Publié le: 10 janvier 2014

Economie genevoise : des atouts à préserver

L’invité du mois

La Banque cantonale de Genève (BCGE) et la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) viennent de publier une étude sur les moteurs du développement du canton. Ses auteurs mettent en exergue les quatre piliers qui forment les atouts de Genève. Ils reposent, en premier lieu, sur sa localisation géographique, sur des infrastructures essentielles au développement économique du canton et, en particulier, un aéroport qui le relie au reste du monde, de plus en plus souvent par des liaisons directes.

Le deuxième atout du canton est associé à la structure démographique de sa population, plus juvénile que celle du reste de la Suisse, et son niveau élevé de qualification, soutenu par des hautes écoles de qualité et, en particulier, une université classée parmi le 1% des meilleures au monde. Le canton bénéficie de surcroît d’une immigration hautement qualifiée, vecteur d’innovation, et d’un bassin de recrutement élargi au grand Genève qui a contribué à la croissance économique observée au cours des dernières décennies.

Le troisième atout est lié à des secteurs d’activité qui s’inscrivent dans une longue tradition de succès. Il s’agit des banques publiques, privées et étrangères, auxquelles il faut ajouter les gérants de fortune, les activités de négoce, le secteur de l’horlogerie et de la chimie/pharmacie. Ces activités à haute valeur ajoutée sont les vecteurs essentiels de la croissance genevoise soutenue par le dynamisme et la diversification géographique de leurs exportations. Elles sont de surcroît profondément ancrées dans le tissu économique local, notamment par le biais d’un important réseau de PME. A côté de ces secteurs, de nouvelles entreprises voient le jour, tels les services informatiques et les biotechnologies qui apportent un renouveau salutaire pour le tissu économique genevois. Loin d’être figé, il est sans cesse renouvelé par la création de nouvelles entreprises dont le taux de survie surpasse celui des autres cantons suisses. Une réalité souvent ignorée !

Le quatrième moteur du développement genevois est lié aux organisations internationales et aux entreprises multinationales qui exercent un impact essentiel sur le rayonnement genevois. Elles contribuent non seulement à la renommée de la région, mais elles jouent aussi un rôle économique essentiel comme les récentes études menées par la Fondation pour Genève l’ont démontré. Contrairement à bien des idées reçues, les multinationales, suisses et étrangères, emploient tout autant les compétences locales que les entreprises domestiques. Quatre chiffres cités en crescendo mettent en évidence mieux que tout autre commentaire l’importance des multinationales étrangères pour Genève : elles représentent 17% des emplois recensés dans le canton, 22% de sa valeur ajoutée totale, 24% de la masse salariale cantonale, 26% des impôts sur les sociétés de capitaux et les coopératives et 27% de l’impôt sur les personnes physiques prélevé par l’Etat.

Le cercle vertueux constitué par les quatre piliers du développement économique et social du canton est cependant fragile. Il repose sur un équilibre judicieux qui doit être entretenu. Pour le pérenniser, le canton devra affronter plusieurs défis de taille. Ils sont liés à une dette publique importante, à des transports saturés, à la concurrence de centres économiques émergents, à un système bancaire fragilisé et à un marché du logement déficient. Ils peuvent être surmontés par des choix et des investissements judicieux.

La construction de logements en plus grand nombre, par la rénovation de friches urbaines ou par le meilleur usage des terrains constructibles, constitue une priorité. A Genève, depuis la crise immobilière des années 1990, la construction s’est ralentie, donnant lieu à une pénurie de logements et un accroissement des loyers. Entre 2000 et 2011, la croissance démographique (13%) a été plus rapide que celle des nouveaux logements (7%). Pourtant, des possibilités de construction existent. Elles sont souvent contrées par des oppositions ou ralenties par la durée des procédures nécessaires à leur réalisation.

Les transports constituent un deuxième défi de taille. Parce que le marché genevois ne parvient pas à offrir les logements nécessaires à sa population, le canton va chercher hors de ses frontières la main-d’œuvre dont il a besoin. La conséquence en est une augmentation de la circulation qui s’est accrue de 9% entre 2003 et 2009. Et les tendances ne vont pas s’infléchir, bien au contraire.

La pérennité du développement économique du Grand Genève dépend finalement aussi de la promotion économique. Dans une période marquée par une concurrence accrue entre les différents centres économiques, mais aussi par des difficultés économiques qui perdurent, notamment dans le domaine bancaire, une promotion active est plus que jamais indispensable. Le défi est de taille, ceci d’autant plus que la charge fiscale pour les entreprises est plus importante à Genève que dans d’autres cantons.

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