’agir des Chinois. Et via les nombreux contacts noués dans le réseau de notre guide Yang Yuming et de sa femme Wang Yiaohua, il nous a été possible d’entrer en contact direct et en dialogue avec de nombreux interlocuteurs, ce que nous n’aurions pas pu faire sinon.»
Une chance pour les deux pays
Ce voyage d’affaires avait un autre but essentiel, à savoir de soigner les contacts avec la Chambre chinoise du commerce et de l’industrie, créée en 1953. Comparable à l’usam en Suisse, avec ses représentations dans les cantons, l’ACFIC est elle aussi présente dans les provinces et régions autonomes de l’Empire du Milieu.
«les deux pays cultivent de bons liens depuis 65 ans.»
Lors de cette rencontre au sommet organisée à Pékin, le Chairman de l’ACFIC, Wang Qinming, a rappelé ces bons contacts établis entre la Suisse et la Chine depuis 65 ans, renforcés encore depuis la signature, l’été dernier, de l’accord bilatéral de libre-échange (ALE). Cet accord – le premier du genre à être signé avec un pays européen – constitue une chance de poursuivre la construction de relations sur un plan bilatéral entre les deux pays. Comme le souligne le président Jean-François Rime, le fait de ne pas être membre de l’EU est une chance pour nouer de tels partenariats. Quant au directeur de l’usam, Hans-Ulrich Bigler, il met l’accent sur la dimension, essentielle pour le commerce suisse, de disposer sur son sol d’une plateforme de négoce de la devise chinoise, le Renminbi. Et de conclure: «Ce sera un moyen de plus de faciliter les collaborations.»
Espérance de vie et business
Les deux parties se sont montrées entousiastes pour la nouvelle «ceinture économique de la Route de la soie» que Pékin entend réaliser avec les principaux acteurs économiques, soit des coopérations dans les domaines du bio/pharma, tourisme, finances, médecine et santé. Selon Zheng Yuewen, responsable de l’économie privée et des coopérations internationales, lui-même entrepreneur dans le secteur bio/pharma et financier: «Environ 110 millions de Chinois ont voyagé à l’étranger en 2014, et nombre d’entre eux en Suisse», calcule-t-il. Les entrepreneurs chinois voyagent pour les finances et les services, mais se rendent aussi en Suisse pour des raisons de santé.» Du fait du positionnement de notre pays dans le bio/pharma et la santé, notre économie est bien placée pour devenir un partenaire reconnu en Chine sur des thèmes qui montent en force, en lien avec le vieillissement de la population et les soins à donner aux personnes âgées. Un secteur qui va monter en force! De la même manière, les compétences financières de la Suisse permettront elles aussi de renforcer ces liens.
La force des PME, aussi en Chine
Les entrepreneurs privés chinois, depuis l’ouverture des années 1970, ont contribué au développement du pays. Le pays compte de fait 66 millions d’entrepreneurs privés: le secteur des ventes contribue à 60% du PIB chinois. Selon le Chairman de l’ACFIC, Wang Qinming, ces entrepreneurs – PME et micro-entrepreneurs – sont responsables de deux tiers des investissements dans les villes, demandent environ 65% des patentes et fournissent 60% des moyens engagés dans la lutte contre la pauvreté. En bref, flexibilité et innovation garantissent aussi la croissance en Chine. Comme en Suisse, malgré la différence de taille des deux pays!
Gerhard Enggist
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