Publié le: 21 janvier 2022

En gros, les détaillants vont mieux

COMMERCE DE DÉTAIL – À l’heure où une étude de CS met en évidence sa résilience, cette branche et ses acteurs montrent qu’ils se sont adaptés à la nouvelle donne, qu’il s’agisse des restrictions liées à la pandémie et des ruptures dans l’approvisionnement. Vladimir Nordmann, à la tête de Chez Mamie Bio Vrac, analyse la situation à Bienne.

Une étude de CS parue en janvier montre que le commerce de détail tient le cap face aux «special days», Black Fridays et consort. À Bienne, malgré la cinquième vague, les rues ne sont pas désertes en cette mi-janvier. Les commerçants interrogés font état d’une bonne fréquentation, grâce à un marché du samedi qui dynamise les ventes.

«En discutant avec quelques collègues, on se rend compte que Bienne tire somme toute assez bien son épingle du jeu, commente Vladimir Nordmann, gérant propriétaire de Chez Mamie Bio Vrac à Bienne, un magasin sous franchise. À cela s’ajoute le fait que nous commençons tous à avoir un peu l’habitude de ces changements de rythme et que nous avons appris à nous adapter à cette situation – la grande inconnue restant de savoir quand nous sortirons de cette période, ce que personne ne peut prévoir actuellement.»

Savon artisanal, déo solides...

Et Chez Mamie, comment les produits bio surfent-ils sur la vague de retour au local? «Jusqu’ici, je dirais que nous réalisons un assez bon début d’année et que les affaires reprennent gentiment. Nous avons connu une légère baisse en 2021 par rapport à la période qui s’étend de 2000 à 2020, d’environ 1 % à 10 %.» La première franchise a été ouverte à Sion et le concept a peu à peu poussé dans le reste du Valais, puis en Suisse romande. Aujourd’hui, il y a onze enseignes en Suisse, dont une à Zurich.

Au final, ce commerçant spécialisé qui travaille avec deux employées n’aura pas eu besoin de recourir à des aides particulières durant cette période. Son magasin est fréquenté par une clientèle diverse: «Cela va des écologistes et partisans du zéro déchets convaincus qui viennent plusieurs fois par semaine, aux gens de passage, en passant par une clientèle attirée par l’envie de prendre de nouvelles habitudes. En plus de produits de base dans l’alimentation, la savonnerie artisanale, les déodorants solides, la brosse à dent écologique, attirent souvent les nouveaux venus, commente Vladimir Nordmann. Dans le panier moyen, on trouve en principe des produits alimentaires de base: pâtes, riz, céréales, fruits secs et noix. »

Rien de vraiment irremplaçable

A-t-il connu des problèmes d’approvisionnement? «Comme d’autres, nous avons connu des ruptures de stocks dues aux problèmes de logistique ainsi qu’aux mauvaises récoltes en 2021. Au final, peu de choses se sont avérées irremplaçables, car nous avons pu trouver des solutions avec d’autres fournisseurs, parfois en remplaçant un produit suisse par un produit européen. Sauf pour le miel, qui vient d’un producteur de la région qui n’a pas eu une récolte suffisante et que nous n’avons pas remplacé.»

François Othenin-Girard

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