L’usam s’oppose avec véhémence à la hausse des cotisations salariales
Et en plus, elle tire toutes les ficelles!
LA POSTE – L’entreprise semble Ă bout de souffle. C’est ce qu’on en dit. PourÂtant, malgrĂ© les fermetures et les prĂŞts d’urgence demandĂ©s, la voici qui dĂ©pense 110 millions de francs pour s’offrir une entreprise! Avec cet «invesÂtisseÂment», elle devra jouer Ă la pubÂliÂcitaire pour rĂ©cupĂ©rer ses billes ...
La rĂ©duction des bureaux de poste est une affaire bâchĂ©e, les tarifs revus Ă la hausse Ă©galement, PostÂFinance dispose dĂ©sormais d’une valeur nĂ©gative. Ceux qui suivent l’actualitĂ© de la Poste craignent le pire. Mais l’entreprise publique dispose d’un potentiel de surprise illimitĂ©! Les observateurs soupçonnent les gentils postiers d’avoir dĂ©pensĂ© 110 millions de francs pour l’achat d’une entreprise. Une structure qui rĂ©alise un chiffre d’affaires Ă peine supĂ©rieur Ă 10 millions.
Il s’agit de Livesystems, sur le papier une start-up active dans la publicité. Des panneaux d’affichage aux pubs dans les transports publics et sur les écrans, par exemple dans les gares. C’est devenu une spécialité chez Livesystems, les gares. Mais ce ne sont que des niches, donc les affaires restent limitées.
La Poste Suisse devient une entreprise de publicité
En revanche, le prix a surpris tout le monde! Si la Poste estime que le prix d’achat représente onze fois le chiffre d’affaires annuel, elle prévoit d’amortir cet investissement au cours des sept prochaines années. Selon les experts, c’est très ambitieux: «Un multiple de 11 est supérieur à la norme du secteur, confirme Robert Bono, un spécialiste qui investit dans des start-ups. Un délai de récupération de sept ans est plus conforme à la moyenne du secteur. On pourrait y parvenir en se concentrant sur l’activité principale.»
Concrètement, cela signifie que la Poste devrait se concentrer sur le marché publicitaire pour rentabiliser son investissement. La voici donc transformée en une société publicitaire. Dans le même temps, elle grogne en tirant toutes les ficelles et démantèle le service public pour lequel elle est subventionnée et dont elle a le monopole, faudrait voir pour ne pas l’oublier!
Une couleur jaune ternie
La transformation du bureau de poste en un «mastodonte» de la publicité bat déjà son plein. Dans ce genre de scénario, elle a plus d’un tour dans son sac. Grâce à elle en 2020, Livesystems a remporté un important contrat pour la publicité numérique dans les bus postaux et dans les bureaux de poste! En d’autres termes, le géant jaune met l’espace publicitaire en adjudica-tion ... et s’en occupe ensuite lui-même. Il y a des gros mots pour cela: une distorsion de la concurrence!
Cette approche pose un double problème. Tout d’abord, la Poste échoue dans sa mission de base. Puis, elle utilise les fonds de son mandat de base pour jouer les fauteurs de trouble sur un marché concurrentiel. En d’autres termes, elle utilise l’argent de son monopole pour concurrencer les entreprises privées.
Quiconque pense maintenant que cette affaire relève de la Commission de la concurrence se trompe. En ce qui concerne les entreprises d’État, les gardiens autoproclamés de la concurrence représentent au mieux une équipe de canards bien boiteux: sauf dans quelques cas exceptionnels, ils n’agissent jamais contre les entreprises d’État. La Poste, ses machinations, son manquement à son mandat de base et la distorsion de la concurrence – sans parler des pouvoirs qu’elle s’arroge – c’est politique: le Conseil fédéral et le Parlement ont le devoir de dénoncer les agissements de la Poste.
Henrique Schneider, usam
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